Le directeur général de l’AP-HP  Martin Hirsch publie L’énigme du nénuphar face au virus. Son témoignage sur la crise sanitaire que nous venons de vivre. Il retrace tout ce qu’il a vécu de l’intérieur.  Et Martin Hirsch ne supporte plus les complotistes surtout Didier Raoult et, le clame haut et fort.

Martin Hirsch ne supporte plus les complotistes surtout Didier Raoult ! C’est ce qu’il a énoncé, dimanche 30 aout, au micro de Patrick Cohen sur Europe 1. Mais il n’a pas parlé que des conspirationnistes, loin de là ! Il est revenu sur la gestion de la pandémie qu’il relate dans son ouvrage  L’énigme du nénuphar face au virus*. « C’est peut-être rébarbatif, les essais cliniques, la standardisation, la randomisation, la transparence sur les données… Cela prend du temps, mais à la fin, c’est peut-être plus solide » a-t-il déclaré tout de go.

De la « rationalité » scientifique avant tout

« Les scientifiques sont là pour montrer que les contraintes existent, qu’il y a une rationalité. La baguette magique ne fait pas partie de l’arsenal du scientifique. L’essai contrôlé, lui, en fait partie« , a expliqué Martin Hirsch. Il a mentionné avec un brin de cynisme, l’exemple d’un essai clinique mené à l’AP-HP, avec 60.000 patients suivis depuis chez eux, avec un questionnaire à remplir pour savoir comment ils allaient.

« Quand on prend ces 60.000 patients, quelques-uns ont dû être hospitalisés, mais plus de 90% ont été guéris spontanément. J’aurais pu faire une grande publication en disant, ‘regardez, remplir un questionnaire en ligne permet à 90% de guérir spontanément‘ », a déclaré Martin Hirch, dénonçant également le manque de rigueur de certaines études. Et de dire : « C’est peut-être rébarbatif, les essais cliniques, la standardisation, la randomisation, la transparence sur les données… Cela prend du temps, mais à la fin, c’est peut-être plus solide« .

« Liberté de ton » ou « devoir de réserve »?

Martin Hirsch ne supporte plus les complotistes surtout Didier Raoult ! Interrogé par Patrick Cohen sur la liberté de parole du professeur Didier Raoult défendant bec et ongles l’hydroxychloroquine alors que tous les essais cliniques ou presque ont mis en lumière le fait que ce traitement ne servait à rien, pire, était dangereux Martin Hirsch a tenu à rappeler que « les universitaires, et c’est très bien, ont une liberté académique et de ton« ,  « La liberté c’est bien quand on l’utilise à bon escient. Il a une liberté de ton que je ne revendique pas. Je trouve que la discussion des arguments est compatible avec le devoir de réserve« , en a conclu le directeur général de l’AP-HP.

« Injure à l’assistance publique »

Martin Hirsch avait, par courrier au président de l’Assemblée nationale, contesté deux passages de l’audition du Pr Didier Raoult par la commission d’enquête le 24 juin, semblant selon lui « s’apparenter à un faux témoignage » : une estimation des taux de décès de malades en réanimation entre Marseille et Paris, et des propos sur le premier mort officiel du Covid hors d’Asie, un patient chinois de 80 ans hospitalisé à Paris fin janvier et mort en février ».

« Quand on dit sous serment que le premier patient, nous l’avons laissé sortir de l’hôpital, alors qu’il n’est pas sorti de l’hôpital, et pour démontrer une thèse qu’on travaille mal, je trouve que cela fait injure aux 100.000 personnes qui travaillent à l’assistance publique« , a déclaré Martin Hirsch.

« Je ne fais pas injure à ceux qui sont remarquables et travaillent à Marseille, mais on n’a pas besoin d’utiliser des arguments faux. Je pense qu’on ira devant les tribunaux, mais c’est très bien, la justice est très utile dans ce pays. » Le professeur Raoult a de son côté déposé plainte auprès du parquet de Paris pour « dénonciation calomnieuse ».

 

A lire :

L’énigme du nénuphar face au virus, Martin Hirsh – Stock