« Protéger la biodiversité est aussi vital que de lutter contre le changement climatique », déclare la Directrice générale de l’UNESCO à l’occasion du lancement du Rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité.

Avec un million d’espèces menacées d’extinction, le déclin de la nature est sans précédent. C’est ce qui ressort du Rapport d’évaluation mondiale de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) dévoilé aujourd’hui au siège de l’UNESCO.

Pour la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, le rapport est une mise en garde : « Après l’adoption de ce rapport historique, personne ne pourra plus dire qu’il ne savait pas. Nous ne pouvons plus continuer à détruire la diversité du vivant. Il en va de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures » a-t-elle déclaré. « Ce rapport nous rappelle l’urgence d’agir pour la biodiversité, notre patrimoine mondial environnemental. Il est urgent et encore possible de tous nous mobiliser pour sauver notre planète et par là même l’humanité. Protéger la biodiversité est aussi vital que de lutter contre le changement climatique».

L’UNESCO est l’un des principaux partenaires institutionnels de l’IPBES au sein du système des Nations Unies, au côté de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP). Elle a apporté son soutien et sa participation dès les premières étapes de sa création. Le programme de l’UNESCO sur les systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS) héberge l’unité de soutien technique du groupe de travail de l’IPBES sur les systèmes de savoirs autochtones et locaux.

L’UNESCO est l’Organisation gardienne des savoirs et savoir-faire respectueux de la biodiversité. À travers ses programmes, l’organisation favorise la co-production des savoirs scientifiques, locaux et autochtones, ainsi que l’éducation au développement durable.

Le Réseau mondial de réserves de biosphère, qui abrite plus de 250 millions d’habitants et sert de voie de réconciliation entre l’humain et la nature est un exemple de la contribution unique de l’UNESCO à la recherche de l’harmonie entre les hommes et la nature. Au total, le réseau de sites de l’UNESCO  (qui comptabilise les sites du patrimoine mondiale, les géoparcs et les réserves de biosphères) protège plus de 10 millions de km², soit une superficie équivalente à la taille de la Chine.

Ces réseaux connectent les citoyens du monde entier à des enjeux globaux. Ces interactions entre les peuples et leur environnement offrent des solutions et des innovations dans tous les domaines clés de nos vies : énergie renouvelable, économie verte, alimentation, santé, transport, activités de récréation et éco-tourisme, traitement des déchets.

L’UNESCO soutient les réflexions sur les enjeux éthiques, de paix et de sécurité liés à l’érosion de la biodiversité en valorisant et partageant des valeurs et des cultures respectueuses du vivant : solidarité entre générations (sites de coopération transfrontières dont 20 réserves de biosphère transfrontières), solidarité avec les autres espèces vivantes (ex. le Partenariat pour la survie des grands singes GRASP) et avec les générations futures (la jeunesse est une priorité globale de l’Organisation).

Protéger la biodiversité est aussi vital que de lutter contre le changement climatique

L’UNESCO est un acteur clé de la coopération internationale et mobilise à travers ses programmes et ses réseaux, des citoyens, les gouvernements, les acteurs privés et de la société civile, les communautés locales et les peuples autochtones, les scientifiques.

À la demande de l’Assemblée générale des Nations Unies, la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO invite la communauté mondiale de l’océan à mettre au point une feuille de route scientifique et technologique sur les dix prochaines années pour mobiliser l’ensemble des acteurs et mettre la science au service de ses écosystèmes.

Le Système mondial d’observation de l’océan (GOOS) de l’UNESCO-COI surveille comment le changement climatique et l’exploitation croissante de l’océan influent sur la biodiversité, les ressources et les habitats des écosystèmes du milieu marin, tandis que son Système d’information biogéographique sur les océans (OBIS) joue un rôle essentiel dans la fourniture d’informations de base pour les évaluations mondiales de l’état du milieu marin, les études d’impact environnemental, et les outils de gestion par zone.

L’eau et la biodiversité sont indissociables, c’est pourquoi l’UNESCO mène plus de 30 projets de démonstration d’éco hydrologie, qui visent à la compréhension intégrée des processus biologiques et hydrologiques, à l’échelle d’un bassin versant, afin de créer une base scientifique pour une approche de la gestion durable des ressources en eau douce socialement acceptable, rentable et systémique.

L’un des exemples de ces projets, est le Projet BIOPALT (biosphère et patrimoine du Lac Tchad). L’UNESCO met l’ensemble de son savoir-faire au service des pays du bassin du lac Tchad en vue de la sauvegarde et de la gestion durable des ressources en eau, des socio-écosystèmes et des ressources culturelles de la région.

La transformation de notre monde, de nos modes de vie et économies passe par le partage des valeurs et des cultures : l’UNESCO apporte une contribution unique à l’articulation cultures, sciences, savoirs locaux et autochtones pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Protéger la biodiversité est aussi vital que de lutter contre le changement climatique.