« Prenons le cancer à la gorge », tel est le slogan de la campagne de sensibilisation aux cancers de la tête et du cou qui aura lieu du 16 au 20 septembre prochains.

La campagne Prenons le cancer à la gorge, qui s’inscrit dans une démarche européenne « Make Sense campaign », sera organisée en France sous l’égide de la SFCCF (Société Française de Carcinologie Cervico-Faciale) avec Corasso (Association de patients, qui aide et informe les personnes touchées par un cancer tête et cou) et le soutien institutionnel du laboratoire Merck.

Ce qu’il faut savoir sur les cancers de la tête et du cou 
Les cancers de la tête et du cou, également appelés cancers ORL ou cancers des VADS, plus de 30 localisations (ne comprennent pas le cerveau, les yeux et la thyroïde).
=> 4ème cancer en termes d’incidence, 14 000 nouveaux cas par an (après le cancer du poumon, le cancer colorectal et le cancer de la prostate chez l’homme et le cancer du sein, le cancer du poumon et le cancer colorectal chez la femme).
Facteurs de risque de risque : alcool, tabac et virus HPV (papillomavirus)
Symptômes : Difficulté ou douleur en avalant, Douleur au niveau de la langue, Aphtes, tâches blanches ou rouges dans la bouche, Mal de gorge, Enrouement persistant, Grosseur dans le cou (ganglions) narine bouchée ou saignement de nez.
Enjeux : Diagnostic trop tardif, beaucoup de ces cancers pourraient être pris en charge plus tôt : consultation du médecin et sensibilisation des médecins sur ces cancers.  Diagnostiqués à des stades précoces le taux de survie de ces cancers se situe entre 80-90%.

Des personnalités publiques s’impliquent autour de Frédéric Petitjean, scénariste, écrivain et réalisateur français, et de l’Institut Curie pour briser le tabou des cancers de la tête et du cou

7 films percutants de 60 secondes seront diffusés à l’occasion de cette semaine de sensibilisation « Prenons le cancer à la gorge ».

Le Dr Maria Lesnik, chirurgienne dans le service d’ORL de l’Institut Curie, et Frédéric Petitjean, réalisateur, sont à l’initiative de ce projet. Une séquence est réalisée avec Marion Barbeau et Vincent Chaillet premiers danseurs de l’Opéra de Paris. On voit, mêlés, les corps des danseurs, le tabac, l’alcool, une évocation de l’HPV (Human Papillomavirus) aussi, par la sensualité de leurs gestes. Plusieurs actrices et acteurs de théâtre et de cinéma (Pierre Lottin, Elodie Godart, François Bérard, Suzanne Marrot, Isabelle Renauld, Sarah Stern,Tugba Sunguroglu, Jackee Toto) sont filmés en portrait américain, et la voix off – enregistrement de ces mêmes comédiens et comédiennes – décline les points d’appels motivant une consultation.

Frédéric Petitjean réalisateur explique : J’ai vécu ce que je filme. Je sais la douleur comme je sais l’ignorance. Savoir ce que l’on risque, et ne plus décider d’ignorer. Reconnaître les signes pour ne plus les négliger et apprendre à s’écouter. J’ai choisi de montrer le mouvement parce qu’il est le premier signe de la vie, montrer le corps et ce qu’il peut cacher, et enfin le paradoxe de se battre contre soi-même. La vie est souvent une question de choix. J’ai fait celui de dire les choses et d’informer, de commencer par le mouvement pour finir sur la parole. Parler, boire, manger, respirer sont des privilèges qui prennent tous le même chemin… Notre gorge. Préservons-la…

Cancers de la tête et du cou, une campagne d’information pour identifier les symptômes et amener à une consultation médicale plus précoce

Destinée au grand public et aux professionnels de santé, cette campagne a pour objectif de sensibiliser aux symptômes qui doivent alerter et à la règle du 1 symptôme pendant 3 semaines encore trop peu connue. Elle sera diffusée dans les centres de lutte contre le cancer et d’addictologie, au sein des pharmacies, des cabinets de généralistes. Certains facteurs de risques tels que le tabagisme et la consommation d’alcool sont bien connus du grand public. Mais d’autres le sont beaucoup moins. C’est le cas par exemple du papillomavirus (HPV) qui peut être à l’origine de cancer des amygdales ou de la base de la langue, ou encore de l’exposition professionnelle aux poussières ou aux fumées toxiques. Ces cancers touchent des personnes plus jeunes, de même que les cancers rares qui peuvent se développer chez l’enfant ou encore la femme enceinte. Du fait de leur profil atypique ces patients sont souvent diagnostiqués tardivement, limitant les chances de rémission et augmentant les risques de séquelles. C’est vraiment dommage, car s’ils sont diagnostiqués à temps, les cancers tête et cou sont de mieux en mieux soignés. explique Sabrina Le Bars Vice-Présidente de Corasso.

Symptômes persistants des cancers de la tête et du cou  : la règle du 1 symptôme depuis 3 semaines c’est quoi ?

Perte de voix, enrouement, saignement de nez, douleur d’oreille, mal à la gorge, boule dans le cou, aphte, si l’un de ces symptômes persiste plus de 3 semaines, il est primordial de consulter un spécialiste.

La définition du UN pour TROIS développée par les experts en Europe établit que les médecins généralistes devraient adresser un patient au spécialiste des VADS s’il présente UN des ces symptômes depuis plus de TROIS semaines. La principale difficulté de la prise en charge des cancers des VADS réside dans le fait que les symptômes sont d’une banalité déconcertante. En effet, ils sont ressentis par tous les Français, plusieurs fois dans l’année, et peuvent s’apparenter à un rhume, une rhinopharyngite ou encore à un épisode viral bénin, explique le Dr Maria Lesnik, chirurgienne à l’Institut Curie.

Les cancers de la tête et du cou aussi appelés cancer des VADS1 (voies aérodigestives supérieures) sont un ensemble de cancers qui commencent du nez, sinus, bouche, lèvres, glandes salivaires, gorge. En France, 70%6 de ces cancers sont détectés tard alors qu’un diagnostic précoce sauve des vies. Les cancers des VADS sont la 4e cause de cancer en France, derrière les cancers du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme. Le nombre de nouveaux cas par an est d’environ 14 000. 7Dépisté et traité de façon précoce, 80 à 90% des patients survivront.

Les idées reçues sur les cancers de la tête et du cou : explications

Malgré leur gravité et leur prévalence croissante, ils sont encore trop peu connus du grand public. Ces pathologies concernent des personnes de tout âge et sont mal perçues du grand public car souvent associées au tabagisme et à la consommation d’alcool. En effet, 85% des cancers de la tête et cou1 sont dus au tabac et un fumeur à 15 fois plus de risque de développer un cancer2 mais ils touchent aussi d’autres populations plus jeunes3. Les hommes développent deux à trois fois plus de cancers de   la   tête    et    du    cou    et    l’incidence    augmente    chez    les    femmes4. Les hommes sont encore plus touchés que les femmes mais nous constatons une augmentation de l’incidence chez ces dernières à cause du tabagisme. Nous observons également que les cancers des VADS dus au virus HPV touchent des sujets de plus en plus jeunes, entre 45 et 50 ans, témoigne le Pr Béatrix Barry Chef de Service ORL et chirurgie cervico-faciale Hôpital Bichat-Claude Bernard.

Une brochure a également été réalisée par Corasso pour mieux expliquer le cancer de tête et du cou aux patients

 

Sources :