Le traitement par chimiothérapie provoque certains effets secondaires douloureux compromettant parfois la prise en charge des petits patients. C’est le cas des mucites, soignées par la prise de médicaments tels que la morphine. Une équipe du service d’hémato-oncologie de l’hôpital des enfants, en partenariat avec le service d’odontologie pédiatrique du CHU de Toulouse, a lancé « CURALASE01 », une étude multicentrique qui vise à traiter les mucites par laser. Présentation d’un traitement novateur contre des effets secondaires de la chimiothérapie chez l’enfant.

Les mucites: effet secondaire fréquent chez les enfants traités par chimiothérapie

L’action cytotoxique (1) des médicaments utilisés pour  la chimiothérapie et la radiothérapie peut entraîner une modification dans le renouvellement des cellules épithéliales de la cavité buccale et une inflammation au niveau des muqueuses. Ces ulcérations appelés mucites oropharyngées impactent fortement la qualité de vie des patients en provoquant douleur, dysphagie (2), dysgueusie (3) et dysphonie (4) qui limitent leur alimentation et entraînent une perte de poids et/ou une dénutrition. Lorsque les mucites évoluent vers une forme sévère, les médecins peuvent être amenés à réduire les doses de la chimiothérapie, voire à stopper temporairement le traitement.

Les mucites: effet secondaire fréquent chez les enfants traités par chimiothérapie

La thérapie contre les mucites est aujourd’hui essentiellement symptomatique, avec la prescription d’un traitement antalgique (5), topique (6) et/ou systémique (7). Les morphiniques sont fréquemment prescrits avec de nombreux effets indésirables.

Une équipe du service d’hémato-oncologie de l’hôpital des Enfants, associée au service d’odontologie pédiatrique du CHU de Toulouse, a lancé en mai 2021 l’étude CURALASE01, qui repose sur un protocole de traitement des mucites par laser.

Le traitement laser des mucites lancé par le CHU de Toulouse déployé dans plusieurs centres

Menée par une unité de recherche clinique pédiatrique pilotée par le Pr Marlène Pasquet, médecin du service d’hémato- oncologie du CHU de Toulouse et deux chefs de projets, Mme Auriol et Mme Alphonsa, CURALASE01 bénéficie d’un financement de l’INCa (PHRC 2019). Elle est réalisée en partenariat avec l’odontologie pédiatrique du CHU (Dr Emmanuelle Noirrit-Esclassan) et avec le soutien de la société Biophoton, PME toulousaine spécialisée dans la conception et la fabrication de lasers médicaux et de lampes à leds.

CURALASE01 tend à démontrer que le laser de faible puissance peut réduire l’incidence et la sévérité des mucites, avec l’absence d’atteintes secondaires notables.

« Ce protocole permet d’équiper les centres en laser, de mieux définir un dispositif national dans l’application curative du laser et ainsi de soulager au mieux les enfants ; les mucites étant fréquentes et très douloureuses. C’est une avancée inédite pour le traitement de ces effets secondaires traditionnellement soignés par morphiniques. » Pr Marlène Pasquet

 

CURALASE01, aujourd’hui active dans 12 centres de traitement du cancer à l’échelle nationale, est en attente d’activation dans 6 centres: Besançon, Nancy, Reims, Strasbourg, Caen, Le Havre. 26 patients ont été inclus en France depuis le début de l’étude, dont 6 patients à Toulouse.

Avec l’objectif fixé d’étendre ce traitement à 18 centres en France au total, permettant d’inclure 406 patients, ce protocole permettra à l’ensemble des enfants le nécessitant sur le territoire national de bénéficier de ce traitement innovant.

 

  • Dirigé contre les cellules
  • Trouble de la déglutition – Défaut de protection des voies aériennes lors du passage du bol alimentaire vers l’œsophage
  • Trouble de la perception du goût
  • Trouble de la voix – Dysfonctionnement des cordes vocales
  • Antidouleurs
  • Médicament sous forme de gel ou de pommade qui n’agit que sur la partie du corps sur laquelle il a été appliqué, peau ou muqueuse
  • Produit qui agit sur l’ensemble du corps

 

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