Sclérose en plaques : la découverte 2025 qui révèle le rôle inattendu d’une cellule immunitaire dans les poussées. Une avancée scientifique majeure.
Une nouvelle étude française bouleverse notre compréhension de la sclérose en plaques. Des chercheurs ont identifié une cellule du système immunitaire qui aggrave la maladie au lieu de la protéger. Cette découverte 2025 sur la sclérose en plaques pourrait transformer les traitements et aider à mieux anticiper les poussées.
Sclérose en plaques : une maladie auto-immune qui attaque le cerveau
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique chronique et auto-immune. Le système immunitaire, censé défendre l’organisme, se retourne contre le système nerveux central. Il détruit peu à peu la myéline, une gaine protectrice qui entoure les nerfs, provoquant des troubles moteurs, visuels, sensoriels ou cognitifs.
Dans la majorité des cas, la SEP évolue par poussées : des épisodes de symptômes intenses, suivis de périodes d’accalmie.
Sclérose en plaques : la découverte 2025 sur les cellules Tfr
Dans une étude publiée le 27 août 2025 dans la revue Science Translational Medicine, une équipe française de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Toulouse, regroupée au sein du laboratoire Infinity, met en lumière le rôle surprenant d’un type de cellule immunitaire : les lymphocytes T régulateurs folliculaires, ou Tfr.
Jusqu’à présent, ces cellules étaient connues pour freiner les réactions immunitaires. Mais les chercheurs ont découvert que dans le contexte de la SEP, elles jouent au contraire un rôle pro-inflammatoire.
« Pour la première fois, nous avons identifié le rôle pro-inflammatoire des lymphocytes Tfr. Ils semblent aider les cellules B à atteindre le cerveau, où elles aggravent la maladie. », explique Meryem Aloulou, chercheuse à l’Inserm.
Une cellule qui favorise l’inflammation du cerveau
Les chercheurs ont observé une forte présence de cellules Tfr dans le sang de patients atteints de SEP pendant les poussées. Puis, en étudiant des souris atteintes de SEP, ils ont constaté que celles privées de Tfr développaient une forme plus légère de la maladie, avec moins de poussées et moins de cellules B dans le cerveau.
Autre découverte : en l’absence de Tfr, une molécule appelée S1PR2 est plus présente. Elle empêche les cellules B de quitter les ganglions lymphatiques. Résultat : sans Tfr, moins de cellules B atteignent le cerveau, ce qui réduit l’inflammation.
« Nous pouvons imaginer que le niveau de Tfr dans le sang devienne un biomarqueur permettant de prédire les poussées. Cela permettrait d’adapter les traitements », précise Nicolas Fazilleau, directeur de recherche à l’Inserm.
SEP : une avancée qui pourrait transformer la prise en charge
Cette découverte 2025 sur la sclérose en plaques est capitale : elle montre que les cellules Tfr, censées réguler le système immunitaire, peuvent en réalité favoriser la migration des cellules B vers le cerveau et ainsi aggraver les symptômes.
Ce mécanisme ouvre la voie à :
De nouveaux traitements ciblés sur les Tfr
L’apparition de biomarqueurs sanguins pour anticiper les crises
Une meilleure compréhension du fonctionnement des poussées inflammatoires
Comprendre les bases : le système immunitaire en cause
Le système immunitaire agit normalement pour protéger l’organisme. Il repose sur deux grands types de réponses :
L’immunité cellulaire (lymphocytes T) : elle détruit les cellules infectées
L’immunité humorale (lymphocytes B) : elle produit des anticorps
Les lymphocytes Tfh aident les cellules B à produire des anticorps, tandis que les Tfr sont censés modérer cette production pour éviter toute attaque contre les cellules du corps.
Mais dans les maladies auto-immunes comme la SEP, cet équilibre est rompu. Le système immunitaire attaque les tissus nerveux, provoquant des lésions irréversibles.
Vos questions sur la sclérose en plaques et la découverte 2025
Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
C’est une maladie neurologique auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque la myéline. Cela provoque des troubles moteurs, visuels et cognitifs.
Qu’est-ce que la découverte de 2025 sur la SEP ?
Les chercheurs ont identifié un rôle pro-inflammatoire des cellules Tfr, qui facilitent la migration de cellules B vers le cerveau, aggravant les poussées.
Peut-on guérir de la sclérose en plaques ?
Non, il n’existe pas encore de traitement curatif. Mais des traitements de fond permettent de ralentir l’évolution de la maladie.
Cette découverte va-t-elle changer les traitements ?
Elle ouvre la voie à des approches thérapeutiques ciblées en modulant l’activité des cellules Tfr pour réduire l’inflammation cérébrale.
Sources
Science Translational Medicine, 27 août 2025, DOI : 10.1126/scitranslmed.ady1268
Inserm, CNRS, Université Toulouse – Laboratoire Infinity
Sophie Madoun