Voici la feuille de route interministérielle du gouvernement et du Leem pour garantir la disponibilité des médicaments et renforcer la souveraineté industrielle de la France en matière de santé. Cette initiative ambitieuse vise à améliorer la gestion des stocks médicamenteux, promouvoir la sobriété médicamenteuse et relocaliser la production essentielle.

Le 21 février, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, ont présenté la feuille de route gouvernementale visant à assurer la disponibilité des médicaments et à promouvoir une souveraineté industrielle sur le long terme. Cette initiative interministérielle a été saluée par le Leem, qui voit dans cette démarche une concrétisation de plusieurs propositions qu’il avait avancées au printemps dernier. Thierry Hulot, Président du Leem, souligne l’engagement de son organisation à collaborer avec toutes les parties prenantes pour garantir l’accès aux médicaments essentiels pour les patients français.

Axes clés de la feuille de route gouvernementale pour la souveraineté pharmaceutique

La feuille de route s’articule autour de quatre axes principaux, résonnant avec le plan de lutte contre les pénuries de médicaments du Leem publié en mai 2023, ainsi que leurs recommandations pour une utilisation rationnelle des médicaments. Ces axes incluent :

  • la détection précoce des risques de pénurie et la mise en place de plans d’action,
  • l’amélioration de la transparence dans la chaîne d’approvisionnement pour informer jusqu’au patient,
  • de nouvelles actions de santé publique pour améliorer la disponibilité des médicaments,
  • et des initiatives économiques pour renforcer la compétitivité industrielle de la France.

Parmi les mesures concrètes déjà réalisées, la signature en novembre 2023 d’une charte des bonnes pratiques a permis une meilleure gestion des stocks d’amoxicilline cet hiver. Le Leem propose également l’élargissement de l’outil de suivi TRACStocks et l’optimisation du dispositif DP Ruptures pour améliorer la circulation de l’information sur les médicaments en situation de tension.

Sur le plan de la santé publique, le Leem travaille à promouvoir la sobriété médicamenteuse, notamment en luttant contre l’iatrogénie et la polymédication. À plus long terme, il soutient la volonté gouvernementale de relocaliser la production de certains médicaments essentiels en France, dans le cadre du Plan innovation Santé 2030, pour renforcer la compétitivité industrielle du pays.

Le Leem appelle également à une revalorisation des produits matures essentiels, dont les prix en France sont inférieurs de 20 à 30% par rapport à d’autres pays européens, afin de soutenir les transitions industrielles, écologiques et numériques nécessaires. La réouverture des discussions avec le CEPS sur le nouvel accord-cadre est vue comme cruciale pour définir les conditions économiques du médicament en France, en suivant les recommandations du rapport de la « Mission sur le Financement et la régulation de produits de santé » pour un « new deal ».

En conclusion, ces efforts sont perçus comme essentiels pour redonner à la France son leadership industriel dans le cadre d’une Europe forte, notamment à travers l’établissement d’une liste commune au niveau européen des médicaments essentiels, conformément au Critical Medicines Act. Le Leem souligne l’importance d’une industrie pharmaceutique solide pour garantir l’accès aux traitements nécessaires pour tous les Français.