Les Français sont des grands consommateurs de chocolat …non-durable ! Sur près de 7kg par habitant par an à peine 5% est fabriqué à partir de cacao commerce équitable (330g). Ce n’est pas assez ! À l’occasion de la Journée Mondiale du Cacao, Max Havelaar France alerte sur la réalité de la production du chocolat en lançant une campagne d’interpellation pour dire stop aux conditions de production indécentes du chocolat !

Le cacao est la matière première essentielle d’une industrie qui pèse 100 milliards de dollars, mais on ignore souvent les conditions de production des 5 millions de tonnes de fèves de cacao indispensables au secteur. Elles sont dévastatrices : pauvreté généralisée, déforestation, travail des enfants et travail forcé. Cette amère réalité n’est pas une fatalité. En effet, il est possible de mieux payer le cacao qui ne représente que 6 à 7% du prix final d’un chocolat[1] sans impacter le pouvoir d’achat des Français. Le chocolat équitable progresse en France. Où en est-on ? Max Havelaar lance une grande campagne d’interpellation et dit stop aux conditions de production indécentes du chocolat !

La filière cacao a un goût plus amer qu’on ne le soupçonne

« Le prix du cacao ne représente aujourd’hui que 7% du prix d’une tablette de chocolat. Alors qu’attendons-nous pour agir et permettre aux producteurs de vivre décemment ? » interpelle Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.

« Le secteur du cacao compte de puissantes multinationales, les produits innovants arrivent sur le marché, la consommation flambe (+20% estimé entre 2020 et 2025), les « terroirs » de cacao sont comparés à ceux du café ou même du vin… mais le secteur repose sur une production de cacao massivement non-durable ! ».

Marché français 2021 Enjeux

 

3 milliards d’euros de chiffre d’affaires

 

347 979 tonnes de chocolat produites

 

115 entreprises françaises, dont 90% de PME

70% des ventes en GMS

  • Extrême pauvreté : En Côte d’Ivoire, 56% des producteurs de cacao vivent en dessous du seuil de pauvreté moins de 1,2 dollars par jour[2]  (36€/mois)
  • Les producteurs de cacao ne reçoivent que 6-7% du prix payé par les consommateurs (tablettes)
  • Encore 1,5 million d’enfants travaillent dans la production du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana
  • 70% de forêt en moins en Afrique de l’Ouest en 30 ans
  • 3 multinationales transforment à elles seules 60% de la production mondiale de cacao

Le chocolat équitable peut changer la donne : un marché en croissance et des premiers engagements de l’industrie à confirmer

Le commerce équitable repose sur des conditions strictes, contrôlées par un organisme de certification indépendant. Fairtrade/Max Havelaar impose de payer un prix minimum et rémunérateur au producteur pour apposer son label. Le cahier des charges permet une amélioration durable des conditions de vie grâce à une prime de développement social, et encadre les pratiques agricoles durables.

« Le mouvement du commerce équitable a contribué à mettre les enjeux de rémunération des agriculteurs au cœur du débat public, notamment lors de la loi EGalim. Nous démontrons qu’il est possible de rééquilibrer les rapports de force au profit des producteurs en France et ailleurs sans augmenter significativement le prix pour le consommateur » continue Blaise Desbordes.

En France, en 2021, le marché du chocolat équitable Max Havelaar a progressé de 6% :

  • 15 052 tonnes de fèves de cacao achetées aux conditions Fairtrade/Max Havelaar
  • 2 094 produits labellisés contenant du cacao Fairtrade/Max Havelaar commercialisés (de la traditionnelle tablette de chocolat à la pâte à tartiner ou encore aux glaces)
  • 109 marques commercialisent des produits chocolatés labellisés Fairtrade/Max Havelaar (dont 54 françaises).
  • Des acteurs engagés : Biocoop, Monoprix, Ben & Jerry’s, Chevaliers d’Argouges, Bovetti, Alex Olivier. Et depuis fin 2021 les 240 points de ventes de La Mie Câline (cookies).

L’Initiative Française pour un Cacao Durable (IFCD) signée en 2021 est une première : tous les acteurs du secteur du cacao en France, ont pris des engagements chiffrés et datés[3].

« L’initiative collective que nous avons rejointe s’est fermement engagée à assurer un revenu décent aux cacaoculteurs d’ici 2030, à mettre fin aux approvisionnements en cacao issus de la déforestation d’ici 2025 et à accélérer la lutte contre le travail des enfants. Aujourd’hui, le cacao considéré comme durable ne pèse que 10%… Pour faire bouger les choses, nous n’avons pas le choix : il faut une prise de conscience collective, y compris des consommateurs. » complète Blaise Desbordes.

Sans les consommateurs rien ne bougera : Max Havelaar France lance une campagne d’interpellation : « Le chocolat ça tâche !» 

A l’occasion de la Journée mondiale du cacao, samedi 1er octobre, Max Havelaar France lance « la campagne qui fait tache » pour dénoncer les conditions de travail et de vie des producteurs de cacao.

Dès le lundi 26 septembre, durant toute la semaine, des taches de chocolat vont apparaître sur les réseaux sociaux, dans le métro, sur des sites internet, en affichage dans des lieux emblématiques de Paris et de Lyon.

Chacun peut porter sa pierre à l’édifice pour un monde plus juste, influenceurs comme médias, en partageant un sticker taché de chocolat et en utilisant le hashtag #LeChocolatCaTache.

Et à partir du 1er octobre, une seconde vague révèlera pourquoi ça tâche via des messages choc sur les conditions de vie et de travail des producteurs.

 

Sources :

[1] La face cachée du chocolat, Le Basic, 2016.