L’hydroxychloroquine est inefficace contre la Covid-19. Ce sont les résultats d’une étude sur les effets de l’hydroxychloroquine, associée ou non à l’azithromycine, dans un modèle d’infection expérimentale chez le macaque par le virus SARS-CoV-2, l’agent infectieux responsable de la pandémie de la COVID-19, font l’objet d’une publication dans la revue Nature le 22 juillet 2020. Explications.

Réunissant des scientifiques du CEA, de l’Inserm, de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Université de Paris-Saclay, de l’AP-HM, de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et Aix-Marseille université, l’étude a été réalisée sous l’égide du consortium multidisciplinaire REACTing1, cette étude, lancée en février 2020, visait à évaluer le potentiel effet antiviral in vivo de l’hydroxychloroquine (HCQ), en traitement prophylactique contre le virus SARS-CoV-2 (avant l’infection pour réduire la charge virale) et lors des premiers jours après infection. Les effets antiinflammatoires potentiels de l’hydroxychloroquine (HCQ) n’ont pas été analysés. Résultat : l’hydroxychloroquine est inefficace contre la Covid-19. Mais avant voici toutes les étapes cliniques.

  • La première étape avait pour objectif de démontrer la pertinence du modèle animal retenu. Elle a permis de montrer que la maladie observée chez les primates non humains est très similaire à celle observée chez la majorité des patients atteints de la COVID-19 n’ayant pas besoin d’une hospitalisation.
  • La deuxième étape concernait la caractérisation de la pharmacocinétique de l’HCQ, c’est-à-dire l’analyse de sa concentration dans le sang et les tissus pour s’assurer qu’elle atteignait bien un niveau comparable à celui observé chez les patients humains traités avec le médicament.
  • Enfin, différentes stratégies de traitements ont été testées en prévention (avant l’infection des animaux), immédiatement après l’infection, et enfin à distance de l’infection (J+5 après l’infection – au moment de l’apparition des symptômes), avec ou sans azithromycine, un antibiotique également utilisé dans le traitement du COVID-19. Des doses de traitement différentes ont également été testées chez certains groupes d’animaux.

Les résultats indiquent que l’hydroxychloroquine est inefficace contre le coronavirus et n’a pas protégé les animaux lorsqu’elle était utilisée en prévention de l’infection. Aucune des stratégies n’a par ailleurs démontré d’effet significatif sur les quantités de virus SARS-CoV-2 circulant dans l’organisme par rapport à celles détectées chez des animaux traités par un placebo.

L’étude montre donc que l’hydroxychloroquine (HCQ), qui possède des propriétés antivirales dans certains tests in vitro (à l’aide de cellules en culture), n’a pas d’efficacité antivirale in vivo chez le macaque dans les conditions spécifiques de ces travaux, et ce malgré une exposition pulmonaire importante.

Cette étude préclinique est complémentaire des études cliniques sur l’hydroxychloroquine (HCQ). En effet, elle a permis de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques du virus SARS-CoV-2 et d’obtenir des informations précises sur la biodistribution de la molécule hydroxychloroquine dans l’organisme d’un animal modèle.

Ces recherches sur l’inefficacité de l’hydroxychloroquine pour traiter le coronavirus n’est pas la première et certainement pas la dernière! Monsieur Didier Raoult risque d’en être fort fâché et d’en vouloir à BIG PHARMA comme il aime à les appeler.

1 REACTing est un consortium multidisciplinaire réunissant les partenaires de l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé Aviesan (CEA, CNRS, INRAE, Inria, Inserm, Institut Pasteur, IRD, CPU et Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires) et coordonné par l’Inserm.

Selon une étude Brésilienne, l’hydroxychloroquine est inefficace

Les chercheurs brésiliens, appelés Coalition Covid-19 Brésil, ont voulu savoir si l’hydroxychloroquine (HCQ) associée ou pas à l’antibiotique azithromycine pouvait améliorer la santé des patients. Ils ont donc mené une étude dans 55 hôpitaux du pays sur 667 patients. Les résultats son sans appel : non seulement l’hydroxychloroquine ne soigne pas mais entraine en plus de sérieux effets secondaires. Cet essai clinique a été publié par le New England Journal of Medicine.

Rappelons que jeudi 23 juillet, le Brésil est le second pays (après les États-Unis) atteint par le coronavirus avec : près de 2,3 millions de personnes contaminées et plus de 84.000 décès.

 

 

LInserm