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Lorsque l’on évoque les maladies cardiovasculaires, on oublie trop souvent les conséquences de la consommation de boissons sucrées sur la santé, or il est important de savoir que ce que l’on boit est aussi important que ce que l’on mange.

Le surpoids n’est pas le seul facteur de risque de diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires, selon les spécialistes, le tour de taille est le moyen le plus simple et le plus efficace pour détecter les risques liés à ces pathologies.  Ainsi, la Chaire Internationale sur le Risque Cardiométabolique (ICCR) se mobilise pour sensibiliser le corps médical et le grand public à la nécessité d’adopter de bonnes habitudes alimentaires et d’hygiène de vie.

Plusieurs analyses montrent que la consommation de boissons sucrées joue un rôle non négligeable dans le développement de l’obésité, du diabète de type 2 et des risques cardiométaboliques.

Une revue des connaissances actuelles fait le point sur la relation entre la consommation de boissons sucrées et l’apparition des affections métaboliques et cardiovasculaires.

Au regard des différentes données disponibles, le Docteur DALLONGEVILLE ainsi que d’autres spécialistes ont permis d’établir une relation entre la consommation de boissons sucrées et l’augmentation du diabète de type 2 et du risque cardiovasculaire.

Dans les boissons sucrées, entrent les boissons rafraichissantes gazeuses, plates, édulcorées, les colas, jus de fruits, nectars et sirops.

Aux Etats-Unis et en Europe, la consommation de sucres, notamment via les boissons sucrées, a très fortement augmenté depuis les années 1970. Parallèlement la prévalence du diabète et de l’obésité a connu une considérable augmentation, en particulier chez les enfants.

En France, les mêmes tendances ont été observées. Alors que les quantités de boissons rafraichissantes achetées sont passées de 39 L/an en 1990 à 58 L/an en 2007, la prévalence du surpoids chez les enfants est passée de 3% dans les années 60 à 14,5% en 2006-2007.

La prévalence du surpoids pour l’ensemble de la population française a parallèlement augmenté pour atteindre 15 % en 2009.

Aussi bien aux États-Unis qu’en France, l’évolution de la prévalence du surpoids et de l’obésité suit celle de la consommation de boissons sucrées.

L’étude met en évidence les effets néfastes sur la santé d’une consommation excessive de boissons sucrées.

Diabète de type 2

Diverses études mettent en évidence qu’une consommation importante de sucre conduit à une augmentation des triglycérides sanguins, à une diminution du HDL-cholestérol ainsi qu’à un épuisement des cellules pancréatiques sécrétant l’insuline.

Des études épidémiologiques et cliniques (Nurse’s Health Study II, Black Women’s Health) donnent des résultats convergents. Elles mettent en évidence un risque de diabète supérieur chez les personnes consommant des boissons sucrées (au moins 1 et 2 consommations par jour respectivement) par rapport à celles qui n’en consomment pas.

Les auteurs précisent cependant que les modalités de cette corrélation consommation de boissons sucrées et risque de diabète ne sont pas pour l’instant clairement établies : à partir de quelle quantité ? Avec quelle fréquence de consommation ? …

Poids corporel et obésité

A partir de l’évolution de la consommation de boissons sucrées et de la prévalence du surpoids, les études épidémiologiques ainsi que les études cliniques ont permis de mettre en évidence une corrélation positive entre leur consommation et le surpoids.

Des essais d’intervention nutritionnelle confirment cette corrélation. La substitution de boissons sucrées par des boissons non caloriques induisent une diminution significative de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) chez des adolescents de 13-18 ans en surpoids. En outre, la mise en place dans des écoles témoins d’un programme d’éducation nutritionnelle visant à diminuer la consommation de boissons sucrées tend à limiter la prévalence du surpoids.

Régulation des apports caloriques

Lors d’un apport calorique excessif sous forme solide, l’organisme semble réguler ses apports énergétiques quotidiens. Cette compensation des apports tend à maintenir un poids corporel stable. Or, lors de l’ingestion d’une charge calorique sous forme liquide, les mécanismes de compensation des apports énergétiques seraient altérés. En effet, l’ingestion d’une charge calorique sous forme liquide n’entrainerait pas une réduction compensatoire des apports énergétiques comme lors de l’ingestion d’aliments solides.

Différentes études viennent étayer cette hypothèse, en particulier une méta-analyse de Vartanian et al. Les résultats de cette étude montrent que la consommation de boissons sucrées s’accompagne d’une surcharge calorique et qu’elle est associée à un gain de poids.

Risque cardiovasculaire

Le syndrome métabolique se définit par la présence simultanée de plusieurs facteurs de risques tels que le diabète, l’hypertension artérielle, l’hypertriglycéridémie, l’hypoalphalipoprotéinémie et l’obésité abdominale.

Il a été démontré que la consommation de boissons sucrées favorise chacun de ces facteurs de risque et par conséquent le développement du syndrome métabolique.

Il est important de mesurer le nombre de calories dans les boissons que nous consommons.

Conclusions

Les résultats de diverses études épidémiologiques, cliniques et d’intervention suggèrent qu’il pourrait exister une relation de cause à effet entre la consommation de boissons sucrées et la prévalence du surpoids et de l’obésité.

La consommation de boissons sucrées apporte une charge calorique supplémentaire qui n’est pas compensée comme lors de l’ingestion d’un aliment solide à haute valeur énergétique. Ce défaut de compensation serait à l’origine du gain de poids.

Elles génèrent un apport calorique supplémentaire, qui pourrait être nul si elles étaient remplacées par de l’eau. L’eau est la première source d’hydratation

De même, des corrélations positives ont été mises en évidence entre la consommation de boissons sucrées et le diabète de type 2. Un apport excessif et répété de sucres simples épuisent les cellules β pancréatiques, phénomène responsable à terme du développement du diabète de type 2.

Enfin, il a été démontré que l’apport de sucres par une consommation excessive de boissons sucrées est également directement corrélé aux maladies cardiovasculaires et au syndrome métabolique.