Une étude révèle la présence de microplastiques dans 90% des protéines végétales, y compris la viande végétale. Voici ce que cette découverte signifie pour notre santé et l’environnement, et quels choix alimentaires faire.

Face à une prise de conscience croissante des questions environnementales et de santé, nombre d’entre nous se tournent vers les protéines végétales comme alternative saine et durable à la viande. Cependant, une étude des chercheurs d’Ocean Conservancy et de l’Université de Toronto a mis une lumière inquiétante sur cette tendance, révélant que près de 90 % des protéines végétales, y compris les produits à base de viande végétale, sont contaminées par des microplastiques. Cette découverte, publiée dans la revue Environmental Pollution, remet en question la pureté de notre chaîne alimentaire, soulignant un problème de santé publique croissant.

La surprenante présence de microplastiques dans les protéines végétales

decouverte-alarmante-90-de-microplastiques-dans-les-proteines-vegetales-incluant-la-viande-vegetaleL’étude a examiné seize types différents de sources de protéines – allant des viandes traditionnelles comme le poulet, le bœuf, les fruits de mer et le porc, au tofu et à trois substituts à base de plantes. Les échantillons, achetés en avril 2022 dans des supermarchés de la région de Portland en Oregon, ont été produits aux États-Unis. Le résultat est frappant : 88 % contenaient de microplastiques de ces échantillons.

Le Dr Britta Baechler, biologiste marin et co-auteur de l’étude, souligne l’ubiquité de la pollution plastique. « Les microplastiques sont partout, même dans des aliments que nous considérons comme naturels et sains« , dit-elle. Ce constat est d’autant plus inquiétant que ces particules ont été associées à divers effets négatifs sur la santé.

Sur les microplastiques détectés, 44 % étaient des fibres et 30 % des fragments. Ces proportions varient selon le degré de transformation des aliments : les produits plus transformés semblent contenir des niveaux plus élevés de microplastiques. Cependant, la contamination est également présente dans les aliments moins transformés, comme les fruits de mer frais, suggérant que l’exposition aux microplastiques est quasi inévitable, peu importe les choix alimentaires.

Madeleine Milne, également co-auteure de l’étude, met en garde contre des conclusions hâtives. « Il est difficile de donner des conseils diététiques spécifiques pour éviter les microplastiques« , explique-t-elle, soulignant le besoin de recherches plus approfondies pour comprendre pleinement leur présence dans notre alimentation.

L’étude estime que les adultes américains consomment environ 11 500 microplastiques chaque année, un chiffre qui pourrait atteindre jusqu’à 3,8 millions selon de nouvelles estimations. Cette ingestion massive de microplastiques soulève des questions urgentes sur leurs impacts à long terme sur la santé humaine.

Parallèlement, une autre étude a révélé que contient l’eau en bouteille jusqu’à 100 foi plus de nanoplastiques que ce que l’on croyait auparavant. Ces nanoplastiques, encore plus petits que les microplastiques, peuvent traverser facilement les barrières biologiques, augmentant ainsi le risque potentiel pour la santé. Leur impact précis reste cependant à déterminer, nécessitant des recherches plus approfondies.

Ces découvertes mettent en évidence une crise environnementale et sanitaire croissante. Elles soulignent l’importance cruciale de mieux comprendre la présence et les effets des micro et nanoplastiques dans notre environnement et notre alimentation. La lutte contre la pollution plastique devient ainsi un enjeu majeur pour la santé publique et la préservation de notre écosystème.

Faut-il cesser de consommer des protéines végétales ?

La question de savoir s’il est préférable de consommer de la viande végétale ou animale, en tenant compte de la présence de microplastiques, ne trouve pas de réponse simple. Voici quelques éléments à considérer pour faire un choix éclairé :

Présence de Microplastiques : Les microplastiques ont été trouvés dans presque tous les types d’aliments testés, y compris les viandes animales et les alternatives végétales. Cela signifie que, du point de vue de la contamination par les microplastiques, ni les protéines animales ni les alternatives végétales ne semblent offrir un avantage net.

Autres Facteurs de Santé : Outre la question des microplastiques, le choix entre viande animale et végétale peut également dépendre de facteurs de santé divers, comme la teneur en graisses saturées, cholestérol, fibres, vitamines, et minéraux. Les régimes végétaux sont souvent associés à des bienfaits pour la santé, comme une diminution du risque de maladies cardiaques, d’obésité, et de certains types de cancer.

Considérations Environnementales : Du point de vue environnemental, les régimes à base de plantes sont généralement considérés comme plus durables. La production de viande, notamment la viande bovine, a un impact significatif sur l’environnement, en termes d’émissions de gaz à effet de serre, utilisation de l’eau et déforestation.

Aspects Éthiques : Les considérations éthiques jouent également un rôle important. Beaucoup choisissent les alternatives végétales pour des raisons éthiques liées au bien-être animal et à l’impact environnemental de l’élevage industriel.

Diversité Alimentaire : Une approche équilibrée pourrait être d’adopter une alimentation diversifiée, qui inclut à la fois des protéines végétales et animales, tout en se concentrant sur la qualité et l’origine des produits.

Recherche Personnelle et Avis Médical : Il est important de se tenir informé grâce à des recherches personnelles et, si nécessaire, de consulter des professionnels de santé pour des conseils diététiques adaptés à vos besoins individuels.