Avez-vous déjà pensé à ajouter une touche d’aventure à vos repas en cuisinant avec des plantes sauvages ? Cette cuisine est à la fois saine, écologique et excitante qui peut ajouter une explosion de saveurs et de couleurs à votre assiette. Voici les avantages de cuisiner des plantes sauvages, de précieux conseils pour les choisir et de succulentes recettes.

En France, il existe plus de 1000 plantes qui peuvent être consommées, offrant ainsi une richesse culinaire diversifiée. Cependant, il est crucial de prendre en compte les 300 espèces qui présentent une toxicité pour l’homme, certaines étant même potentiellement mortelles. Alors quand mettez-vous à cuisiner des plantes sauvages ? !

Les avantages de cuisiner des plantes sauvages

Une diversité de saveurs et de nutriments

L’un des avantages les plus remarquables de la cuisine avec des plantes sauvages est la diversité des saveurs qu’elles apportent à vos plats. Les plantes sauvages offrent une palette gustative bien plus large que celle des légumes traditionnels. Que vous préfériez des notes acidulées, amères ou épicées, vous trouverez certainement une plante sauvage pour satisfaire vos papilles.

De plus, les plantes sauvages sont souvent riches en nutriments essentiels tels que les vitamines, les minéraux et les antioxydants. Elles peuvent être une source précieuse de compléments alimentaires naturels. Par exemple, l’ortie, une plante sauvage courante, est riche en fer, en calcium et en vitamine C. Incorporer ces plantes dans votre alimentation peut contribuer à améliorer votre santé et votre bien-être.

Respect de l’environnement et la saisonnalité

Cuisiner avec des plantes sauvages est également un moyen de promouvoir le respect de l’environnement et de la saisonnalité. Contrairement aux légumes cultivés en serre toute l’année, les plantes sauvages poussent naturellement dans leur habitat naturel. En les utilisant dans votre cuisine, vous contribuez à la préservation des écosystèmes et à la diversité des espèces.

De plus, les plantes sauvages sont souvent disponibles à des moments spécifiques de l’année, ce qui encourage une alimentation basée sur la saisonnalité. En intégrant ces ingrédients dans vos recettes, vous vous reconnectez à la nature et suivez le rythme des saisons, ce qui peut avoir des bienfaits sur votre santé et votre bien-être général.

Comment choisir les plantes sauvages comestibles ?

Faire preuve de prudence lors de la sélection des plantes sauvages

Avant de vous aventurer dans la cueillette des plantes sauvages, familiarisez-vous avec les différentes espèces comestibles qui poussent dans votre région. Utilisez des guides de référence, des livres ou des ressources en ligne fiables pour vous aider à identifier correctement les plantes. Assurez-vous de consulter des sources réputées pour éviter toute confusion avec des plantes toxiques. Car lorsque vous décidez de cuisiner avec des plantes sauvages, il est essentiel de faire preuve de prudence et de bien choisir les plantes comestibles. Par conséquent, il est primordial de ne pas se lancer dans la cueillette des plantes sauvages sans connaissances appropriées et de s’assurer à 100% de leur identification correcte.

Voici quelques conseils pour vous aider à sélectionner les plantes sauvages en toute sécurité :

Apprenez à reconnaître les plantes : la capacité de reconnaître correctement les plantes sauvages est essentielle. Étudiez attentivement les caractéristiques distinctives de chaque plante, y compris la forme des feuilles, la couleur, la tige, les fleurs et les fruits. Certaines plantes ont des parties spécifiques comestibles, comme les feuilles, les fleurs ou les racines. Assurez-vous de savoir quelles parties sont utilisées dans la cuisine avant de les récolter.

Obtenez des conseils d’experts : si vous débutez dans la cueillette des plantes sauvages, il peut être utile de consulter des experts locaux en botanique ou des guides spécialisés. Ils peuvent vous enseigner les bonnes pratiques de cueillette, vous montrer les plantes comestibles courantes de votre région et vous donner des conseils spécifiques pour éviter les plantes toxiques.

Évitez les zones contaminées : assurez-vous de cueillir les plantes sauvages dans des zones non contaminées, loin des routes très fréquentées, des zones industrielles ou des zones où les pesticides sont utilisés. Les plantes sauvages absorbent les substances présentes dans leur environnement, il est donc important de choisir des endroits propres et sûrs.

Respectez les réglementations locales : en France, certaines plantes sauvages sont protégées et leur cueillette est strictement interdite. Il est important de respecter ces réglementations pour préserver la biodiversité et éviter de nuire aux écosystèmes. Voici quelques exemples de plantes sauvages protégées en France :

Orchidées : elles sont délicates et souvent rares. Toutes les espèces d’orchidées sauvages sont protégées et leur cueillette est interdite.

Lys martagon : c’est une plante sauvage à la beauté emblématique. Sa cueillette est strictement réglementée et protégée.

Sabot de Vénus : cette orchidée terrestre est également protégée en France. Sa cueillette est illégale.

Nivéole de printemps : cette espèce protégée en France. Elle pousse dans les prairies humides et les zones boisées.

Chardon bleu des Alpes : il est rare et spectaculaire est protégée. Elle est présente principalement dans les Alpes françaises.

N.B. : Veuillez noter que lors de la cueillette et de la consommation de plantes sauvages, il est essentiel d’être sûr de leur identification. Si vous avez des doutes, il est recommandé de consulter un expert en botanique ou un guide spécialisé pour éviter tout risque d’intoxication.

Il est important de noter que cette liste n’est pas exhaustive et qu’il existe d’autres plantes sauvages protégées en France. Il est recommandé de se renseigner auprès des autorités locales, des offices de protection de la nature ou des organismes compétents pour connaître les réglementations spécifiques à votre région.

Quelles plantes sauvages sont comestibles ?

Il existe de nombreuses plantes sauvages comestibles que l’on peut utiliser en cuisine pour agrémenter nos repas. Voici quelques exemples de plantes sauvages comestibles courantes :

Pissenlit (Taraxacum officinale) : les jeunes feuilles de pissenlit peuvent être utilisées dans les salades, tandis que les fleurs peuvent être utilisées pour faire du vin ou des beignets.

Ortie (Urtica dioica) : les feuilles d’ortie sont riches en nutriments et peuvent être utilisées pour faire des soupes, des sauces ou des infusions.

Épiaire des bois (Stachys sylvatica) : les feuilles tendres de l’épiaire des bois peuvent être consommées crues dans les salades ou cuites comme des légumes verts.

Sureau (Sambucus) : les fleurs de sureau peuvent être utilisées pour faire des beignets ou des sirops, tandis que les baies peuvent être utilisées pour faire des confitures, des gelées ou des boissons.

Ail des ours (Allium ursinum) : elles ont un goût d’ail délicat et peuvent être utilisées pour aromatiser les plats, les soupes, les sauces ou les pestos.

Renouée bistorte (Polygonum bistorta) : les jeunes pousses de la renouée bistorte peuvent être utilisées dans les salades ou cuites comme des légumes.

Plantain (Plantago) : les jeunes feuilles de plantain peuvent être utilisées dans les salades ou cuites comme des légumes.

Oxalis (Oxalis acetosella) : les feuilles d’oxalis ont un goût acidulé et peuvent être utilisées pour agrémenter les salades ou les plats cuisinés.

Découvrez les merveilles de la cuisine avec des plantes sauvages

Quelques conseils pour cuisiner avec des plantes sauvages

Maintenant que vous êtes convaincu des avantages de cuisiner avec des plantes sauvages, voici quelques conseils pour vous lancer :

Faites preuve de prudence : assurez-vous de bien connaître les plantes sauvages avant de les utiliser. Certaines peuvent être toxiques si elles sont mal identifiées. Utilisez des guides de référence ou consultez un expert en botanique pour vous assurer de leur comestibilité.

Commencez par des recettes simples : intégrez les plantes sauvages dans des recettes que vous connaissez déjà. Par exemple, vous pouvez ajouter des feuilles de pissenlit à votre salade verte ou utiliser de l’ail des ours pour aromatiser vos plats.

Récoltez avec soin : si vous décidez de récolter vos propres plantes sauvages, assurez-vous de le faire de manière responsable et durable. Ne prélevez qu’une petite quantité dans des zones non polluées et respectez les règles de cueillette locales.

Recettes à base plantes sauvages

Rouleaux de printemps au sureau noir et fraise

Ingrédients (pour 4 rouleaux)

  • 1 carotte jaune
  • 1 carotte orange
  • 1 radis rose (ou 5 petits radis)
  • 1 poignée d’amandes torréfiées
  • 4 petites fraises (ou 2 grosses)
  • 4 feuilles de riz
  • 3 corymbes de fleurs de sureau
  • 3 feuilles de salade
  • 2 à.s. de purée d’amande
  • 2 à.s. de sauce soja
  • 1 à.s. de sirop de sureau.

Matériel

  • Grand bol
  • Fouet
  • Un bon couteau

Préparation :

  • Couper les crudités en fins bâtonnets, et les fraises en rondelles ;
  • Détacher les fleurs de sureau de leur pédoncule ;
  • Dans un grand bol d’eau froide plonger une à une les feuilles de riz jusqu’à ce qu’elles soient bien hydratées et prennent une texture «élastique» (environ 3 min). Manipuler les feuilles très délicatement pour ne pas les casser ;
  • Hacher grossièrement les amandes en

Montage

  • Étaler la feuille de riz sur une surface plate ;
  • Au milieu de la feuille, poser un petit tas de chacune des crudités en bâtonnets ;
  • A 2 cm au-dessus (sur la feuille étalée), déposer une rangée de fleurs de sureau et couvrir de rondelles de fraises (ce sera la partie visible du rouleau) ;
  • Déposer de la salade (non découpée) sur les crudités et quelques morceaux d’amandes ;
  • Plier les bords droit et gauche de la feuille sur les ingrédients, et partir de l’extrémité du bas pour enrouler et comprimer délicatement le tout sans casser la feuille de riz, et ce jusqu’à refermer complètement le rouleau ;
  • Pour la sauce, verser la sauce soja, le sirop de sureau et la purée d’amande dans un bol.
  • Mélanger au fouet pour avoir une texture bien homogène, ajouter des morceaux d’amandes torréfiées et servir dans des petits récipients pour accompagner vos rouleaux de printemps !

Conservation

A consommer le jour même et garder au frigo pour éviter une oxydation des ingrédients.

Variantes

On peut remplacer les fleurs de sureau par des feuilles de lierre terrestre (Glechoma hederacea L.), de l’anthrisque commun (Anthriscus caucalis M.Bieb.), des fruits ou secs de berce commune (Heracleum sphondylium L.), des fleurs d’origan sauvage (Origanum vulgare L.), des fleurs de cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris (L.) Hoffm.), des fleurs de violette odorante (Viola odorata L.), des fleurs de robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia L.), etc.

A la place des carottes et des radis on peut mettre les crudités de son choix (choux rouge, chou blanc, navet cru…). Selon la saison, les fraises peuvent être remplacées par des framboises, des abricots, des prunes, des pommes, des poires ou des kiwis !

Salade printanière aux plantes sauvages

Ingrédients :

  • Feuilles de pissenlit
  • Feuilles d’ortie
  • Jeunes pousses d’épiaire des bois
  • Quelques fleurs de sureau (facultatif)
  • Huile d’olive
  • Jus de citron
  • Sel et poivre

Préparation :

  1. Lavez soigneusement les feuilles de pissenlit, les feuilles d’ortie et les jeunes pousses d’épiaire des bois.
  2. Dans un grand bol, mélangez les feuilles de pissenlit, les feuilles d’ortie et les pousses d’épiaire des bois.
  3. Ajoutez les fleurs de sureau pour une touche décorative et aromatique (facultatif).
  4. Assaisonnez avec de l’huile d’olive, du jus de citron, du sel et du poivre selon votre goût.
  5. Mélangez délicatement tous les ingrédients jusqu’à ce que la salade soit bien enrobée de vinaigrette.
  6. Servez immédiatement et profitez de cette salade printanière savoureuse et saine.

Pesto d’ail des ours

Ingrédients :

  • 100 g de feuilles d’ail des ours
  • 50 g de noix de cajou
  • 50 g de parmesan râpé
  • Jus de 1/2 citron
  • 4 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • Sel et poivre

Préparation :

  1. Lavez soigneusement les feuilles d’ail des ours.
  2. Dans un mixeur ou un robot culinaire, ajoutez les feuilles d’ail des ours, les noix de cajou, le parmesan râpé et le jus de citron.
  3. Mixez les ingrédients jusqu’à obtention d’une consistance grossière.
  4. Ajoutez l’huile d’olive en filet tout en continuant à mixer, jusqu’à ce que le pesto atteigne la consistance souhaitée.
  5. Assaisonnez avec du sel et du poivre selon votre goût.
  6. Transférez le pesto dans un bocal propre et conservez-le au réfrigérateur.
  7. Utilisez le pesto d’ail des ours pour accompagner des pâtes, des légumes grillés ou comme tartinade sur du pain frais.

Tartelettes aux baies de sureau

Ingrédients :

  • 1 pâte brisée ou sablée prête à l’emploi
  • 2 tasses de baies de sureau
  • 1/2 tasse de sucre
  • Jus d’1/2 citron
  • 2 cuillères à soupe de farine
  • Sucre glace (pour saupoudrer)

Préparation :

  1. Préchauffez votre four à 180°C.
  2. Abaissez la pâte brisée ou sablée dans des moules à tartelettes préalablement graissés.
  3. Dans un bol, mélangez les baies de sureau, le sucre, le jus de citron et la farine jusqu’à ce que les baies soient bien enrobées.
  4. Répartissez le mélange de baies sur les fonds de tartelettes.
  5. Pliez légèrement les bords de la pâte sur les côtés des baies.
  6. Enfournez les tartelettes pendant environ 25 à 30 minutes, jusqu’à ce que la pâte soit dorée et les baies légèrement caramélisées.
  7. Laissez les tartelettes refroidir légèrement avant de les saupoudrer de sucre glace.
  8. Servez les tartelettes aux baies de sureau tièdes ou à température ambiante.

Sorbet à l’ortie et à la menthe

Ingrédients :

  • 2 tasses de feuilles d’ortie
  • 1 tasse de feuilles de menthe fraîche
  • 1 tasse de sucre
  • 4 tasses d’eau
  • Jus d’1/2 citron

Préparation :

  1. Dans une casserole, faites bouillir l’eau. Ajoutez les feuilles d’ortie et de menthe et laissez infuser pendant 10 minutes.
  2. Retirez les feuilles d’ortie et de menthe de l’infusion.
  3. Ajoutez le sucre et le jus de citron à l’infusion et mélangez jusqu’à ce que le sucre soit complètement dissous.
  4. Laissez le mélange refroidir à température ambiante, puis placez-le au réfrigérateur pendant au moins 2 heures, jusqu’à ce qu’il soit bien froid.
  5. Versez le mélange dans une sorbetière et faites-le tourner selon les instructions du fabricant jusqu’à obtenir une consistance de sorbet.
  6. Transférez le sorbet à l’ortie et à la menthe dans un récipient hermétique et placez-le au congélateur pendant au moins 2 heures avant de le servir.
  7. Servez le sorbet à l’ortie et à la menthe dans des coupes ou des cornets de glace pour une touche rafraîchissante et originale.

Ces recettes vous permettront de découvrir et d’apprécier les saveurs uniques des plantes sauvages tout en ajoutant une touche de nature à vos repas. N’hésitez pas à les adapter selon vos préférences et à expérimenter avec d’autres plantes sauvages comestibles. Bon appétit !

 

Sophie Madoun