Comment les plantes peuvent-elles agir sur la santé? C’est la question que s’est posée une équipe scientifique provençale. Les recherches ont démontré que plusieurs molécules d’une même plante peuvent agir en synergie. Résultat : moins d’effets indésirables et des bienfaits décuplés.
Neuralia, une startup provençale, explore les vertus de certaines plantes utilisées en médecine traditionnelle asiatique et indienne, en utilisant une méthode rigoureusement scientifique avec des résultats surprenants. Pourquoi par exemple, l’extrait d’une fougère que l’on trouve en Chine orientale est-elle utilisée par la médecine chinoise pour maintenir ou améliorer la mémoire ? Les Chinois eux-mêmes ont isolé une molécule contenue dans cette fougère, l’huperzine A, et ont montré qu’elle avait en effet des résultats. Problème, l’huperzine A, utilisée à des doses efficaces pour la mémoire, n’est pas dénuée d’effets indésirables. Et comme on le sait, « c’est la dose qui fait le poison ». C’est là qu’intervient Neuralia.
La startup a préparé un extrait de cette fougère innovant contenant l’huperzine A, mais également d’autres molécules. Ces molécules ont été étudiées in vitro, chacune isolément, puis mélangées, sur des neurones embryonnaires de rat. Certains de ces neurones ont été préalablement intoxiqués, d’autres non (ces derniers serviront de neurones témoins). Ces travaux de recherche ont été réalisés par la société Neuro-Sys, partenaire principal de Neuralia.
Les chercheurs de Neuro-Sys (des neuro-pharmacologues experts) ont « traité » les neurones intoxiqués de trois façons :
- avec une molécule connue, la Rivastigine, utilisée dans la maladie d’Alzheimer,
- avec de l’extrait d’huperzine A pure,
- avec de l’extrait d’huperzine A à laquelle ont été adjoints d’autres molécules (à des proportions précises) de la même fougère.
Résultat : l’apport de ces autres molécules permet de diminuer considérablement la dose efficace d’huperzine A. En d’autres termes, avec un dixième de la dose d’huperzine A, il est possible d’avoir les mêmes effets bénéfiques sur les cellules intoxiquées, à la condition de la mélanger à d’autres molécules de la même plante. L’huperzine A n’est qu’un exemple. Neuralia a mis en évidence qu’il pouvait y avoir des synergies entre les molécules d’une même plante, alors que jusque-là, on s’était contenté de n’étudier que les effets du principe actif (quand il était isolé), au risque de l’exclure de la thérapeutique à cause d’effets secondaires liées à de trop fortes doses. « Régulées » par d’autres molécules, l’huperzine A peut être utilisée sans nuire. Ces molécules sont présentes dans l’extrait innovant et optimisé en gélules, après avoir été desséché par atomisation. Ce premier complément alimentaire : le NSP01 a été mis sur le marché français le 16 septembre et a pour but de maintenir et améliorer la mémoire.
Le savoir empirique des médecines traditionnelles
Il y a donc dans les médecines traditionnelles un savoir qui « s’ignore » en quelque sorte. Certaines plantes sont indiquées, elles peuvent avoir de l’effet sur la santé à titre préventif et parfois curatif. Comment les plantes peuvent-elles agir sur la santé ? Pourquoi, comment ? C’est tout le travail de Neuralia. On songe évidemment aux retombées que peuvent avoir ces travaux dans l’élaboration de compléments alimentaires par exemple, dont beaucoup vantent les vertus des médecines traditionnelles sans en connaître les mécanismes pharmacologiques. Le fait d’en avoir décrypté les modes d’action selon des méthodes scientifiques est indéniablement une garantie d’obtenir des produits optimisés et convenablement dosés.