Apprendre à lire et à écrire n’est pas une mince affaire! Et c’est ce qu’on montré les dernières recherches en neurosciences. Dans son dernier ouvrage, Les Écoles Alternatives*, Sophie Madoun nous explique comment le cerveau s’adapte lors de l’apprentissage de la lecture. Extrait.

 

« L’apprentissage de la lecture passe du système visuel (le cortex visuel qui permet de reconnaitre les lettres) au système linguistique du langage parlé (l’aire occito-temporal ventral) à des connexions vers la zone où il y a représentation des phonèmes (les sons)

En reconnaissant le mot parlé, en en comprenant le sens, l’enfant peut, alors, commencer à déchiffrer les mots.

Le rôle des neurones miroir dans l’apprentissage de la lecture

Souvent, lorsque les petits commencent à se familiariser avec l’écriture, ils confondent la lettre « b » avec la lettre « d », par exemple. En effet, la région qui nous permet d’apprendre à lire est la même que celle qui nous permettait, il y a des milliers et milliers d’années de reconnaitre les visages et objets. Ceux-ci possèdent une invariance en miroir car la plupart des objets que l’on voit peuvent être reconnus dans les deux sens.

« Cet héritage qui nous vient de notre passé au lieu de nous aider à apprendre la lecture crée un léger problème pour distinguer la lettre « d » de la lettre « b » de la lettre « p » et de la lettre « q » ou de « f » et de « t ». « En comprenant cela nous pouvons aider les enfants à surmonter les erreurs » a expliqué Stanislas Dehaene lors de sa conférence au Collège de France en décembre 2013. Pour pallier ces erreurs, il est nécessaire de faire tracer les lettres à l’enfant parce qu’un geste psycho moteur est bien plus efficace qu’une simple lecture ».

 

*Les Écoles Alternatives, les pédagogies de la bienveillance, Sophie Madoun – Éditions Grancher, 15 euros

A paraitre le 9 octobre 2017

 

 

Sophie Madoun