À partir du 1er janvier 2024, il sera impératif de mettre en place la gestion des déchets organiques à domicile même pour les personnes vivant dans un appartement. Mais comment faire son compost ? Réponses.

Le compostage est une pratique environnementale bénéfique pour la planète. En transformant vos ordures ménagères c’est à dire les déchets organiques en un précieux amendement pour le sol ou les mauvaises herbes, végétaux en berne, etc. vous réduisez les déchets envoyés à la décharge. Voici comment faire votre compost.

Le compostage c’est quoi ?

Le compostage est un processus naturel de décomposition des matières organiques. Le compostage repose sur l’action de micro-organismes tels que les bactéries et les champignons qui décomposent progressivement les matières organiques en présence d’oxygène. Ce processus de décomposition génère de la chaleur, ce qui accélère la transformation des déchets en bon compost et donc en engrais naturel optimal.

C’est ainsi que le compost mature est biodégradable, riche en éléments nutritifs, en matière organique et en micro-organismes bénéfiques pour le sol. Il peut être utilisé comme amendement pour améliorer la structure du sol, favoriser la croissance des plantes et réduire la dépendance aux engrais chimiques, contribuant ainsi à la santé du jardin et à la préservation de la biodiversité. Il consiste, grâce à la fermentation qu’il opère, à décomposer des déchets organiques tels que les restes de cuisine, les feuilles mortes, les déchets de jardin,… Cette pratique respectueuse de l’environnement permet de réduire la quantité de déchets ménagers envoyés dans les décharges, contribuant ainsi à la préservation de l’environnement en limitant la production de gaz à effet de serre.

Quels sont les différents types de compostage ?

Compostage en silo : ce système se remplit par le haut, et le compost mûr est récolté à la base du silo après plusieurs mois. Il est important de créer des ouvertures d’aération aux quatre coins du silo. Si le compost semble sec, vous pouvez l’arroser légèrement. Assurez-vous toujours de bien refermer le couvercle du silo. Répartissez les apports de manière homogène et veillez à maintenir l’équilibre entre les déchets azotés (verts) et carbonés (marrons).

Compostage en tas : si vous disposez d’espace dans un coin reculé du jardin, idéalement à mi-ombre, étalez vos déchets en tas par couches successives en les répartissant uniformément. Après 4 à 6 mois, retournez le tas en créant un autre tas parallèle. Alternez les apports de déchets verts et marrons, arrosez entre chaque couche, et aérez le tas en le déplaçant d’1 mètre avec une fourche-bêche tous les mois. En cas de pluies fréquentes, couvrez-le d’une bâche. Comptez environ 8 mois pour obtenir un petit tas de compost mûr.

Compostage de surface : cette méthode consiste à composer directement sur le sol. La nature du compost reste la même : un mélange de déchets verts humides et riches en azote, ainsi que de déchets secs ligneux et riches en carbone. Le compost de surface présente l’avantage d’être un compost à froid, très nutritif. De plus, il permet d’économiser du temps en évitant les déplacements fréquents vers un tas de compost, car les déchets du jardin sont utilisés là où ils sont produits.

Compostage en cuisine : il s’agit d’un petit composteur adapté à un usage domestique, équipé d’un robinet. Ce dispositif vous permet de recycler directement vos déchets de cuisine. Il est fourni avec un activateur biologique (micro-organismes) sous forme de poudre à ajouter après chaque apport significatif.

Lombricompostage : vous pouvez aussi acheter un lombricomposteur pour vous ordure ménagères que vous pourrez mettre sur votre balcon ou même à l’intérieur, car il ne dégage pas de mauvaises odeurs. Il se compose d’un empilement de plateaux, dont l’un héberge des vers de terre qui transforment vos déchets en compost. Doté d’un robinet, il permet également de collecter le jus ou le thé de compost, un précieux fertilisant liquide.

Que mettre dans son compost ?

que-mettre-dans-son-compostDans votre compost, vous pouvez mettre une variété de déchets organiques, notamment les restes de cuisine tels que : les épluchures de légumes et de fruits, les coquilles d’œufs, le marc de café, les sachets de thé, les pains secs, et les coquilles de noix.

Les déchets de jardin, tels que les feuilles mortes, les tontes de gazon, les branches et les feuillages broyés, ainsi que les fleurs fanées et les résidus de taille, sont également bienvenus.

Les déchets domestiques, comme le papier, les cartons non imprimés, les essuie-tout en papier, les mouchoirs en papier non parfumés, les cheveux et les poils d’animaux, peuvent être ajoutés.

Les déchets de bois non traité chimiquement, tels que les bûches, les copeaux et la sciure (en petites quantités), sont également compatibles avec le compost.

Enfin, les déchets de jardinage, comme la terre végétale non contaminée par des produits chimiques, les résidus de cultures sains, et le fumier bien décomposé (en petite quantité) peuvent être intégrés.

A ne pas mettre dans votre compost

Attention ne mettez pas dans votre compost de déchets non organiques tels que le plastique, le verre, le métal, les couches jetables, les papiers plastifiés ou brillants, ainsi que les produits toxiques ou contaminés comme la peinture ou les produits chimiques.

Évitez également les déchets potentiellement nuisibles tels que les plantes malades ou envahissantes, les excréments d’animaux domestiques, les matières grasses, les protéines, les huiles de cuisine, les herbicides, les pesticides, et les produits chimiques en général. Respecter ces directives garantira la production d’un compost sain et bénéfique pour le sol de votre jardin.

Comment faire son propre compost ?

Pour faire son propre compost, commencez par choisir un emplacement approprié dans votre jardin ou sur votre balcon. Assurez-vous que cet endroit est bien drainé et ombragé. Ensuite, collectez des déchets organiques tels que les restes de légumes, les épluchures de fruits, les feuilles mortes, les tontes de gazon, les résidus de jardinage, et même du papier non couché.

Pour un compost équilibré, alternez entre des matériaux « verts » riches en azote (comme les restes de cuisine) et des matériaux « bruns » riches en carbone (comme les feuilles mortes). Disposez ces matériaux en couches dans votre bac à compost ou tas de compost, en veillant à les aérer régulièrement. L’aération favorise la décomposition en permettant aux micro-organismes de travailler efficacement.

Patience est de mise, car le compostage domestique peut prendre plusieurs mois à un an pour être complet. Une fois que le compost est mûr, utilisez-le comme amendement pour le sol de votre jardin. Mélangez-le avec la terre pour améliorer sa structure, retenir l’humidité, et fournir des nutriments essentiels aux plantes.

Comment utiliser son compost ?

Pour profiter au maximum de votre compost, suivez ces étapes :

Comment savoir si le compost est prêt ?

Le compost mûr est prêt à être récolté dans la partie inférieure de votre composteur. Vous pouvez reconnaître qu’il est prêt en observant les signes suivants :

  • Il a une belle couleur brun foncé.
  • Les déchets d’origine ne sont plus reconnaissables, car ils ont été complètement décomposés.
  • La texture est humide et ressemble davantage à du sol qu’à des déchets.
  • Des vers de terre et d’autres organismes du sol y sont visibles.

Comment utiliser son compost ?

Il est courant de trouver, même dans un compost mûr, des éléments grossiers qui ne se sont pas dégradés aussi rapidement que le reste. Pour obtenir une terre fine de qualité similaire à un terreau, il est conseillé de tamiser le compost. Le tamisage permet de séparer les éléments non décomposés. Le compost ainsi affiné est idéal pour vos plantations et semis, car il enrichit la terre de jardin existante.

Une autre option est d’utiliser le compost directement, même s’il n’est pas complètement mûr. Vous pouvez l’épandre sur vos parcelles de culture pour préparer le sol en vue des plantations et des semis à venir au printemps. Ce compost en cours de maturation apportera progressivement ses nutriments à la terre, favorisant ainsi une saison de croissance florissante.

 

Sophie Madoun