Les patients en attente d’un traitement thérapeutique au cannabis à visée thérapeutique s’impatientent. Voici leurs revendications.
En décembre 2018, le comité scientifique spécialisé temporaire (CSST), créé le 10 septembre 2018 au sein de l’ANSM, a jugé « pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique pour les patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance des thérapeutiques, médicamenteuses ou non, accessibles (et notamment des spécialités à base de cannabis ou de cannabinoïdes disponibles). Cet usage peut être envisagé en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques. » Le comité doit se prononcer à la fin du mois de juin sur les modalités de mise à disposition du cannabis thérapeutique.
Les situations thérapeutiques retenues par les experts pour l’usage de cannabis à des fins médicales sont les suivantes :
dans les douleurs réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non) accessibles ;
dans certaines formes d’épilepsie sévères et pharmacorésistantes ;
dans le cadre des soins de support en oncologie ;
dans les situations palliatives ;
dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.
Le Premier Ministre Edouard Philippe a également ouvert la porte de la légalisation du cannabis thérapeutique en avril 2018, en marge d’un déplacement dans la Creuse, déclarant « qu’il serait absurde de ne pas se poser la question ».
Aujourd’hui, 21 pays de l’Union européenne sur 28 autorisent le cannabis à usage thérapeutique.
« Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l’attente est immense » explique Mado Gilanton, porte-parole d’Espoir (im)patient. En effet, nombre d’entre eux n’ont aujourd’hui d’autre choix que de pratiquer l’automédication, en pratiquant l’auto culture dans le meilleur des cas, ou au pire, en se fournissant sur le marché noir, sans suivi médical ni garantie sur la qualité des produits. Ils sont ainsi contraints de se placer dans l’illégalité avec les risques que cela implique du point de vue judiciaire ou de la sécurité. Il est donc indispensable de garantir aux patients efficacité, sécurité et qualité du traitement. Espoir (im)patient vise à défendre les intérêts des patients, faire connaître leur réalité et entendre leur voix dans le débat sur l’ouverture de l’usage du cannabis thérapeutique.
L’accessibilité du cannabis thérapeutique, une priorité pour les patients
Parmi les principales attentes exprimées par les patients figurent notamment :
- L’espérance de voir que la possibilité de prescrire de tel traitement n’incombe pas uniquement aux médecins spécialisé afin de permettre une pleine accessibilité des patients
- Le remboursement du traitement par la Sécurité Sociale, avec éventuellement le concours des mutuelles santé.
- Faire évoluer la liste provisoire des pathologies concernées en fonction des preuves existantes et futures, en se basant notamment sur les études observationnelles.
- Une réelle impulsion politique permettant à la recherche scientifique de se mettre en place dès aujourd’hui.
- Un circuit de distribution permettant de desservir tout le territoire.
- Adopter une approche consistant à considérer cannabis comme un élément intégrant pleinement la pharmacopée en amont plutôt qu’un traitement de dernier recours.
- Autoriser toutes formes de préparations issues de la plante et nécessaires pour répondre à la diversité des conditions des patients.
- Mettre en place des formations adaptées pour tous les professionnels de Santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, aide-soignants, etc.), toutes spécialités confondues.
Pour plus d’informations : https://espoir-impatient.fr/