Depuis quelques années, on assiste à un recours de plus en plus fréquent à la chirurgie esthétique. Mais avec le développement des réseaux sociaux qui véhiculent des normes esthétiques, bien spécifiques, le rôle des influenceuses, la concurrence au sein même de la chirurgie esthétique et le manque de compétences de certains praticiens exerçant en l’absence de tout contrôle, le risque existe de subir une intervention soit inutile soit mal faite. D’où la création d’un pacte éthique contre les dérives de la chirurgie et de la médecine esthétiques.

La chirurgie esthétique est devenue une pratique courante dans notre société moderne. Elle offre aux individus la possibilité de modifier leur apparence physique pour diverses raisons, allant de l’amélioration de l’estime de soi à la correction de défauts physiques. Cependant, malgré les avantages qu’elle peut offrir, la chirurgie et la médecine esthétiques comporte des risques et des dérives potentielles qui nécessitent une réflexion éthique approfondie. En effet, cette demande croissante pour des actes médicaux et des interventions chirurgicales à visée esthétique s’accompagne du développement d’une offre low cost et/ou illégale. Les praticiens qui récupèrent en consultation des patients victimes de complications sonnent l’alerte et appellent à un encadrement plus strict des pratiques. Excellente nouvelle : un pacte éthique contre les dérives de la chirurgie et de la médecine esthétiques vient d’être créé.

Les dérives de la médecine esthétique et de la chirurgie esthétique

Les dangers de la chirurgie esthétique non réglementée sont aujourd’hui dénoncés dans divers médias, émissions télévisées, reportages et articles. Ce phénomène mondial met en évidence les risques associés aux injections de fillers et de toxine botulique (botox), pratiquées parfois par des individus motivés par la recherche de profits plutôt que par l’amélioration réelle de l’état physique et psychologique des patients crédules. De plus, certains patients cherchent à obtenir des prestations à moindre coût, qui semblent sans danger. Pourtant, il existe de réels dangers lorsque les injections sont mal effectuées.

Et cela touche beaucoup les jeunes. Même les très jeunes qui se font injecter, parfois dès l’age de 16 ans de l’acide hyaluronique et du botox. C’est ainsi que les demandes de chirurgie esthétique chez les jeunes filles portent souvent sur le peeling pour avoir une peau toute lisse et gommer toutes les imperfections, l’augmentation du volume des lèvres, augmentation mammaires ou des fesses avec ou sans remodelage, tandis que les jeunes hommes se tournent vers des procédures telles que des injections d’acide hyaluronique pour l’augmentation du menton ou des pommettes. Ces attentes sont souvent influencées par des modèles esthétiques irréalistes véhiculés par les médias et les réseaux sociaux.

Les dangers de la chirurgie esthétique sauvage

Les trois principaux dangers de ces pratiques non professionnelles sont les suivants :

Piquer un vaisseau sanguin : cela peut entraîner un caillot qui bloque le vaisseau et provoque des nécroses, c’est-à-dire la mort des tissus irrigués par ce vaisseau. Ces nécroses sont irréversibles.

Conditions d’hygiène inadéquates : lorsque les injections sont réalisées dans des conditions non stériles ou mal protégées contre les contaminations microbiennes, il existe un risque d’infection grave, avec la formation d’abcès, de suppuration et de mauvais résultats. Des cas dramatiques ont été observés lors d’injections multiples au niveau des fesses.

Pratique désordonnée et non professionnelle : L’absence de professionnalisme dans ces injections peut entraîner non seulement l’absence de résultats, mais aussi des anomalies telles que des gonflements permanents dus à une mauvaise répartition de l’acide hyaluronique, ou encore des paralysies résultant d’injections de botox effectuées aux mauvais endroits ou en quantité excessive.

Les chirurgiens expérimentés constatent de plus en plus de patients confrontés à des complications suite à des actes médicaux réalisés par des professionnels peu qualifiés. Cette situation met en évidence la nécessité d’une réglementation plus stricte pour encadrer ces pratiques.

Un pacte éthique contre les dérives de la chirurgie esthétique et de la médecine esthétique

Face à ces risques, les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme face à ces dérives de la chirurgie esthétique. Le Dr Adel Louafi, président du Syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (SNCPRE), met en garde contre les conséquences esthétiques et psychologiques graves qui peuvent découler de ces interventions inappropriées. Et le Syndicat national des chirurgiens plasticiens esthétiques et réparateurs mène une action juridique continue et complexe auprès des autorités publiques afin de criminaliser ces pratiques qui nuisent aux patients trop crédules.

Cependant, cette action n’est pas facile en raison des intérêts financiers en jeu. Les fabricants, soumis à une concurrence impitoyable, cherchent avant tout à augmenter le nombre de produits vendus plutôt qu’à protéger rigoureusement les patients. Il est relativement facile de se procurer des flacons de botox ou des seringues d’acide hyaluronique via certaines pharmacies ou par le biais d’Internet.

L’importance d’un engagement éthique pour prévenir les dérives

Pour éviter ces dérives, il est essentiel de se méfier des offres low cost et illégales qui fleurissent sur le marché. de réglementer les prescripteurs et utilisateurs de fillers, de botox et de leurs dérivés. Ces traitements doivent être réservés aux médecins ayant suivi une formation en médecine esthétique, aux dermatologues intéressés par cette pratique et aux chirurgiens esthétiques ayant, de fait, une réelle expertise dans ce domaine. N’oublions jamais que la pratique de la médecine esthétique offre des résultats valorisants qui complètent l’action du bistouri, mais qui doit être réalisée par des praticiens qualifiés.

Dans cette optique, un pacte éthique contre les dérives de la chirurgie et de la médecine esthétiques vient d’être mis en place par  la Clinique des Champs-Élysées comme une nécessité impérieuse. Ce pacte vise à instaurer des principes et des normes qui guideront les professionnels de la chirurgie esthétique dans leur pratique à savoir des chirurgiens plasticiens, tout en protégeant les patients des conséquences néfastes de décisions impulsives ou peu éthiques.

Les principes fondamentaux du pacte éthique contre les dérives de la chirurgie et de la médecine esthétiques

L’éthique et la déontologie sont des valeurs essentielles à la Clinique des Champs-Élysées, et elles sont renforcées par l’instauration d’une charte des pratiques ratifiée par tous les médecins exerçant au sein de l’établissement.

Cette charte définit des principes fondamentaux, dont les principaux sont les suivants :

  • La recherche d’une approche esthétique naturelle et harmonieuse : Les médecins s’engagent à privilégier des résultats esthétiques qui respectent l’apparence naturelle du patient et qui créent une harmonie avec ses caractéristiques individuelles.
  • Le droit de refuser un patient : si une demande est jugée extravagante ou contraire à l’éthique médicale, les médecins ont la possibilité de refuser de réaliser l’intervention. Cette mesure vise à prévenir les pratiques abusives ou irresponsables.
  • Une attention particulière envers les jeunes patients : les patients âgés de 18 à 24 ans sont particulièrement surveillés, en raison des problématiques liées à l’utilisation de filtres sur les réseaux sociaux et de la détection de signes de dysmorphophobie (trouble de l’image corporelle) et l’envie de rajeunir et de retirer tous signes de pseudo vieillissement avec des injections d’acide botuliques, par exemple ou de se faire refaire le nez grâce à une rhinoplastie pour avoir le même que celui des influences qu’elles suivent. Les médecins sont attentifs à ces aspects et adoptent une approche prudente et bienveillante.
  • Formation continue obligatoire : les médecins s’engagent à suivre des formations approfondies régulières afin de maintenir un niveau d’excellence dans leur pratique. Cette exigence de formation continue permet de garantir un savoir-faire de qualité et d’être à jour avec les avancées médicales et techniques de la médecine esthétique.

Dans le but d’assurer un niveau de sérieux médical unique dans le secteur, la Clinique des Champs-Élysées a mis en place un comité scientifique et médical composé de 30 médecins experts spécialisés dans différentes thématiques de la médecine esthétique, telles que le laser, les traitements vasculaires, les tâches cutanées, les cicatrices, les injections, etc.

Ce comité joue un rôle crucial en garantissant l’excellence des pratiques médicales. Il assure un système de mentorat, permettant aux médecins nouvellement recrutés de bénéficier de l’accompagnement des experts. Les membres du comité participent également aux réflexions sur l’évaluation de l’innovation dans le domaine de la médecine esthétique et contribuent à l’analyse scientifique des traitements. Si nécessaire et avec le consentement du patient, ils peuvent participer à la validation du plan de traitement, offrant ainsi une expertise supplémentaire et une approche pluridisciplinaire.

En mettant en place ces mesures rigoureuses et en favorisant une approche éthique et déontologique, la Clinique des Champs-Élysées s’engage à offrir des soins esthétiques de qualité, en accordant une attention particulière à la sécurité, au bien-être des patients et au respect des principes médicaux fondamentaux.

L’impact positif du pacte éthique

La mise en place d’un pacte éthique dans le domaine de la chirurgie et de la médecine esthétiques a un impact significatif sur plusieurs aspects. Tout d’abord, cela permet de protéger les patients en réduisant les risques d’interventions chirurgicales inutiles, dangereuses ou mal exécutées. En établissant des normes éthiques, le pacte encourage aussi une meilleure communication entre les patients et les professionnels de la santé, renforçant ainsi la confiance et la relation thérapeutique.

En outre, un tel pacte contribue à l’éducation et à la sensibilisation des patients sur les enjeux et les limites de la chirurgie esthétique. Les individus seront encouragés à prendre des décisions éclairées et informées, plutôt que d’être influencés par des normes de beauté irréalistes, non naturelles ou des pressions sociales.