En France, chaque année, entre 7 000 et 10 000 enfants seraient victimes de prostitution, une évaluation approximative et probablement en dessous de la réalité. Aujourd’hui, la prostitution des mineurs augmente et ne concerne plus seulement les mineurs d’origine étrangère. Vous êtes un parent ou un professionnel de l’enfance, si vous avez des doutes, des signes peuvent vous alerter. Vous pensez être victimes, ou proche de victime, des solutions existent.

Repérer les signes d’une activité prostitutionnelle

En tant que parents ou professionnels de l’enfance, certains facteurs observés chez les mineurs peuvent être des signes d’une activité prostitutionnelle. Des signes peuvent alerter :

  • Traumatismes physiques : ecchymoses, cicatrices, tatouages, automutilations, ou tout autre signe physique avec parfois tentative de dissimulation
  • Addictions  : signes d’intoxication (drogues, alcool, médicaments)
  • Fugue  : rupture familiale, isolement social, déplacements fréquents dans d’autres villes
  • Demande de dépistage d’infection sexuellement transmissible, d’une grossesse ou demande d’IVG
  • Hygiène inhabituelle  : douches très fréquentes ou absence de toilette quotidienne
  • Rapport au corps inadapté : langage cru, évocation de relations sexuelles dégradantes sur un ton différent, utilisation d’une terminologie inadaptée pour son âge
  • Usage intensif des moyens de communication : échanges avec des inconnus sur les réseaux sociaux, usage permanent du téléphone
  • Changement de comportement : agressivité, colères, irritabilité, impulsivité, hyperactivité, dépression, pleurs fréquents, comportements régressifs, faible estime de soi, tentatives de suicide, comportements autodestructeurs, anxiété, peurs, paniques, phobie, troubles du sommeil
  • Possession de sommes d’argent inexpliquées : train de vie onéreux, objets ou cadeaux de provenance incertaine et inexpliquée
  • Vêtements de rechange, codes vestimentaires hypersexualisés ou en contraire une présentation de manière négligée
  • Difficultés scolaires : déscolarisation, décrochage, scolaire, absences inexpliquées, inattention, oublis, incapacité à se concentrer, difficultés d’apprentissage

Quels peuvent être les facteurs de vulnérabilité d’un enfant ?

Plusieurs évènements personnels, familiaux peuvent être à l’origine d’une certaine fragilité chez l’enfant :

  • Expériences de victimisation : antécédents de violences sexuelles, physiques, émotionnelles, négligence
  • Environnement familial dysfonctionnel : négligence émotionnelle, témoin de violences familiales, de conflits parentaux, de criminalité, manque de supervision parentale, parent souffrant de troubles mentaux ou toxicomanes, mineur placé
  • Comportements sexuels à risque : précocité du premier rapport sexuel, partenaires sexuels multiples, exposition à la pornographie
  • Mauvaise santé mentale : mauvaise image de soi, dépression, désespoir, solitude, impulsivité, naïveté
  • Comportements problématiques : conduites à risque, consommation de drogues et d’alcool, fugues
  • Difficultés relationnelles : isolement social, en conflit permanent, difficultés à se protéger de relations toxiques, manque de soutien social.

Comment signaler une situation où un mineur est en danger ou en situation de prostitution ?

Toute personne mineure en situation de prostitution, même occasionnellement, est en danger. Toute personne témoin ou soupçonnant un enfant en danger ou risquant de l’être doit signaler les faits. Il peut s’agir du représentant légal du mineur, d’un membre de son entourage ou d’un professionnel (assistante sociale, médecin, etc.).

Appeler le 119 – Enfance en danger

La ligne téléphonique 119, est le numéro d’appel national de l’enfance en danger. Il est ouvert 24h/24, 7 jours/7 et gratuit et les appels sont confidentiels. Les appels d’enfants et d’adolescents sont traités prioritairement. Au bout du fil, les écoutants sont des professionnels de la protection de l’enfance, formés pour écouter, accompagner et agir.

Par téléphone de l’étranger : 01 53 06 38 94

En complément de la ligne téléphonique « 119 Allô enfance en danger », un tchat est ouvert aux mineurs et aux jeunes majeurs de moins de 21 ans, 7 jours sur 7 (à partir du 7 mars 2022). Les horaires sont indiqués sur le site : allo119.gouv.fr

Une équipe d’écoutants professionnels de la protection de l’enfance du 119, se relaie pour répondre aux sollicitations par écrit. Tous ont été formés à ce nouveau « métier » qu’est l’échange, le recueil d’informations par écrit.
Un formulaire de recueil des situations en ligne est également disponible ainsi qu’un dispositif d’échanges en langue des signes française.

Tous ces canaux d’interpellation du service sont accessibles sur le site allo119.gouv.fr.
Si une situation nécessite un accompagnement, les appels seront transférés à Droit d’Enfance dont les écoutants ont une expertise sur les questions de prostitution des mineurs.

En cas de danger grave et imminent, il faut impérativement contacter les services de première urgence :

  • Les services de police ou de gendarmerie le 17 ou le 112,
  • Les pompiers le 18 ou le 112,
  • Le SAMU au 15 ou le 114 par sms pour les personnes sourdes et malentendantes.

 

Si vous êtes sourd ou malentendant, vous pouvez retrouver toutes les informations nécessaires sur : cette page du site allo119.gouv.fr

Faire un signalement au Procureur de la République Pour faire un signalement, tous les éléments d’inquiétude et l’identité de la personne concernée doivent être portés à la connaissance du Procureur de la République. Trouvez les contacts et les adresses de tribunaux proches de chez vous sur : www.justice.fr

À titre exceptionnel, le juge des enfants peut intervenir, de lui-même, lorsqu’il l’estime nécessaire (se saisir d’office).
Plus d’informations sur : www.service-public.fr

Contacter les services du départementAide sociale à l’enfance (ASE) ou cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) et/ou les associations spécialisées.Retrouvez tous les contacts par département sur : lannuaire.service-public.fr

Vous pouvez aussi consulter : https://www.service-public.fr

Droit d’Enfance, en partenariat avec le 119-Allô Enfance en Danger, déploie une cellule de suivi dans le cadre de la campagne sur la prostitution des mineurs du Secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles. Dotés d’une expertise reconnue sur cette thématique,  les écoutants de Droit d’Enfance traiteront les demandes parvenant au numéro d’urgence et nécessitant un accompagnement. Une équipe pluridisciplinaire (travailleurs sociaux, psychologues, juristes) est désormais dédiée à cette tâche.

Afin de promouvoir ce dispositif et sensibiliser le grand public à ce phénomène, une campagne de communication a été lancée par le gouvernement et se poursuivra jusqu’au 20 mars. Reprenant le mot d’ordre « Nous sommes là pour vous aider », celle-ci se déploie au travers de plusieurs spots vidéo et audio ainsi que sur des affiches diffusées dans l’espace public.

Une campagne pour alerter sur les dangers liés à la prostitution des mineurs

https://youtu.be/nFtvYoaQOX4


Conscient des enjeux et de l’ampleur du phénomène, le Gouvernement lance une campagne nationale de sensibilisation pour attirer l’attention du grand public, alerter sur la réalité et les dangers de la prostitution des mineurs et faire de la prévention auprès des mineurs victimes, des parents et des professionnels concernés.


A travers un film de campagne percutant qui met en scène une victime mineure de prostitution dans un quotidien qu’elle pense « gérer » jusqu’à perdre pied, le Gouvernement met en lumière la vulnérabilité des victimes et les dangers auxquels elles doivent faire face.