Les dernières données de l’UNICEF sur l’augmentation de la pauvreté infantile dans les pays les plus riches, incluant la France, l’Islande, et d’autres est alarmante. Plus d’1 Enfant sur 5 vit dans la pauvreté dans 40 pays riches !

Dans un monde où la richesse et la technologie progressent sans cesse, il est alarmant de constater que la pauvreté infantile demeure un défi majeur, même dans les pays les plus développés. Le dernier rapport de l’UNICEF met en lumière une réalité troublante : la pauvreté des enfants s’accroît dans plusieurs des pays les plus riches dont la France.

Le rapport de l’UNICEF sur la pauvreté des enfants dans les pays riches

Dans quarante des nations les plus riches plus d’un enfant sur cinq vit dans la pauvreté. D’après un rapport récent de l’UNICEF, entre 2014 et 2021, la France, l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni ont vu une montée significative de la pauvreté chez les jeunes. À l’opposé, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Slovénie ont accompli des progrès notables en réduisant ce fléau.

Augmentation significative de la pauvreté infantile en France et dans d’autres pays riches

Le « Rapport 18 : la pauvreté infantile au milieu de la richesse » de l’UNICEF Innocenti révèle des disparités frappantes : tandis que la Pologne et la Slovénie se distinguent dans la lutte contre la pauvreté infantile, la France, avec un taux de 19,9 %, se classe au bas de l’échelle parmi 39 pays de l’UE et de l’OCDE.

Le rapport met en lumière que, même si la pauvreté a diminué globalement de presque 8 % dans ces pays depuis 2014, plus de 69 millions d’enfants demeurent dans la précarité. En France, 12,7 % des enfants de moins de 16 ans étaient confrontés à des privations matérielles en 2021 (1).

Causes et conséquences de la pauvreté infantile dans les pays développés

La pauvreté infantile porte des conséquences à long terme, réduisant les chances de réussite scolaire et professionnelle. Le rapport souligne de plus l’existence d’inégalités marquées, notamment pour les enfants de familles monoparentales, handicapés ou issus de minorités, qui sont plus exposés à la pauvreté (2).

En France, la situation est particulièrement critique dans les territoires d’Outre-mer, avec des taux de pauvreté infantile bien au-dessus de la moyenne nationale (3).

« Les effets de la pauvreté sur les enfants sont à la fois persistants et préjudiciables », a expliqué Bo Viktor Nylund, directeur du Bureau mondial de recherche et de prospective Innocenti de l’UNICEF. « Pour la plupart des enfants, cela signifie qu’ils grandissent sans avoir accès à une alimentation nutritive suffisante, à des vêtements, à des fournitures scolaires ou à un endroit chaleureux où ils peuvent se sentir chez eux. Cela les empêche de jouir de leurs droits et peut nuire à leur santé physique et mentale. »

La période 2012-2019, marquée par une croissance économique stable, n’a pas profité équitablement à tous. Si certains pays ont réduit la pauvreté infantile, d’autres, plus riches, ont vu une aggravation. Le rapport montre que des pays aux revenus similaires peuvent avoir des taux de pauvreté très différents.

« II est inacceptable que la France se classe en 33e position sur les 39 pays de l’OCDE et de l’UE, en ce qui concerne la pauvreté infantile. Ce rapport est un cri d’alarme qui doit pousser le Gouvernement à agir d’urgence et de manière plus efficiente pour chaque enfant », appelle Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France

Stratégies et solutions pour combattre la pauvreté infantile

Pour combattre efficacement la pauvreté des enfants dans les pays riches, le rapport préconise :

  • -le renforcement de la protection sociale pour les enfants,
  • la mise en œuvre de la Garantie européenne pour l’enfance,
  • la création d’emplois décents et de politiques familiales soutenant l’équilibre travail-famille,
  • et des mesures ciblées pour les enfants les plus vulnérables.

« Les allocations en espèces ont un effet immédiat sur la réduction de la pauvreté. Les décideurs peuvent soutenir les ménages en accordant la priorité aux prestations familiales et aux allocations pour enfants et en augmentant les dépenses correspondantes», a ajouté Bo Viktor Nylund. « Il y a beaucoup à apprendre des réussites des différents pays. La manière dont nous utiliserons ces enseignements déterminera l’efficacité avec laquelle nous pourrons assurer le bien-être des enfants aujourd’hui et demain. »

« Alors que les acteurs de la société civile prennent leur part activement dans la lutte contre la pauvreté
et pour l’inclusion sociale, il serait grand temps que la France prenne désormais complètement la sienne, à la hauteur des responsabilités qui lui incombent, au regard de ses engagements internationaux et des enjeux quotidiens pour les enfants », poursuit Adeline Hazan.

 

 

Sources :

(1) Un enfant est considéré comme étant confronté à des privations matérielles spécifiques s’il connaît au moins
3 privations parmi une liste de 17 : 12 spécifiques à l’enfant (exemple : l’impossibilité de manger – plutôt que le choix
de ne pas manger – des fruits et des légumes chaque jour) et 5 spécifiques au ménage (exemple : l’incapacité de
maintenir une température adéquate dans le logement).

(2) Ici, le seuil de pauvreté retenu est à celui à 50 % du niveau de vie médian.

(3) Données INSEE 2020, à retrouver dans le rapport « Grandir dans les Outre-mer, état des lieux des droits de l’enfant »