Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, loin devant le cancer du poumon. 50 430 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2015 en France, pour 8 512 décès. Toutefois, on observe une baisse de son taux d’incidence et de sa mortalité depuis 1990. Ces diminutions font suites à des progrès thérapeutiques évidents ainsi qu’à un meilleur accès au dépistage. Voici un nouveau mode de dépistage du cancer de la prostate.

Voici le nouveau mode de dépistage du cancer de la prostate !

LES BIOPSIES PROSTATIQUES : DEUX APPROCHES DIFFÉRENTES

Depuis l’introduction des biopsies pour le diagnostic du cancer de la prostate, de nombreuses études ont été réalisées pour établir le schéma de biopsies idéales. C’est un examen très fréquent, avec près de 55 000 biopsies réalisées (tous abords confondus) . À ce jour, même s’il n’existe pas de recommandations officielles, la biopsie par voie transrectale est la plus pratiquée.

La voie transrectale : source d’infections

Toutefois, cette pratique est aujourd’hui remise en cause, en raison du risque infectieux qu’elle peut entraîner. En effet, lorsque l’aiguille de prélèvement traverse le rectum, une cavité qui fourmille de germes, elle peut infecter la prostate, sans oublier que ce geste doit être répété au moins douze fois pour que l’examen soit fiable. Sur une estimation de 35 000 biopsies effectuées par voie transrectale, on a établit un taux de complications infectieuses de plus de 5%.

La voie transpérinéale : une nouvelle alternative pour la biopsie prostatique

Le Dr. Aurel Messas, chirurgien et urologue reconnu sur les plans européens et internationaux, à la fois pour son expertise médicale et comme enseignant des techniques chirurgicales modernes, estime que la biopsie ciblée par voie transpérinéale représente une alternative « révolutionnaire » à la voie transrectale.

Dans cette approche, encore peu répandue en France et vivement encouragée par l’Association Européenne d’Urologie – qui a alerté sur le risque d’infections majeurs dans les biopsies transrectales -, l’aiguille traverse la peau du périnée, situé entre l’anus et les bourses, pour atteindre la prostate et prélever des échantillons de tissu prostatique. Ainsi, l’aiguille évite le rectum et réduit à néant le risque infectieux.

Sous anesthésie locale, pour favoriser son accès

Dans les pays Anglo-Saxons où elle est davantage pratiquée, la biopsie transpérinéale est généralement proposée sous anesthésie générale au bloc opératoire, ce qui limite son accès. En France, le Dr Aurel Messas est l’un des seuls spécialistes à réaliser la biopsie transpérinéale sous anesthésie locale et en cabinet. « Cela rend l’examen tout à fait acceptable et indolore, avec une douleur évaluée par les patients à 1,3 sur une échelle de 0 à 10 », assure le spécialiste.

UNE BIOPSIE CIBLÉE GRÂCE À LA FUSION D’IMAGES IRM-ÉCHOGRAPHIE

Pour éviter de multiplier les prélèvements et cibler précisément les lésions prostatiques mises en évidence à l’IRM, le Dr Aurel Messas utilise une nouvelle technologie : la fusion d’images. Cette technologie innovante consiste à enregistrer dans l’appareil d’échographie les images de la prostate prises précédemment à l’IRM. Il faudra ensuite les superposer. Cette fusion d’images sera examinée en temps réel lors de la biopsie.

De cette façon, le chirurgien urologue est certain de prélever précisément les zones lésées identifiées à l’IRM. Une étude a également montré que cette technologie permettait de détecter davantage les cancers agressifs et moins les cancers indolents, réduisant ainsi le risque de sur-diagnostic qui pouvait conduire à un sur-traitement.

La biopsie ciblée par voie transpérinéale, réalisée sous anesthésie locale, représente une triple révolution :

➤ Plus précise, elle limite le risque de sur-diagnostic et donc de sur-traitement.

➤ En évitant le rectum, elle réduit à néant le risque infectieux.

➤ Sous anesthésie locale, elle est indolore et facile à réaliser au cabinet.