Particulièrement répandue au Royaume-Uni et aux États-Unis, la théorie selon laquelle le virus SARS-CoV-2 serait transmis par les ondes de rayonnement de la 5G commence à émerger en France. Alors, les ondes 5G responsables de la pandémie de Covid-19?

Les ondes 5G responsables de la pandémie de Covid-19. Ce sont des informations que l’on voit fleurir sur la toile. Mais qu’en est-il exactement? Rappelons tout d’abord que les mécanismes de transmission du virus sont bien documentés : le virus se transmet d’une personne à une autre par voie aérienne via des gouttelettes respiratoires, par contacts directs avec des sécrétions ou liquides biologiques, ou encore par l’intermédiaire d’un objet contaminé.

En aucun cas, les ondes de rayonnement de la 5G ne sont impliquées dans sa diffusion.

La 5G diminuerait notre système immunitaire

Autre argument relayé par ceux qui établissent un lien entre 5G et épidémie de Covid-19 : les ondes radiofréquences de la 5G pourraient affaiblir le système immunitaire, favorisant l’infection. La littérature scientifique ayant trait aux effets du rayonnement électromagnétique sur la santé est dense mais les résultats obtenus sont souvent contradictoires. À l’heure actuelle, le manque de reproductibilité de ces études, souvent limitées d’un point de vue méthodologique, ne permet pas de faire ressortir un effet quelconque de ces ondes sur l’organisme.

Il est clair néanmoins que les ondes auxquelles nous serions exposés une fois la 5G déployée ne sont pas suffisamment puissantes pour avoir un impact sur notre système immunitaire. L’énergie associée à ces ondes est trop faible pour créer des dommages cellulaires au niveau de l’organisme, et plus particulièrement, pour avoir un impact sur les cellules immunitaires.

Le seul risque avéré associé à ces ondes, appuyé par des données issues de la recherche, est un risque de réchauffement du corps. Certains avancent que c’est cet effet thermique qui pourrait conduire à un affaiblissement du système immunitaire. Cependant, si des études ont évoqué un tel effet, c’est uniquement dans le cadre d’une utilisation thérapeutique de ces ondes. Dans ce cas, les expositions sont beaucoup plus fortes en termes de puissance (10 à 15 fois supérieures aux normes limites) que les expositions auxquelles nous sommes soumis dans la vie quotidienne.

Il convient donc de prendre du recul par rapport à ces publications : dans le cadre des réglementations actuelles, nous sommes très loin d’être exposés à des niveaux de rayonnement électromagnétique pouvant provoquer d’éventuels effets thermiques sur l’organisme. Notre exposition à ces ondes n’a pas d’impact sur le système immunitaire et ne peut être mise en cause dans la diffusion de l’actuelle pandémie.

 

Yves Le Dréan, chercheur à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (unité Inserm 1085, équipe Évaluation de l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé humaine, Rennes).