Santé publique France est engagée depuis sa création pour la promotion de la santé et la prévention dans le champ de la périnatalité et de la petite enfance, au travers d’un programme intégré de surveillance, de prévention et de promotion de la santé des femmes enceintes et des enfants. En 2019, le projet « les 1000 premiers jours, là où tout commence », initié par le gouvernement, a fait de ce sujet une priorité de l’action publique. En effet, il est bien établi aujourd’hui scientifiquement que les actions qui sont menées au plus tôt dans la vie, de la grossesse jusqu’aux deux ans de l’enfant, dans la période sensible dite « des milles premiers jours », sont parmi les plus efficientes en santé publique. Ce sont elles qui vont permettre aux enfants d’atteindre leur plein potentiel de développement jusqu’à l’âge adulte. Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé lancent aujourd’hui une campagne d’information à destination du grand public et notamment des futurs et jeunes parents. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser sur cette période charnière et promouvoir les outils mis à disposition dont 1000-premiers-jours.fr, premier site et application de promotion de la santé concernant cette période de vie.

Les 1000 premiers jours, une période qui influence la santé tout au long de la vie

La notion des « 1000 premiers jours », concept aujourd’hui largement repris par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Unicef s’applique à la période de vie allant de la grossesse aux deux ans de l’enfant. C’est une période cruciale pour le développement de l’enfant et aussi pour la construction de sa santé pour la vie entière. C’est aussi bien sûr un moment fondamental dans la vie des parents et futurs parents.

Depuis plusieurs années, les connaissances s’accumulent pour montrer que les environnements de vie dans les 1000 premiers jours – qu’ils soient physiques, chimiques, nutritionnels, sociaux ou psychosociaux – peuvent influencer favorablement ou défavorablement le développement, notamment neurocognitif, et la santé d’un enfant.

On sait aujourd’hui que ces influences très précoces conditionnent pour partie la santé à long terme notamment quant aux facteurs de risque ou de résistance face à certaines maladies chroniques de l’adulte (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, troubles neuropsychiques). Les effets du stress toxique ou de la négligence sur les comportements et la vulnérabilité sociale font également l’objet de nombreux travaux.

Les 1000 premiers jours sont donc certes une période de vulnérabilité, mais ils sont tout autant une formidable période d’opportunité pour l’enfant : son corps et ses organes sont en pleine formation, son cerveau connaît sa plus spectaculaire période de croissance et de développement. Grâce aux fantastiques acquisitions qu’il fait au fil des contacts attentifs et chaleureux avec ses parents puis avec d’autres, l’enfant peut aussi développer les compétences socio-émotionnelles prémisses d’une bonne santé physique et psychique, à court et à long terme et qui lui permettront d’atteindre son plein potentiel.

L’université de Harvard a bien décrit les conditions favorables à ce bon développement en détaillant les trois piliers de la santé de l’enfant : des relations stables et capables de s’adapter finement aux réactions de l’enfant : qui permettent aux jeunes enfants de développer des interactions cohérentes, stimulantes et protectrices avec les adultes, aident les jeunes enfants à développer des capacités d’adaptation qui favorisent des systèmes bien régulés de réponse face au stress ; Cette condition se rapproche du « méta-besoin » identifié comme prioritaire pour le développement de l’enfant : le besoin de sécurité, qui passe par l’établissement de relations affectives stables avec des personnes faisant partie de l’entourage immédiat ayant la capacité à leur porter attention et être psychologiquement disponibles.

  • des environnements physiques et chimiques sûrs : pour que les enfants puissent évoluer sans crainte dans des lieux libres de toxines, limitant les risques d’expositions toxiques et les risques d’accidents;
  • une alimentation saine et appropriée, incluant une consommation et des habitudes alimentaires bénéfiques pour la santé, que ce soit pendant la grossesse voire avant même la conception, ou après la naissance avec notamment l’allaitement et la diversification

Les 1000 premiers jours sont, pour les parents, une période de découvertes, de changements, et parfois de vulnérabilité. L’entourage, l’accompagnement des professionnels de la santé et de la petite enfance, mais aussi la mise à disposition de sources d’information fiables jouent un rôle essentiel pour les accompagner.

Le programme « Périnatalité et petite enfance » de Santé publique France : de la connaissance à l’action

Santé publique France s’est engagée dès sa création pour la promotion de la santé et la prévention dans le champ de la périnatalité et de la petite enfance

Cet engagement s’appuie sur une base scientifique robuste, qui couvre tout autant les champs biologiques, psychosociaux et économiques, et qui démontre l’intérêt et l’efficience des actions les plus précoces possibles dans une optique de lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé. Inégalités qui restent patentes en France, apparaissent dès la grossesse et s’installent durablement durant la petite enfance.

Le programme « Périnatalité et petite enfance » de Santé publique France est en ligne avec les priorités de l’action publique. En effet, le président de la République a installé en octobre 2019 la commission des 1000 premiers jours, présidée par Boris Cyrulnik, afin d’élaborer des propositions qui ont été formalisées dans un rapport rendu à l’automne 2020. Ce chantier a depuis fait l’objet d’annonces fortes, parmi lesquelles l’allongement du congé paternité et une feuille de route intégrant différents engagements visant à structurer une politique autour des 1000 premiers jours de l’enfant.

Surveiller et décrire la santé périnatale pour mieux la comprendre

La surveillance des indicateurs de santé périnatale

Dans le cadre de ses missions d’observation de l’état de santé de la population et de coordination de la surveillance épidémiologique, Santé publique France a pour mission d’assurer la coordination du dispositif de surveillance périnatale en France. Plusieurs études répétées sont menées en lien avec le Ministère des Solidarités et de la Santé (DREES, DGS, DGOS) et l’Inserm, pour suivre de près la santé de la mère et de l’enfant :

·        Enquêtes Nationales Périnatales (ENP)

Ces enquêtes ont pour objectif de produire des indicateurs sur la santé, de soutenir les pratiques médicales et d’identifier les facteurs de risque, pour aider à l’orientation des actions à entreprendre, pour évaluer les résultats de certaines mesures publiques, et pour mesurer l’impact des recommandations émises par des agences ou des associations de professionnels de santé ;

Pour en savoir plus : Enquête nationale périnatale 2021 (santepubliquefrance.fr)

·        EPIFANE

Cette étude nationale a pour but de décrire l’alimentation des enfants pendant leur première année de vie, avec un focus sur l’allaitement maternel, l’utilisation des formules lactées et les modalités de diversification alimentaire. Elle a également pour objectif de décrire et étudier les indicateurs relatifs à la santé des mères (antécédents obstétriques, santé mentale, suites de couches, etc), et au développement de l’enfant au cours de leur première année de vie (suivi médical, croissance, sommeil, etc).

Pour en savoir plus : Epifane 2021 (santepubliquefrance.fr)

·        Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM)

L’ENCMM étudie l’ensemble des décès maternels en France et permet de disposer d’une importante base de données quantitatives (épidémiologie de la mortalité maternelle et de son évolution) et qualitatives (circonstances de survenue et de la prise en charge de l’événement morbide et de l’issue fatale, afin d’identifier des axes d’amélioration). En France cet évènement est devenu rare mais est reconnu comme un indicateur de surveillance de la santé maternelle et donne une information non seulement sur le risque attribuable à la grossesse et à l’accouchement, mais aussi sur la performance du système de soins.

Pour savoir plus : Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (santepubliquefrance.fr)

Un travail continu pour améliorer la surveillance grâce à de nouveaux indicateurs

Santé publique France a engagé un travail sur les indicateurs de surveillance de santé périnatale dont l’objectif principal est de rassembler dans un document unique les principaux indicateurs d’épidémiologie périnatale en France. Son objectif secondaire est également de présenter l’évolution de ces indicateurs sur une période de dix ans (2010-2019) pour la majorité des thématiques à échelle nationale et régionale. Ce premier Rapport sur la santé périnatale en France sera publié prochainement.

Par ailleurs et afin de renforcer la surveillance et la prévention de la santé périnatale et de la petite enfance, Santé publique France travaille à l’élaboration de nouveaux indicateurs :

  • Prématurité : une surveillance de l’impact des inégalités sociales de santé de la prématurité et du petit poids pour l’âge gestationnel à partir des données du SNDS (Système national des données de santé) et de l’Enquête Nationale Périnatale (ENP)
  • Santé mentale de la femme enceinte et du post-partum : une surveillance des troubles psychiques (en particulier dépression) chez les femmes enceintes et dans la période post-accouchement à partir des données du SNDS et de l’ENP
  • Une enquête sur le vécu des parents de jeunes enfants sera réalisée en 2022 : L’objectif sera de disposer d’une meilleure connaissance des conditions de vie, de vécu des parents. Agir tôt dans la vie des enfants implique de soutenir les parents dans ce rôle. Il est donc essentiel de mieux connaître leurs besoins, leurs attentes, leurs expériences de la parentalité, leurs pratiques parentales, leurs conditions de vie pour construire des stratégies de prévention adaptées aux

1000-premiers-jours.fr : le site internet et l’application de référence sur les 1000 premiers jours pour les parents

Mis en ligne le 15 septembre 2021, le site met à disposition des informations fondées scientifiquement, en lien avec les besoins fondamentaux de l’enfant : un environnement sain et sûr, une alimentation adaptée, des relations affectives stables et sécurisantes. Site de référence, il fournit une information fiable parmi la multiplicité de sources d’informations parfois contradictoires.

S’inscrivant dans une ligne éditoriale bienveillante et non culpabilisante, ce site permet aux futurs parents et parents d’enfants de moins de deux ans d’obtenir des conseils faciles à comprendre et à mettre en place.

En complément, une application mobile, téléchargeable à partir du site, a été spécialement conçue pour accompagner les parents à leur rythme durant cette période. Ils pourront y trouver notamment un calendrier personnalisé pour ne manquer aucun rendez-vous important, une carte pour localiser les professionnels de santé autour de chez eux ou encore un questionnaire pour faire le point sur le risque de dépression du post-partum.

« Nous devons collectivement faire mieux, pour nos enfants, pour nos familles, pour notre société. La science nous y invite, en nous indiquant le caractère fondamental des 1000 premiers jours. Notre responsabilité aujourd’hui est de tirer les enseignements de cet apport fondamental. » indique Adrien Taquet, Secrétaire d’État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l’Enfance et des Familles.

 

« La grossesse et les débuts de la parentalité sont une période de transition, qui peut être marquée par une vulnérabilité accrue, tant au niveau physique que psychologique et sociale. Mais c’est surtout une chance pour développer les compétences qui vont accompagner la santé tout au long de sa vie, et réduire les écarts de santé liés à la position sociale de chacun dès l’enfance C’est pourquoi il est crucial de soutenir l’exercice de la parentalité. Notamment au travers d’interventions pluridisciplinaires précoces de soutien aux familles mais aussi en mettant à disposition une information de référence pour les parents, futurs parents et l’entourage proche de l’enfant afin de leur permettre de construire dans leur quotidien des environnements favorables au bon développement de leur enfant. » déclare le Pr. Geneviève Chêne, directrice générale de Santé publique France.

 

Une campagne de sensibilisation pour accompagner les futurs et jeunes parents dans leur nouveau rôle Santé publique France et le Ministère des Solidarités et de la Santé lancent aujourd’hui la campagne: « 1000 premiers jours ». Première campagne sur la période des 1000 jours, elle souhaite normaliser les interrogations des parents et futurs parents et les sensibiliser à cette période spécifique. En les orientant vers le site 1000-premiers-jours.fr et l’application, l’objectif est de leur apporter des outils et conseils qui les accompagneront et les rassureront dans l’exercice de leur parentalité afin de les aider à agir au bénéfice de leur santé et de celle de leur enfant.