Voici une innovation médicale inclusive majeure pour les futurs parents déficients visuels : l’échographie 3D en relief. Ce projet à l’initiative des docteurs Jean-Marc Levaillant et Romain Nicot a donc pour but de permettre aux parents aveugles de manipuler du bout des doigts une représentation tactile de leur enfant à naître.
L’échographie 3D en relief faire connaissance avec leur futur bébé. Cette révélotion technique permet aussi d’apporter des arguments scientifiques pour une prise en charge par la sécurité sociale de l’impression 3D des trois échographies prénatales pour les femmes enceintes/ ou leur conjoint(e) présentant une déficience visuelle. En partenariat avec l’association SJKB (Sébastien Joachim Kicks Blindness), les impressions 3D se multiplient et offrent ainsi aux non-voyants de nouvelles perspectives dans l’appréhension d’une grossesse.
L’UNADEV apporte son soutien financier dans le cadre des financements accordés aux partenaires porteurs de projets en faveur de l’inclusion et de l’autonomie des personnes déficientes visuelles. A ce jour, plus d’une centaine de structures font partie de cette communauté de l’UNADEV engagée au service du handicap visuel.
UNE FORMIDABLE AVANCÉES POUR LES PERSONNES MALVOYANTES
Les parents voyants ont la chance de pouvoir voir leur enfant dès la première échographie et de visualiser le bébé dont ils feront la connaissance lors de la naissance. Jusqu’à aujourd’hui, les parents déficients visuels devaient se fier et se projeter au travers de descriptions faites par des professionnels de santé ou de proches. Sébastien Joachim, lui-même atteint d’une maladie qui lui fait perdre la vue, et Président fondateur de l’association SJKB, nous rapporte les propos de Fabienne Nelson, psychologue ; « Pour les les futurs parents déficients visuels la description par un tiers de l’échographie conduisait à des frustrations et à des freins au processus psychologique d’assimilation du statut de mère et de représentation de l’enfant, ainsi qu’à une dépendance à la description orale des médecins dus à cette impossibilité d’avoir accès à une image de leur enfant à naître. »
Pour palier cela, les équipes des docteurs Levaillant et Nicot se sont réunies au sein de l’association CWFI « Center for Woman and Fetal Imaging » et ont fait appel à l’UNADEV pour les aider dans la réalisation de leur projet. Grâce au soutien de l’association, ils pourront améliorer la qualité de l’impression. « Les moulages seront désormais faits à partir de résine ou de silicone, des supports plus qualitatifs qui permettront un rendu affiné, plus agréable au toucher. Plus l’imprimante est perfectionnée plus les couches sont fines et meilleur est le rendu… un rendu fidèle à la réalité », comme l’explique le docteur Romain Nicot.
Seules les échographies des 12 et 22 semaines peuvent être modélisées. C’est donc le corps entier du fœtus qui apparait sous les doigts des parents lors de la première échographie, un moule du visage lors de la seconde.
« Si les trois échographies classiques au cours de la grossesse sont prises en charge par la sécurité sociale, il n’en est rien concernant l’échographie 3D qui est souvent réduite à une fonction « esthétique ». Le soutien de l’UNADEV vise également à démontrer l’enjeu inclusif de cette technologie afin de permettre le remboursement au même titre que les échographies normales. » souligne Sébastien Joachim.
Les premiers résultats de cette expérimentation menée au CHU de Lille ont démontré que les échographies 3D apparaissent comme un élément indispensable à l’épanouissement psychologique des non-voyants, lors du suivi d’une grossesse. 15 couples ont pu déjà bénéficier d’une trentaine d’échographie 3D en relief.