Selon un article du British Medical Journal, le groupe Ventavia, chargé par Pfizer d’évaluer l’efficacité de son vaccin, a «falsifié des données» et «tardé à assurer le suivi d’effets secondaires». Explications.

La revue spécialisée cite Brook Jackson, une ancienne employée du laboratoire Ventavia, spécialisé dans la tenue d’essais cliniques, qui y a travaillé pendant deux semaines lors des essais du vaccin développé par Pfizer avec l’allemand BioNTech, avant d’être licenciée. Elle explique que le groupe texan a notamment « falsifié des données » et « tardé à assurer le suivi d’effets secondaires ». 

Mme Jackson dit avoir été témoin de nombreux manquements. Parmi ces derniers, elle accuse notamment Ventavia d’avoir, par ses inconséquences en matière d’étiquetage, compromis l’attribution en double aveugle du vaccin. Cette procédure est essentielle pour évaluer l’efficacité d’un traitement par rapport à un placebo. Elle s’assure que ni les patients ni les soignants ne savent s’il s’agit de l’un ou de l’autre.

Mme Jackson explique également que les vaccins n’ont pas été conservés à la bonne température, et dit en avoir fait part aux autorités sanitaires américaines, la FDA, qui, selon elle, a pris acte de son signalement mais n’a pas donné suite.

Selon une autre source citée par le BMJ, celle-ci anonyme, Pfizer a dépêché un audit de Ventavia, une fois informé de « problèmes » dans le déroulement des essais.

Contactée par l’AFP, la FDA s’est abstenue de commenter ce dossier mais a assuré de « sa pleine confiance dans les données qui ont conduit à soutenir l’autorisation du vaccin Pfizer/BioNTech« .

Un vaccin toujours aussi efficace et sûr

Cela ne signifie pas en effet qu’il faut remettre en cause l’efficacité du vaccin de Pfizer. En effet, Ventavia ne jouait qu’un petit rôle dans les essais de ce vaccin. Le groupe texan a mené des tests auprès d’un millier de personnes, alors que le vaccin a, au total, été évalué sur environ 44.000 personnes à travers le monde. Ces essais, témoignant d’une efficacité particulièrement élevé, ont conduit à l’autorisation du vaccin dans de nombreux pays, comme les États-Unis et les pays de l’Union européenne.