Savez-vous comment le trouble de stress post-traumatique (TSPT) a affecté les soldats en 1944, quels étaient les symptômes et les traitements ? Pour le savoir et voir l’évolution du TSPT, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours lisez ce qui suit.

 

Imaginez-vous en 1944, sur les plages de Normandie, entouré par le chaos et le fracas des combats. Le débarquement du D-Day est en cours, et vous êtes au cœur d’une des batailles les plus décisives de la Seconde Guerre mondiale. Ce jour-là, des milliers de soldats alliés ont bravé la mort pour libérer l’Europe de l’emprise nazie. Derrière ces actes de bravoure se cachent des histoires de souffrance psychologique profonde, des traumatismes invisibles qui allaient marquer ces hommes pour le reste de leur vie.

 

Les symptômes cachés des héros de la deuxième guerre mondiale

Le terme de « syndrome de trouble de stress post-traumatique » (TSPT) n’existait pas encore en 1944. Les soldats qui manifestaient des symptômes de ce que nous appelons aujourd’hui le TSPT étaient souvent diagnostiqués avec le « choc des obus » ou la « fatigue au combat« . Ces termes reflétaient une compréhension limitée de la nature complexe des traumatismes psychologiques. Les soldats revenaient du front avec des symptômes tels que des cauchemars récurrents, des reviviscences, de flashbacks, une anxiété paralysante, des évitements, et une hypersensibilité aux bruits forts.

 

Traitements des TSPT rudimentaires dans les années 40

 

 

Archives historiques d’Otis Musée national de la santé et de la médecine

 

Les traitements disponibles à l’époque étaient rudimentaires et souvent inefficaces pour les personnes souffrant de syndrome de stress post traumatique. Les soldats étaient généralement retirés du front pour des périodes de repos, avec l’espoir que quelques jours loin des combats suffiraient à les remettre sur pied. Dans certains cas, des traitements plus extrêmes comme les électrochocs, l’insulinothérapie, et même la lobotomie étaient utilisés. Ces méthodes avaient des effets secondaires dévastateurs, laissant souvent les patients avec des séquelles irréversibles.

Cependant, même dans ce contexte, certaines voix novatrices commençaient à émerger. Abram Kardiner, un psychiatre américain, a été l’un des premiers à comprendre que les symptômes observés chez les soldats étaient le résultat d’un traumatisme psychologique plutôt que d’une faiblesse morale. Ses travaux ont jeté les bases pour une compréhension plus empathique et scientifique des traumatismes de guerre.

Les vétérans de la seconde guerre mondiale et le retour à la vie

 

En revenant aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup ont souffert en silence pendant des décennies. Ce n’est qu’à mesure qu’ils vieillissaient et que les distractions de la vie quotidienne diminuaient que les souvenirs refoulés ont commencé à remonter à la surface. De nombreux vétérans ont cherché de l’aide dans les centres de traitement accompagnés de psychologues et psychiatres pour cette névrose traumatique qu’est le TSPT, trouvant enfin le soutien dont ils avaient besoin.

 

 

L’évolution de la compréhension des stres post traumatiques Post-Viêt Nam

 

L’évolution de la reconnaissance et du traitement du TSPT a pris un tournant crucial après la guerre du Viêt Nam. Les vétérans ont commencé à militer pour une meilleure reconnaissance de leurs souffrances psychologiques. En 1980, le TSPT a été officiellement reconnu dans la troisième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III). Cette reconnaissance a permis de développer des traitements plus ciblés et efficaces, tels que la thérapie cognitivo-comportementale et les médicaments antidépresseurs.

 

Avancées scientifiques modernes sur le TSPT

 

La recherche sur le TSPT a considérablement progressé depuis lors. Aujourd’hui, nous savons que le TSPT peut affecter n’importe qui, pas seulement les soldats. Les catastrophes naturelles, les accidents graves, les actes de terrorisme, les agressions sexuelles, les attentats et d’autres événements traumatiques peuvent tous déclencher ce trouble. Les avancées en neurobiologie ont montré que le TSPT n’affecte pas seulement l’esprit mais aussi le corps, influençant des aspects tels que le sommeil, l’alimentation et les relations interpersonnelles.

Des thérapies innovantes, comme la thérapie par exposition prolongée et l’EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), offrent de nouvelles voies de guérison. Ces méthodes aident les patients à réintégrer leurs souvenirs traumatiques dans un contexte sûr, réduisant ainsi l’intensité de leurs réactions émotionnelles et physiques. Des études ont montré que ces approches peuvent être très efficaces pour réduire les symptômes de l’état de stress post traumatique, l’impact émotionnel du souvenir traumatisant et le stress aigu survenu subitement.

 

Un chemin de guérison du stress post traumatique

 

Le chemin parcouru depuis 1944 est immense. Les héros du D-Day n’ont pas seulement combattu pour la liberté, ils ont aussi enduré des batailles psychologiques invisibles. Grâce aux progrès de la recherche et des traitements, nous honorons leur courage et leur souffrance psychiques en nous assurant que ceux qui suivent ne devront jamais lutter seuls dans l’ombre du traumatisme.

Pour approfondir vos connaissances sur les avancées dans le domaine du TSPT, explorez les travaux des experts de l’ISTSS et d’autres institutions dédiées à cette cause. Leur recherche continue de transformer des vies et de faire progresser notre compréhension de ce trouble complexe. En suivant les progrès scientifiques, nous pouvons mieux comprendre et traiter le TSPT, offrant ainsi un espoir de guérison à tous ceux qui en souffrent.

 

 

Sources :

Université de Caen

 

 

 

 

 

Sophie Madoun