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Toutes les personnes exposées à un événement traumatique peuvent présenter une réaction psychologique pouvant les marquer durablement. Le regroupement des réactions possibles constitue la réaction de stress aigu. Bien souvent, cette réaction se résorbe graduellement dans la mesure où l’individu reconnaît et accepte ses propres émotions. Mais puisque l’intensité de l’événement, de même que la réponse individuelle à celui-ci peuvent varier grandement, l’intervention de personnes formées à cet effet peut être nécessaire. Si cette réaction dure, elle peut alors constituer un syndrome de stress post- traumatique.

Le temps ne compte pas pour l’inconscient, il s’est comme arrêté pour la victime : c’est souvent l’apparition de symptômes comme la dépression ou des troubles sexuels qui l’incitera à laisser enfin sa souffrance refaire surface et à accepter d’en parler. C’est le premier pas vers la guérison.
La victime expérimente un changement radical dans sa vie au sein de sa famille et aussi de son environnement social. En effet certaines victimes éprouvent le besoin de réorienter leur carrière et de se tourner vers des tâches visant à aider les autres. Le fait de secourir autrui leur permet de s’aider elles-mêmes, car le regard de l’autre les revalorisent énormément et leur redonne une identité tout en les ressortant de ce contexte de la victime.

Conseils pour les victimes de traumatismes et leurs proches

Reconnaître et accepter les diverses réactions même si elles sont douloureuses constitue probablement la meilleure attitude à adopter si l’on veut tourner la page rapidement après un événement traumatique. Ces réactions sont normales, c’est la situation vécue qui était anormale. A cette fin, ne restez pas seul suite au traumatisme. Au besoin, allez passer la nuit chez un proche. Assurez-vous de la compagnie d’un proche qui saura vous écouter. Si vous êtes nombreux à avoir vécu l’événement traumatique, il est recommandé d’en discuter avec les autres victimes. Cela peut, par exemple, prendre la forme d’une rencontre en groupe.

Aussi, planifiez des activités visant à vous détendre (bains chauds, activité physique, relaxation,etc) et vous distraire (sorties, loisirs, etc). Ne consommez pas de boissons alcoolisées ou de drogues après le traumatisme. Si vous constatez qu’après quelques jours il n’y a pas de diminution notable des symptômes, il est préférable de consulter un professionnel tel que votre médecin généraliste, ou de faire appel à un spécialiste.

Que faire si l’un de vos proches est victime d’un événement traumatique ?

Après un traumatisme, toutes les réactions sont possibles. Elles sont normales. C’est la situation vécue, le traumatisme qui est anormal. Soyez bienveillant et chaleureux. Encouragez-le à parler, même si vous ne comprenez pas toutes ses réactions. Amenez-le à reconnaître et à accepter celles-ci. Il faudra sans doute quelque temps pour que les effets du traumatisme s’estompent. La personne traumatisée n’oubliera jamais.

Efforcez-vous de réduire les autres soucis pouvant l’affecter. Encouragez-le à planifier ses activités de détente. Notez tout comportement inhabituel et amenez-le à consulter un professionnel si la fréquence et l’intensité de ses réactions ne s’estompent pas après quelques semaines.

Les choses à éviter

Ne pas minimiser la situation. Ne dites pas  » il faut oublier  »  » ce n’est rien  »  » fais comme si rien ne s’est passé  » car c’est quelque chose d’impossible pour les victimes. Ne banalisez pas leur expérience vous risqueriez de les faire se sentir incompris. Ne faites pas de comparaisons avec des situations analogues, car ce qu’ont vécu les victimes est unique à leurs yeux. Ne faites pas de reproche, n’insistez pas sur les pertes matérielles.

Les individus bien informés des réactions qu’ils pourraient avoir suite à un traumatisme et des mesures préliminaires à prendre retrouvent leur équilibre plus rapidement que les autres. Finalement, si vous sentez le besoin de consulter un professionnel, rappelez-vous que les gens traités de façon précoce récupèrent beaucoup mieux que ceux traités tardivement.

Cependant la névrose traumatique échappe à l’hypothèse du conflit infantile par son étiologie extrapsychique. La névrose traumatique est réactualisée par les Américains à la suite de la guerre du Vietnam. Redéfinie par le Post-Traumatic Stress Disorder, elle connaît alors un succès considérable. Or cette expression, utilise malheureusement le terme Stress, qui correspond, dans la définition de H. Selye à une réponse aspécifique de l’organisme à l’agent stresseur. Dans le traumatisme, c’est l’absence de réponse qui frappe avec l’effroi, la sidération et le blocage de la pensée. Les Français, comme L. Crocq et Cl. Barrois préfèrent la notion de Syndrome Psychotraumatique, plus rigoureuse et mettant en évidence la dimension psychologique, plutôt que la dimension physique du trauma. La description des effets de la violence, de l’agression par un proche ou au contraire, dans le cas des guerres et des génocides par un groupe plus éloigné, font l’objet de chapitres, bien documentés et riches en exemples.

Sophie Madoun