Le Deinfluencing ou « désinfluence » est une tendance qui gagne en popularité sur TikTok. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Le Deinfluencing consiste à réduire l’influence des réseaux sociaux sur notre vie quotidienne, en particulier en ce qui concerne la surconsommation.

Aujourd’hui, le hashtag #deinfluencing a accumulé plus de 277 millions de vues sur TikTok, le réseau social où cette tendance est apparue. La « désinfluence », ou « deinfluencing » en anglais, représente la dernière tendance digitale de résistance à la surconsommation. Elle implique une prise de parole des internautes qui remettent en question leur rapport à l’influence et à la surconsommation, et qui dénoncent des pratiques d’influence peu éthiques voire trompeuses. Les réseaux sociaux ont permis aux influenceurs et aux marques de produire un flot incessant de recommandations, surtout dans le secteur des cosmétiques (celui-ci concerne plus de la moitié des posts (55%) suivi par celui de la mode (12%) ) mais leur impact économique et environnemental est désormais remis en question.

Cette tendance se manifeste par des vidéos sur TikTok où les utilisateurs partagent des astuces, notamment dans le domaine de la beauté où certains influenceurs sont visés, pour limiter leur exposition aux publicités et éviter les achats impulsifs. Ils partagent également des conseils pour favoriser les achats responsables, en privilégiant les produits locaux et durables. Les contenus produits avec ce hashtag peuvent prendre différentes formes, telles que des listes de produits « tendance » sur la plateforme que les internautes ne souhaitent pas acheter (« things you cannot convince me to buy »), ou encore le partage d’expériences négatives de consommation pour dissuader d’acheter ces produits.

En effet, les médias sociaux peuvent nous pousser à consommer toujours plus (et mal pour la planète) en nous incitant à acheter des produits et services que nous n’aurions peut-être pas achetés autrement et à nous convaincre que la fast fashion est top, alors que le mouvement actuel est d’éviter les produits jetables pour protéger les ressources naturelles et notre planète terre et consommer responsable, zéro déchet, recyclé comme le promeut bon nombre de marque de cosmétique, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et la slow fashion. Mais où sont passées les valeurs environnementales comme la tonne de production de déchets induits et le recyclage des déchets et des poubelles et décharges, l’économie circulaire, la consommation responsable bonne pour l’environnement, le recyclage, respect de l’environnement ? C’est pourquoi le Deinfluencing peut nous aider à lutter contre la surconsommation et à adopter un mode de vie plus responsable et durable.

Comment les réseaux sociaux nous forcent à consommer ?

Les réseaux sociaux ont pris une place prépondérante dans notre vie quotidienne et ont profondément modifié notre façon de consommer et font fi des enjeux environnementaux, du réemploi, de la réduction des déchets, du consommer durable. Les publicités ciblées, les influenceurs et les algorithmes ont créé un véritable phénomène de surconsommation. Comment les réseaux sociaux nous forcent-ils à consommer toujours plus et mal (sans penser au traitement des déchets, aux polluants, à l’obsolescence) ?

Les publicités ciblées

Les publicités ciblées sont des publicités qui s’adaptent à nos préférences et à nos comportements en ligne. Les réseaux sociaux collectent des données sur nos habitudes de navigation et les utilisent pour nous présenter des publicités pertinentes. En effet, les médias sociaux nous inciternt à consommer toujours plus, en nous poussant à acheter des produits que nous n’aurions peut-être pas achetés autrement. Le Deinfluencing permet donc de lutter contre cette surconsommation en adoptant un mode de vie plus écoresponsable, durable, recyclable.  Ainsi, si vous avez récemment cherché des chaussures de sport en ligne, vous risquez de voir des publicités pour des marques de chaussures de sport sur votre fil d’actualité.

Les influenceurs

Les influenceurs sont des utilisateurs de réseaux sociaux qui ont une grande audience et qui sont capables de promouvoir des produits auprès de leurs followers. Les marques paient souvent ces influenceurs pour qu’ils présentent leurs produits à leur public. Les influenceurs peuvent nous inciter à acheter des produits que nous n’aurions peut-être pas achetés autrement, en utilisant leur popularité et leur crédibilité pour nous convaincre de l’utilité d’un produit.

Les algorithmes

Les algorithmes des réseaux sociaux sont conçus pour nous montrer des contenus qui suscitent notre intérêt et nous garder sur la plateforme aussi longtemps que possible. Ainsi, si vous avez récemment aimé une vidéo de cuisine, vous risquez de voir plus de contenus de cuisine sur votre fil d’actualité, ce qui peut vous inciter à acheter des ustensiles de cuisine, des livres de recettes, etc. sans penser un seul instant au cycle de vie des produits, aux contenants (comme le plastique si délétère en fin de vie pour notre planète. En effet, ils ne font jamais l’apologie des biodéchets, de la réutilisation des produits ou du recyclage) au gaspillage, à la préservation de notre environnement, à la pollution engendrée par cette consommation effrénée.

Un sentiment de trahison

La méfiance grandissante envers les influenceurs découle de plusieurs facteurs, tels que les déceptions liées à des achats de produits, la prolifération de contenus sponsorisés et l’adoption de pratiques abusives. Ce qu’ils critiquent, c’est la surconsommation effrénée, la quête sans fin de toujours plus, ainsi que les influenceurs malhonnêtes, appelés « influvoleurs », qui utilisent des techniques de dropshipping et font la promotion de toutes sortes de produits en échange d’une rémunération.

Les consommateurs qui participent au mouvement #deinfluencing cherchent à rejeter les publicités déguisées qui sont souvent en contradiction avec les valeurs actuelles de durabilité.

Les consommateurs ont du mal à faire confiance aux jugements des influenceurs lorsqu’ils sont rémunérés par une marque, ce qui suscite des soupçons et de la méfiance. Le manque de transparence dans ces pratiques renforce ce sentiment de défiance, voire de trahison.

Un exemple récent de cette méfiance est le scandale provoqué par Mikayla Noguiera, une maquilleuse et star américaine des réseaux sociaux qui a fait la promotion d’un mascara L’Oréal considéré comme trompeur par les internautes (en raison de soupçons d’utilisation de faux cils). Des rumeurs d’escroquerie et d’abus de confiance se propagent également en France, contribuant à la remise en question de la crédibilité des influenceurs. Cette situation découle également de l’environnement économique et écologique actuel, qui est perçu comme plus fragile et qui invite à une réflexion plus profonde sur les pratiques publicitaires.

Au-delà de la perte de confiance des consommateurs envers les produits recommandés par les influenceurs, ceux-ci, en se professionnalisant, s’éloignent de plus en plus de leurs followers en développant un style de vie qui leur est inaccessible. Ils perdent ainsi leur proximité avec leur public et ne représentent plus le consommateur moyen. Leur rôle tend à devenir celui d’ambassadeur de marque, déconnecté des réalités et des préoccupations de leurs abonnés.

Un exemple récent de cette situation est la polémique suscitée par la marque de cosmétiques Tarte, qui a organisé un voyage luxueux pour un groupe d’influenceurs dans le but de promouvoir le lancement d’un nouveau produit. Ce voyage a été vivement critiqué par les internautes, qui ont vu dans cette opération un manque de sensibilité de la marque aux enjeux écologiques et économiques actuels (les influenceurs ayant été envoyés à Dubaï en avion en classe business et logés dans un hôtel de luxe).

Des grandes marques en ligne de mire

Même les grandes marques ne sont pas épargnées, en particulier dans le secteur des cosmétiques. Sephora, avec ses produits parfois très coûteux, revient souvent dans les vidéos publiées sur le réseau social chinois. L’Oréal est également critiquée, avec des accusations portées à l’encontre de l’influenceuse beauté Mikayla Nogueira, qui aurait porté des faux cils lors d’une vidéo sponsorisée par la marque. « Il est inutile d’acheter le sèche-cheveux Dyson AirWrap à 600 $, c’est simplement un sèche-cheveux », lit-on également dans certaines vidéos TikTok.

Même les soldes et les bonnes affaires ont perdu de leur attrait pour les consommateurs. Les opérations commerciales comme le Black Friday, qui étaient très populaires auparavant, sont de moins en moins commentées sur les réseaux sociaux et sont maintenant critiquées.

On observe également la même tendance pour certains types de vidéos. Alors que les « hauls » (vidéos où une personne présente ses derniers achats, souvent dans les domaines de la beauté et de la mode) perdent en popularité depuis quelques années, les hashtags #antihaul et #saveyourmoney (gardez votre argent) ont quant à eux gagné en popularité sur le réseau social.

Stop à la surconsommation avec le Deinfluencing

Afin de s’adresser aux consommateurs ordinaires et de briser le discours positif des influenceurs sur certains produits, la tendance actuelle du « deinfluencing » promeut un contre-discours basé sur les contraintes budgétaires, d’espace de stockage, d’écologie, etc., qui sont plus proches de la majorité des consommateurs.

Les consommateurs étant mieux éduqués, ils sont de plus en plus conscients des différentes tentatives de persuasion auxquelles ils sont soumis et développent des stratégies pour les éviter. Cependant, l’influence digitale étant un outil relativement nouveau dans l’histoire de la publicité, les connaissances et les pratiques d’évitement des consommateurs sont encore en développement.

Cette résistance des consommateurs se manifeste également à travers des phénomènes tels que le boycott, les techniques d’évitement de la publicité, les mouvements anticonsuméristes ou encore le téléchargement illégal. Ainsi, pour les marques, deux axes sont envisageables : recréer de la confiance en se rapprochant des problématiques des consommateurs, et favoriser une transparence irréprochable de la part des influenceurs, tout en renforçant le cadre législatif pour protéger les consommateurs des abus.

Le contenu des influenceurs doit également s’adapter en incitant moins à la surconsommation non réfléchie, en proposant des analyses plus complètes basées sur un essai-produit réalisé sur une longue période, montrant différents modes d’utilisation du produit, contextualisant la performance du produit, et en promouvant des achats plus durables et limitant le gaspillage.

Comment résister à la surconsommation grâce au Deinfluencing ?

Il est important de prendre conscience de l’influence des réseaux sociaux sur notre consommation et de mettre en place des stratégies pour y résister.

Voici quelques astuces pour limiter l’impact des réseaux sociaux sur votre consommation :

  • Limitez le temps que vous passez sur les réseaux sociaux
  • Désabonnez-vous des comptes d’influenceurs qui ne correspondent pas à vos valeurs
  • Utilisez des bloqueurs de publicités pour limiter les publicités sur les réseaux sociaux
  • Favorisez les achats responsables en privilégiant les produits locaux, durables et éthiques

En prenant ces mesures simples, vous pouvez réduire votre impact sur l’environnement et votre budget, tout en résistant à la surconsommation encouragée par les réseaux sociaux.

Le Deinfluencing est donc une tendance positive qui encourage les utilisateurs à adopter un mode de vie plus conscient et respectueux de l’environnement. Il est facile à mettre en pratique et peut contribuer à réduire notre empreinte écologique et économique.

Conseils pour pratiquer le Deinfluencing et dire non à la surconsommation

  1. Identifiez vos besoins réels

La première étape pour pratiquer le Deinfluencing consiste à identifier vos besoins réels. Posez-vous la question de savoir si vous avez vraiment besoin d’un produit ou si vous pouvez vous en passer. Évitez les achats impulsifs et privilégiez les produits qui ont une utilité réelle et durable.

 

  1. Limitez votre exposition aux publicités

La deuxième étape pour pratiquer le Deinfluencing consiste à limiter votre exposition aux publicités. Désactivez les notifications et les publicités sur vos réseaux sociaux pour ne pas être constamment tenté d’acheter de nouveaux produits. De plus, évitez de passer du temps sur des sites de vente en ligne lorsque vous n’avez pas besoin d’acheter quelque chose.

Optimisation SEO : Utilisez des mots-clés tels que « publicités », « réseaux sociaux », « sites de vente en ligne », « tentation d’acheter », etc.

  1. Favorisez les achats responsables

La troisième étape pour pratiquer le Deinfluencing consiste à favoriser les achats responsables. Privilégiez les produits locaux et biologiques, les produits durables et réutilisables, et évitez les produits jetables. De plus, n’hésitez pas à réparer ou à donner une seconde vie à vos objets plutôt que de les jeter.

  1. Partagez votre expérience avec les autres

La dernière étape pour pratiquer le Deinfluencing consiste à partager votre expérience avec les autres. En partageant vos astuces et vos conseils pour réduire la surconsommation, vous pouvez encourager les autres à adopter un mode de vie plus responsable et durable.

En pratiquant le Deinfluencing, vous pouvez réduire votre empreinte écologique et économique tout en adoptant un mode de vie plus responsable et durable. N’hésitez pas à mettre en pratique ces conseils et à partager votre expérience avec les autres pour contribuer à un monde meilleur.

Si vous cherchez donc des moyens de réduire votre impact sur l’environnement et votre budget, le Deinfluencing dit non à la surconsommation et est une excellente initiative. Cette tendance, qui rencontre un grand succès sur TikTok, , pourrait s’étendre vers d’autres réseaux sociaux et d’autres domaines, face à des influenceurs qui ne sont pas suffisamment regardants sur les produits qu’ils recommandent. Alors rejoignez le Deinfluencing pour arrêter la surconsommation tant  sur TikTok, Instagram, Youtube et même Facebook et partagez vos astuces pour encourager les autres à adopter un mode de vie plus durable.

Cela marque-t-il la fin d’un cycle ? La crise environnementale et économique, ainsi que la perte de crédibilité des influenceurs, sont en tout cas des signes indiquant que nous assistons à un changement de cap.

Lancement du Mois du Vrac

Réseau Vrac a défilé à la Fashion Week dans une robe réalisée avec les déchets plastiques produits en moyenne chaque semaine  par un français.

Le mois du Vrac est un événement annuel visant à sensibiliser le grand public sur notre dépendance aux emballages à usage unique. Chaque année, en moyenne, un Français jette 50 kg d’emballages et gaspille 7 kg de nourriture encore emballée. Ces chiffres alarmants montrent la nécessité d’agir pour réduire notre impact environnemental.

Heureusement, il existe des alternatives telles que le vrac pour réduire nos déchets. C’est dans cet esprit que l’association Réseau Vrac a décidé de créer une robe à partir de déchets d’emballages. Cette initiative vise à encourager chaque personne à s’essayer à la sobriété heureuse en testant la consommation vrac pendant le mois de mars.

En optant pour le vrac, nous pouvons réduire considérablement notre consommation d’emballages à usage unique et donc notre impact environnemental. Le vrac permet également d’éviter le gaspillage alimentaire en achetant uniquement la quantité nécessaire.

En plus de l’aspect écologique, la consommation en vrac peut également avoir des avantages économiques et sociaux en favorisant les circuits courts et les produits locaux. Le mois du Vrac est donc l’occasion de découvrir une nouvelle façon de consommer et de s’engager pour un monde plus durable.

Le mois du Vrac nous invite à repenser notre consommation et à agir contre notre dépendance aux emballages à usage unique. En testant le vrac, nous pouvons faire un pas vers un mode de vie plus responsable et durable, tout en favorisant une économie locale et solidaire. Alors, pourquoi ne pas vous lancer et essayer le vrac pendant le mois de mars ?

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La face cachée des étiquettes

Lorsque nous achetons des vêtements, nous sommes souvent influencés par le prix, la matière et le lieu de fabrication. Cependant, ces critères ne sont pas toujours suffisants pour juger de la qualité de nos achats. Savez-vous, par exemple, que le pays de fabrication n’est pas toujours le meilleur indicateur pour préjuger des conditions de travail de l’atelier ? Ou que 50 % de l’impact environnemental d’un vêtement dépend de son usage et de son entretien ?

De plus, il est important de comprendre que certains matériaux peuvent avoir un impact écologique plus important que d’autres. Par exemple, saviez-vous que l’impact environnemental de la laine est supérieur à celui du Lyocell de bambou ? Et en ce qui concerne les labels de certification qui fleurissent sur les étiquettes, êtes-vous sûr de connaître réellement leurs engagements ?

Il est temps de poser les bonnes questions et d’éviter les idées reçues en matière de consommation de vêtements. Pour cela, un guide pratique peut vous aider à mieux comprendre les matières et les labels. En passant au crible ces critères, vous aurez toutes les clés pour consommer de manière responsable, en connaissance de cause et sans renier vos valeurs.

En effet, en choisissant des vêtements de qualité, éco-responsables et éthiques, vous pouvez contribuer à réduire l’impact environnemental de l’industrie de la mode, tout en soutenant les entreprises engagées dans une production responsable. Alors, n’hésitez plus, utilisez ce guide pratique pour faire des choix de consommation éclairés et responsables, et pour contribuer à un monde plus durable.

La face cachée des étiquettes, Éloïse Moigno et Thomas Ébélé – Eyrolles

 

Sophie Madoun