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Précision, rapidité, sécurité. La 3D en chirurgie urologique répond à ces trois enjeux. Aujourd’hui encore en développement, elle devrait dans les années à venir voir sa place confirmée. C’est en tout cas la conclusion des JITTU (Journées des Innovations Techniques et Technologiques en Urologie) organisées par l’AFU qui ont eu lieu les 31 mars, 1ers et 2 avril derniers, pendant lesquelles le Pr Luc Soler, Directeur scientifique de l’IRCAD et de l’IHU de Strasbourg, était invité à débattre avec le Dr Thierry Piéchaud, chirurgien urologue, de la place de la 3D en urologie.

 

 

 

Les images en 3D ont pénétré de plain-pied le champ de la chirurgie urologique : modélisation 3D, scanner, impression d’organes virtuels, caméra 3D font désormais partie du quotidien, tout comme les modules d’enseignement sur consoles de training virtuel et les sessions de live surgery. « La 3D en urologie n’est pas une révolution pour demain. Elle est déjà là dans nos pratiques » explique Thierry Piéchaud. Et pourtant nous sommes à l’aube de savoir ce qu’elle peut nous apporter ».

Un double virtuel plus vrai que nature

Un parallèle avec le monde de l’automobile permet de mieux cerner les progrès récents et à venir de la 3D en urologie. Prenons l’exemple du GPS. Les modèles actuellement en développement superposent l’image du GPS sur la vue directe du conducteur : les données sont projetées sur le pare-brise. De la même manière a-t-on mis au point des techniques permettant de fusionner le patient réel avec son double virtuel. Le chirurgien peut ainsi travailler dans des conditions inédites puisqu’il visualise les organes et tous les réseaux (artères, veines…). Il parvient en quelque sorte à voir le corps du patient « en transparence ». Cette visualisation repose notamment sur la technique du 3D auto stéréoscopique (3D sans lunettes), autrement dit un écran dématérialisé, holographique, sur lequel on peut projeter des images.

Planifier, anticiper, décider

L’imagerie 3D va-t-elle déboucher un jour sur la robotisation totale du geste ? Pour l’heure elle permet de planifier une intervention et joue un rôle
fondamental d’aide à la décision. Le cas d’un enfant atteint de plusieurs tumeurs du rein le montre clairement. L’objectif du chirurgien est de conserver la plus grande partie possible de ses reins. Le couplage de l’image 3D et d’un calcul
destiné à estimer la vascularisation de l’organe aide à prendre la meilleure décision chirurgicale possible. «Nous pouvons simuler virtuellement la pose de clips et voir le territoire dévascularisé. L’image montre qu’il reste alors 66 % du rein gauche.»
S.C.