La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier une étude sur les conditions de travail du personnel hospitalier durant la pandémie de Covid-19. Voici les désastreuses conditions de travail à l’hôpital durant la crise sanitaire.
Plus d’une personne travaillant au sein d’un hôpital sur deux a travaillé dans des services principalement consacrés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 entre le début de la crise sanitaire (mars 2020) à l’été 2021 (ces prestations sont dénommées « Prestations Covid ») : à plein temps pour une personne sur six, et à certaines périodes pour un tiers d’entre elles. Les désastreuses conditions de travail à l’hôpital durant la crise sanitaire a alors vu le jour.
Les changements de services en réponse à la crise sanitaire ont été nombreux, touchant 22 % des effectifs (33 % des infirmiers).
68% des personnes mobilisées dans les services Covid ont connu un surmenage inhabituel
Entre le début de la crise sanitaire et l’été 2021, 68% des personnes mobilisées dans les services Covid ont connu une période inhabituelle de surcharge de travail, contre 28% de l’ensemble des actifs occupés en France.
Ce pourcentage est passé à 70 % dans les hôpitaux publics et à 58 % dans les cliniques privées. De plus, les restrictions de visite nécessitent un soutien accru pour les patients. La gestion du Covid-19 a également eu un impact sur d’autres services, avec une surcharge touchant 39% du personnel qui n’a jamais travaillé dans les services Covid, peut-être en raison de la réaffectation du personnel vers les services Covid.
Toutes les professionnels travaillant à l’hôpital sont concernés par ces périodes de surcharge, notamment les infirmiers (64%) et les aides-soignants (58%). Malgré le programme blanc permettant une marge de manœuvre dans l’organisation, 19% des travailleurs hospitaliers ont déclaré avoir été encouragés à se rendre sur le lieu de travail lorsqu’ils étaient un cas contact ou présentaient des symptômes de Covid-19 (23% du personnel avait servi avec Covid-19) secteur) est taxé à 4% pour tous les opérateurs historiques (voir graphique 1). Pour ceux qui ont travaillé dans les services Covid, cela monte à 9% (contre 4% pour l’ensemble des salariés tous secteurs confondus).
Huit personnes sur 10 ne ne ressentent pas plus de reconnaissance envers leur travail qu’avant la pandémie
Malgré leur travail important dans la gestion de la crise, les trois quarts des employés des hôpitaux ne sont pas plus reconnus pour leur investissement et leur travail qu’avant la crise. Moins d’un travailleur hospitalier sur cinq trouve que son emploi était plus reconnu avant la crise (18 %) qu’après, mais ce niveau est légèrement supérieur à l’ensemble des travailleurs occupés (11 %). Enfin, 6 % des travailleurs hospitaliers trouvent que leur travail n’est pas aussi reconnu qu’avant.
Pour en savoir plus :
- Beatriz, M., Bèque, M., Coutrot, T., et al., (2021, mai). Quelles conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de travail et les risques psycho-sociaux ? Dares, Dares Analyses, 28.
- Pisarik, J. (2021, mars). L’exposition à de nombreuses contraintes liées aux conditions de travail demeure, en 2019, nettement plus marquée dans le milieu hospitalier qu’ailleurs. DREES, Études et Résultats, 1215.