Les maladies cardiométaboliques sont une cause majeure de décès en France. Elles comprennent le diabète, l’obésité, la maladie du foie gras, l’hypercholestérolémie et les maladies cardiovasculaires. Quel est leur impact sur la santé, comment les éviter et les gérer efficacement ?

Qu’est-ce que les maladies cardiométaboliques ?

Les maladies cardiométaboliques (MCM) touchent chacun d’entre nous, comptent parmi les principales causes de décès en France, se plaçant même en première position au niveau mondial, selon le CépiDc/Inserm. Cependant, elles restent largement méconnues du grand public. Ces maladies, qui incluent des conditions comme le diabète, l’obésité, la maladie du foie gras (stéatose hépatique), l’hypercholestérolémie, et les maladies cardiovasculaires, sont souvent intimement liées. Leur interconnexion a conduit à les regrouper sous un seul terme : les maladies cardiométaboliques.

Cette catégorisation aide à mieux comprendre et à traiter ces maladies de manière plus holistique. En reconnaissant les liens entre elles, les professionnels de la santé peuvent proposer des stratégies de prévention et de traitement plus efficaces, qui ciblent non seulement les symptômes spécifiques de chaque maladie, mais aussi leurs causes sous-jacentes communes.

Les maladies cardiométaboliques peu connues du grand public

Le terme « maladies cardiométaboliques » (MCM) reste relativement inconnu en France, avec seulement 38% des Français qui en ont entendu parler, et à peine 10% d’entre eux comprenant réellement de quoi il s’agit. De plus, 57% des personnes interrogées ne savent pas que ces maladies sont des affections chroniques aux conséquences sérieuses, pouvant même conduire à des hospitalisations d’urgence.

Ce manque de connaissance est encore plus flagrant lorsqu’on s’aperçoit que parmi les 38% qui prétendent connaître les MCM, moins de la moitié (49% pour l’obésité, 47% pour l’hypercholestérolémie et 37% pour le diabète) sont conscients que ces conditions font partie de cette catégorie de maladies. Le lien entre ces différentes maladies est largement méconnu. La stéatose hépatique non alcoolique est encore moins reconnue comme maladie métabolique, avec seulement 20% de reconnaissance.

En conséquence, l’importance des maladies cardiométaboliques en tant que cause de décès en France est sous-estimée, avec seulement 15% des sondés les plaçant parmi les principales causes de mortalité. Ce manque de connaissance entraîne également une méconnaissance quant à la possibilité de guérison de ces maladies.

Facteurs de risque et prévention

Le domaine des maladies cardiométaboliques est en plein essor, non seulement en raison de leur nature épidémique, mais aussi grâce aux avancées de la recherche qui mettent en lumière la complexité des liens entre les troubles du métabolisme et la santé cardiovasculaire. On comprend aujourd’hui que ces maladies sont le résultat de processus se déroulant tout au long de la vie, influencés par l’environnement, la nutrition, le mode de vie et le génome de chacun. L’objectif est de détecter ces processus le plus tôt possible et d’intervenir en développant une médecine de précision, allant de la prévention au suivi des patients.

  • Mode de vie sédentaire : l’activité physique régulière est essentielle pour prévenir ces maladies.
  • Alimentation déséquilibrée : une alimentation équilibrée, pauvre en graisses saturées et en sucres ajoutés, est recommandée.
  • Facteurs génétiques : bien que certains facteurs génétiques soient hors de notre contrôle, connaître son histoire familiale peut aider à anticiper et gérer ces risques.
  • Stress : la gestion du stress et le maintien d’une bonne santé mentale jouent un rôle crucial.

Face à l’urgence de la situation, car ces maladies nous concernent tous et évoluent rapidement, le Pr Stéphane HATEM, directeur général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166 Maladies Cardiovasculaires et Métaboliques, souligne l’importance d’agir vite dans ce domaine.

Un baromètre dédié aux maladies cardiométaboliques

Pour combattre ce défi majeur de santé publique et faire connaitre les maladies cardiométaboliques au grand public,  l’IHU ICAN a été fondé il y a 10 ans. Situé au cœur du Groupe Hospitalier de la Pitié-Salpêtrière, cet institut est un centre de recherche de premier plan. Une de ses missions clés est d’éduquer le grand public sur les maladies cardiométaboliques pour améliorer leur détection et leur prise en charge. Dans cette optique, l’IHU ICAN, en collaboration avec l’IFOP, a conduit le premier baromètre dédié aux maladies cardiométaboliques, fournissant un aperçu détaillé de la perception et de la compréhension de ces maladies en France.

Les maladies métaboliques hépatites un enjeu de santé publique

Le lien entre diverses maladies cardiométaboliques est encore largement méconnu en France. Par exemple, seulement 20% des Français identifient la stéatose hépatique non alcoolique comme une maladie métabolique. Ce manque de sensibilisation contribue à une sous-estimation de leur impact sur les décès en France : seulement 15% des personnes sondées reconnaissent les MCM comme l’une des principales causes de décès, avec une méconnaissance quant à leur potentiel de guérison.

Suite à ces constats révélés par le baromètre, l’IHU ICAN renforcera ses efforts pour informer le public sur la gravité des maladies cardiométaboliques, et sur l’importance d’améliorer leur diagnostic et prise en charge. Le domaine des maladies cardiométaboliques, en pleine expansion due à leur nature épidémique et aux avancées de la recherche, montre que ces maladies sont le résultat de processus vitaux, influencés par l’environnement, la nutrition, le mode de vie et le génome.

Les maladies métaboliques hépatiques, notamment la NASH (stéato-hépatite non alcoolique), sont peu reconnues comme maladies cardiométaboliques, malgré leur gravité et leur lien avec un mode de vie sédentaire et une alimentation riche en graisses et en sucres. Ces maladies, souvent asymptomatiques, peuvent évoluer vers des conditions plus graves comme la cirrhose ou le cancer du foie.

Pour répondre à ce défi, la clinique NASH, mise en place par l’AP-HP et l’IHU ICAN, offre un parcours de soins intégré visant à optimiser le diagnostic et la prise en charge de la stéatose hépatique, afin de contrôler et potentiellement stopper son évolution. Les équipes de l’IHU ICAN, un pôle d’excellence dans la recherche et la prise en charge des maladies cardiométaboliques, se mobilisent pour réduire la prévalence de ces maladies.

Traitement des maladies cardiométaboliques

Le traitement des maladies cardiométaboliques nécessite une approche holistique. Cela inclut des médicaments pour réguler la pression artérielle, le cholestérol et la glycémie, ainsi que des changements de mode de vie. La collaboration entre différents spécialistes de la santé est souvent nécessaire pour une gestion optimale.