Vous souhaitez faire des économies et/ou protéger la planète? Voici une bonne résolution et toutes les solutions pour savoir comment ne rien acheter de neuf ?
En janvier 2018, le Défi Rien de neuf a été lancé par l’association Zero Waste France, qui œuvre pour une société zéro déchet, zéro gaspillage. Le principe est simple – essayer d’acheter le moins d’objets neufs possible pendant un an – mais son impact est considérable. Derrière chaque objet neuf se cache en effet une montagne de matières premières, ainsi que de l’énergie et de l’eau que l’on peut préserver en se tournant vers les nombreuses alternatives au neuf : achat d’occasion, location, emprunt, réparation, etc. Alors, comment ne rien acheter de neuf ?
En 2019, Zero Waste France souhaite démultiplier cet effet levier et rassembler 100 000 participant·e·s afin de transformer ce défi en mobilisation collective. La parution du livre Mon Défi Rien de neuf s’inscrit dans cette volonté de sensibiliser un maximum de personnes au défi et aux enjeux qu’il soulève. En voici des extraits.
Comment ne rien acheter de neuf ?
Faire des économies
Inutile de faire un dessin ou un tableau comptable : cesser de recourir à la grande distribution et fabriquer, troquer, réparer, acheter du seconde-main permet de réduire considérablement ses dépenses.
Aller à l’essentiel
En renonçant au neuf, on réfléchit avant d’acheter. On se demande si on a vraiment besoin et envie d’un objet. On va vers ce qui nous est essentiel et on se sépare du superflu. On fait le tri. On s’allège.
Ralentir
Fabriquer une table basse avec des palettes, coudre un pantalon, réparer sa machine à laver, arpenter les brocantes : tout cela prend du temps. Et quel bonheur de le prendre, de l’étirer même, d’avoir conscience de chaque seconde ! Cesser de se dire que les journées, les ans passent trop vite, qu’on est l’esclave d’un rythme qu’on nous impose… Réfléchir au tempo qui nous est propre et le choisir.
Être cohérent
Pleurer sur la destruction des forêts tropicales, mais consommer du bois qui en est issu ; enrager des conditions imposées aux ouvrières et aux ouvriers du textile en Asie, mais s’habiller dans les grandes enseignes de la fast fashion ; ne pas supporter les images monstrueuses de montagnes de déchets numériques qui ensevelissent Lagos, au Nigeria, mais craquer pour un smartphone alors que le précédent marchait très bien… Puis, un jour, en avoir ras-le-bol de cette incohérence : mettre en accord ses actes d’achat, sa vie quotidienne et ses valeurs. Et, ainsi, se sentir soulagé, respirer plus librement et savoir que même si ça ne sera jamais parfait, on fera de son mieux.
Se défaire de ses peurs
Vous pensiez être un bricoleur pitoyable, un incapable en mécanique ? Vous étiez certain que les logiciels libres étaient réservés aux geeks confirmés, que les hommes ne cousent pas ? Il est peut-être temps de réaliser que ce sont de simples vues de l’esprit. De faire sauter les verrous psychologiques qui vous empêchent de passer à l’acte, de chercher et de trouver des solutions.
Se délester de frustrations
Particulièrement dans la mode et la high tech, mais aussi dans de nombreux autres secteurs, les nouveautés s’enchaînent à un rythme qui s’accélère sans cesse. La pub et le marketing nous inventent en permanence de nouveaux besoins, créent chez nous des frustrations qui se comblent par des achats. Mais la satisfaction qu’on en retire est éphémère et, très vite, le manque refait surface.
Sortir de l’impuissance et s’engager
On peut s’installer dans une zone à défendre (ZAD), battre le pavé, s’inscrire dans un parti, devenir avocat, militer dans une association, créer un écovillage ou une ferme bio… Il n’y a pas une seule façon de résister à un système qu’on refuse, pas une seule façon de s’engager, mais de multiples. Changer sa consommation fait partie des actes de résistance possibles. Et cela peut s’avérer redoutablement efficace si on s’y met à plusieurs. « Quand on pense qu’il suffirait que les gens arrêtent de les acheter pour que ça se vende plus… », disait Coluche avec malice en parlant des produits absurdes qui nous attendent en rayon. Nos actes d’achats et de non-achat nous offrent quotidiennement l’occasion de nous exprimer : ne nous en privons pas. Le boycott est une arme à la portée de tous.
Passer de l’action individuelle à l’action collective
Les petits gestes individuels ne suffisent pas. Pour qu’un système évolue, un travail à l’échelle collective est indispensable. Si l’on est des centaines de milliers, réunis en un seul groupe, à ne rien acheter de neuf, cela a du poids. Ce défi peut aussi vous donner envie d’aller plus loin, comme par exemple de soutenir l’association Zero Waste.
Réparer
Un bouton décousu, un pantalon troué au niveau du genou… On sort la boîte à couture ! Vous ne savez même pas enfiler un fil dans le chas d’une aiguille ? Et il n’y a pas une âme charitable alentour pour vous apprendre à le faire ? Direction Internet et ses tutos. Il suffit de taper « changer fermeture éclair » sur un moteur de recherche pour trouver des dizaines de vidéos explicatives. Les blogs sont très généreux en tutoriels. On salue par exemple le joli travail de la blogueuse couturière La Bobine (http://labobine.over-blog.com/article-24729325. html), qui nous apprend patiemment à réaliser des ourlets de jupes et de pantalons avec ou sans revers, à repriser une chaussette, à poser un renfort de coude sur une manche… Pop Couture (https://www.popcouture.fr/patrons-gratuits/ retouches/), de son côté, a recensé des articles expliquant comment élargir un vêtement ou reprendre un pantalon trop large.
A lire :
Mon Défi Rien de neuf, Le guide pour consommer autrement
Dans ce guide pratique, Emmanuelle Vibert partage toutes les clés pour réussir le « Défi Rien de neuf » au quotidien : conseils, témoignages, adresses, recettes, tutoriels, etc.
Après un préambule qui incite le lecteur à relever le défi, les différents secteurs de la consommation sont abordés : l’électroménager, les vêtements, le numérique, la vie de famille, la maison, les produits culturels et les transports. Chaque chapitre commence par rappeler l’impact écologique d’un objet et de sa filière, puis fait le tour des alternatives possibles sous forme de carnet pratique, avant de conclure en mettant en avant les bénéfices écologiques, financiers et personnels de la démarche.
Ce livre est donc une véritable boîte à outils pour les personnes qui souhaitent changer progressivement leur mode de consommation et adopter, à leur tour, le « Défi Rien de neuf ».
Les points forts
- Un défi qui entraîne de profonds changements collectifs et individuels : en plus de préserver la planète, il encourage à choisir un autre rythme, à sortir de l’impuissance et de la frustration pour s’engager et mener des actions en cohérence avec ses valeurs.
- Une remise en cause de la société de consommation : en refusant d’acheter neuf, on réfléchit à nos besoins réels et aux alternatives existantes comme la réparation, la location, la mutualisation, etc.
- Une mise en avant de la communauté des partipant-e-s : sur le groupe Facebook du Défi, plus de 60 000 personnes partagent quotidiennement leurs difficultés, leur évolution, leurs solutions. Plusieurs de leurs témoignages nourrissent le livre.
Une auteure experte en écologie et consommation responsable : la journaliste Emmanuelle Vibert établit le lien entre les enjeux collectifs et les expériences personnelles du Défi.
Éditions Rue de l’Échiquier, 19 euros