Le professeur marseillais s’est insurgé sur les mesures prises pour lutter contre le Covid-19 et sur les vaccins.

Le professeur Didier Raoult reste prudent sur l’efficacité des vaccins à ARN contre le coronavirus, dont la France a déjà précommandé 200 millions de doses. Interrogé sur CNEWS ce lundi 7 décembre par Laurence Ferrari, il n’a pas caché son scepticisme. « On navigue dans quelque chose d’un peu inconnu, a estimé Didier Raoult. Le programme que j’ai lu jusqu’à présent me paraissait de la science-fiction. Pour l’instant, ce que j’ai vu c’est surtout de la publicité. Je n’ai pas vu d’articles scientifiques. J’attends de voir de vraies données. »

Vaccins de la folie

« Le programme que j’ai lu jusqu’à maintenant, ça me paraissait de la science-fiction. Pour l’instant ce que j’ai vu, c’est surtout de la publicité. Je n’ai pas vu d’articles scientifiques. J’attends de voir de vraies données » a déclaré le professeur Raoult. »

Il reste très dubitatif sur les essais effectués et a déclaré : « Les essais, il ne s’agit pas de dires si je fais ça, ça fait des anticorps. Il s’agit de dire écoutez voilà, on a une population exposée, dans cette population exposée dans des conditions naturelles chez des gens qui représentent la cible, ça marche. Et ça, on verra. »

Une stratégie vaccinale incompréhensible à ses yeux

« La stratégie de nos pays et la France n’a pas été la pire de ce point de vue-là, l’Angleterre a fait un programme de vaccination qui a été repris par l’OMS, les Américains ont fait pareil, d’évaluation thérapeutique sans exiger qui est au moins un test diagnostic. En Afrique on ne fait pas ça personne ne fait ça, pour faire un diagnostic, on fait un test. »

« On n’inclut pas dans des essais thérapeutiques, pour la folie de faire des essais thérapeutiques, des gens dont on ne connaît pas le diagnostic. »

« Si on s’amusait à faire ce vaccin obligatoire, vous auriez une révolution »

« Je pense que si on s’amusait à faire ce vaccin obligatoire, vous auriez une révolution. Heureusement ce n’est pas le cas. »

« Il ne faut pas le faire quelque chose dont on ne sait pas si c’est dangereux, dont on ne sait pas si ça marche et on rend ça obligatoire alors ça, c’est vraiment de la folie. »

Des déclarations qui font écho au scepticisme des Français, confirmé par plusieurs sondages récents. Selon l’un deux, 61% de la population se dit plutôt méfiante à l’égard du vaccin à ARN messager, une nouvelle biotechnologie encore jamais utilisé à grande échelle pour les vaccins. « On verra, mais pour les vaccins y compris ceux déjà très utilisés, la cible réagit assez mal aux vaccins, l’immunité va en se dégradant avec l’âge, a rappelé le professeur Raoult. Chaque décennie est associée à une baisse de 10% de l’immunité pour tous ceux que l’on connaît. Alors avant d’arriver à montrer quelque chose de significatif…« , a conclu ce scientifique qui reste controversé.

Des conditions dignes du Moyen-Âge

Pour le professeur Raoult, la stratégie de lutte contre le Covid ne s’est jamais vue.

« On vit dans un monde qui est fou. Si vous voulez, les conditions qui ont été prises pour lutter contre cette maladie sont des conditions d’un autre siècle. C’est pas des conditions pratiques, c’est pas de la lutte au quotidien. »

« Déjà de dire aux gens, ne vous soignez pas restez à la maison, ce n’est même pas le Moyen-Âge, même Hippocrate ne faisait pas ça. Il ne disait pas aux gens restez à la maison jusqu’à ce que vous mouriez. C’est un truc de fou. »

« On a cru que c’était une gestion qui allait pouvoir se gérer politiquement et non médicalement »

« Plutôt que de mettre en place une véritable stratégie qui a mis très longtemps à se mettre en place, on fait les tests, ceux qui sont positifs on les prend en charge, on regarde ce qu’ils ont. Ceux qui sont négatifs, ils peuvent rentrer chez eux, plutôt que de mettre en place une véritable stratégie de prise ne charge des malades on a cru que c’était une gestion qui allait pouvoir se gérer politiquement et non médicalement. »

Une baguette magique

Il dénonce les choix pris en fonction de l’industrie pharmaceutique.

« Les politiques ont crû depuis le début qu’il y allait avoir une baguette magique. Cette baguette magique les experts ont cru que ça allait venir de l’industrie pharmaceutique. »

« Avec le Remdesivir, ils se sont encore fait rouler dans la farine il y a quelques jours en achetant pour 2 milliards de médicaments dont moi je dis depuis le mois de mars que ça ne marche pas. »

« Se battre à la Vietnamienne, patient après patient, c’est la guérilla qu’il faut faire »

Pour expliquer sa vision de ce qu’il faut faire pour lutter contre une épidémie, il prend une métaphore de guerre :

« Maintenant il n’y a plus cette baguette magique, donc la nouveauté ça ne va pas être de lutter de faire le métier pour résoudre les combats il faut se battre à la Vietnamienne, il ne faut pas se battre comme Napoléon III où on a une défaite et tout s’écroule. »

« C’est comme les Vietnamiens, on gagne maison par maison, patient par patient, c’est comme ça qu’il faut se battre, c’est la guérilla qu’il faut faire. »

« La plus grande star moi que je connais au monde de lutte contre les épidémies c’est Jean-Jacques Muyembe. »

« Personne n’a son tableau : trois ou quatre épidémies d’Ebola, des épidémies de choléra. »

« On sait très bien que la chloroquine ça n’a jamais tué personne »

Et Didier Raoult confie que ce dernier lui a dit qu’il n’avait pas d’états d’âme : « On sait très bien que la chloroquine ça n’a jamais tué personne, on teste les gens« , ajoute le professeur marseillais.

 

Soucres : CNews, Midi Libre