Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a mis en lumière une alarmante augmentation des infections sexuellement transmissibles à travers l’Europe. Une hausse particulièrement préoccupante concerne une IST moins connue du grand public : la lymphogranulomatose vénérienne (LGV).

Selon un un article de  TF1 Info du mardi 19 mars 2024, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) met en garde contre les maladies comme la syphilis, la gonorrhée (ou gonococcie) et la chlamydia mais également contre une infection bien moins connue, la lymphogranulomatose vénérienne (LGV).

 

Qu’est-ce que la lymphogranulomatose vénérienne ?

Jusqu’au début des années 2000, la LGV (Lymphogranulome vénérien), également connue sous le nom de maladie de Nicolas-Gavre, était peu fréquente dans les pays industrialisés. Elle est causée par une bactérie appartenant à la famille Chlamydia trachomatis et se transmet principalement par des rapports anaux, certaines pratiques sexuelles et l’usage de sex toys. « Entre 2018 et 2022, la proportion de cas de LGV séronégatifs a augmenté, passant de 47 % en 2018 à 69 % en 2022 « , explique l’ECDC avec 2 059 cas. Quatre pays sont plus touchés que les autres à savoir la France, l’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique avec 84 % des cas d’infections.

Cette infection sexuellement transmissible (IST) est caractérisée par une infection des organes génitaux, qui peut passer inaperçue au début de la contamination après des rapports sexuels non protégés, suivie par une deuxième phase où les bactéries se propagent aux ganglions lymphatiques régionaux. Moins commune que d’autres formes d’infections à chlamydia, elle peut entraîner des complications graves si elle n’est pas traitée due à la propagation peut provoquer des symptômes plus sévères, y compris de grandes inflammations et des ulcérations. Elle touche principalement les homosexuels mais les femmes et les hétérosexuels peuvent aussi être contaminé. Évidemment ! On n’est plus dans les années 80 lors de la découverte du VIH où l’on pensant que seuls les homos risquaient d’être infectés !!!!

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Quels sont les symptômes de la lymphogranulomatose vénérienne ?

 

 

Les symptômes inclus une petite ulcération ou une lésion sur les parties génitales (le rectum, le pénis, la bouche, l’anus, le gland, etc.) qui peut ne pas être douloureuse et disparaître même sans traitement. Cependant, la maladie progresse ensuite vers une phase au bout de 2 à 6 semaines où les ganglions lymphatiques (adénopathie) deviennent enflammés et douloureux, notamment dans l’aine et au niveau du cou. Du pus et du sang peuvent s’écouler par l’anus; D’autres symptômes peuvent comprendre de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires et/ou articulaires, et une sensation générale de malaise.

Si la maladie n’est pas traiter à temps les personnes atteintes de la LGV peuvent souffrir :

  • Rétrécissement ou perforation du vagin, du rectum ou du côlon résultant d’une inflammation prolongée ;
  • Gonflement des organes génitaux dû à une obstruction des vaisseaux lymphatiques ;
  • Écoulement de pus et inflammation des muqueuses entraînant des saignements.

Une inflammation du foie ou d’une articulation peuvent aussi apparaitre. Mais cela est rare.

Symptômes qui peuvent durer plusieurs mois.

Comment se transmet-elle ?

La LGV est principalement transmise par contact sexuel avec une personne infectée, y compris le sexe vaginal, anal, et oral ainsi que par les sex toys. L’utilisation correcte et systématique du préservatif peut réduire significativement le risque de transmission. Il est également conseillé d’avoir des partenaires sexuels moins nombreux et de se faire dépister régulièrement pour les IST, surtout si l’on a des pratiques sexuelles à risque.

Quel est le traitement de la LGV ?

Le traitement de la Lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est relativement simple et efficace : il repose sur des antibiotiques, généralement doxycycline, pendant une durée plus longue que pour une infection chlamydienne non compliquée. Il est crucial de suivre le traitement jusqu’au bout, même si les symptômes disparaissent rapidement, pour éviter les récidives ou les complications.

 

 

Sophie Madoun