Pour la 4ème année consécutive, le Baromètre Max Havelaar/Opinion Way décrypte les tendances de consommation alimentaire responsable. Pour cette nouvelle édition, Max Havelaar a également souhaité connaitre le ressenti des enfants ET des parents sur les cantines scolaires : quels sont leur point du vue ? Commerce équitable et cantine scolaire : où en sommes-nous ? Quelles sont les les attentes des parents et des enfants ? Quelles sont leurs connaissances sur ce qui est dans leurs assiettes ? Y-a-til une politique responsable ? Sont-ils prêts à payer plus cher pour maintenir et/ou développer cette approche ? Alors que la loi EGALIM  impose depuis le 1er janvier 2022 aux établissements de restauration collective publique de proposer au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio, face à l’inflation, quelles sont les perceptions des familles ?

Les parents refusent le dilemme opposant qualité et accessibilité pour la cantine scolaire de leur enfant. Décryptage des attentes, perceptions, motivations et freins de ces parents et enfants qui ont répondu à Opinionway pour l’occasion.

Parents et enfants : savent-ils ce qu’il y a dans les assiettes à la cantine scolaire ?

Les parents d’enfants âgés de 7 à 17 ans interrogés sont globalement satisfaits de la nourriture servie dans les cantines scolaires de leurs enfants, bien qu’une certaine réserve demeure.

Ayant la responsabilité de l’alimentation de leurs enfants, près de trois parents sur quatre estiment que la nourriture dans la cantine de leur établissement scolaire est équilibrée (76%, mais seulement 20% d’entre eux sont tout à fait d’accord avec cette affirmation) et bonne pour la santé de leur progéniture (76%, 18% tout à fait).

Plus des deux tiers la jugent également de bonne qualité (68%) et abordable financièrement (67%), mais dans chacun des cas, seuls 18% abondent tout à fait en ce sens…nuançant ainsi leur approbation.

Deux parents sur trois ont le sentiment que leurs enfants apprécient la nourriture servie au réfectoire et 62% qu’elle est appétissante, mais 16% uniquement en sont tout à fait convaincus.

Au-delà des qualités perçues de l’alimentation à la cantine, c’est également son caractère responsable qui a été évalué : 63% des parents interrogés croient savoir que la nourriture servie à la cantine où déjeunent leurs enfants est responsable (bio, locale, équitable…), mais moins d’un parent sur cinq (18%) en est tout à fait certain.

Cette incertitude peut s’expliquer par le manque de communication des établissements à cet égard : près d’un tiers des parents ignore si l’école de son enfant lui propose à la cantine des produits locaux (27%), made in France (31%) ou encore issus du commerce équitable (37%).

En parallèle, un nombre de parents sensiblement identique affirme que l’établissement de son enfant propose ces produits sur les plateaux repas, mais que l’école ne communique pas sur le sujet (respectivement 27%, 32% et 24%) … laissant ainsi une place importante au doute. In fine, seuls 18% à 30% des parents connaissent les initiatives responsables mises en place par l’école de leur enfant grâce à des informations que cette dernière partage via son site Internet ou de l’affichage.

Les parents attendent avant tout des cantines scolaires de leurs enfants qu’elles proposent davantage de produits locaux (56%) et made in France (38%) mais aussi frais et non-transformés (48%).

Malgré l’inflation, les parents veulent maintenir les produits durables mais demandent des adaptations pour ne pas payer plus cher

En dépit du contexte d’inflation, la quasi-totalité des parents affirme qu’il faut maintenir l’obligation (loi EGALIM) pour les cantines scolaires de proposer des produits durables et de qualité (90%). Cependant, les interviewés refusent le dilemme opposant qualité et accessibilité : si les parents souhaitent que les cantines intègrent toujours plus de produits alimentaires responsables, ils sont 65% à souhaiter des alternatives innovantes pour éviter de payer plus cher la cantine. Plus d’un parent sur dix envisagerait de mettre moins souvent leurs enfants à la cantine (13%). Toutefois, parmi les moyens de compenser les effets de l’inflation, les parents privilégieraient la rationalisation des quantités achetées pour limiter le gâchis (25%).

En cohérence avec l’aspiration au local et aux circuits courts, 93% des Français sont favorables, dont 42%, tout à fait favorables, à l’engagement de leurs collectivités locales dans une démarche d’alimentation durable impliquant aide aux producteurs, engagements de qualité des produits des cantines ou encore sensibilisation des enfants.

Les enfants sont conscients de l’enjeu des producteurs locaux (mais pas du chocolat de misère) et prêts à se mobiliser

Interrogés, les enfants aiment globalement déjeuner à l’école avec leurs amis (85%), les 2/3 apprécient les repas (61%). Ils sont 1/3 à avoir conscience de l’enjeu de durabilité concernant le revenu des producteurs (31%) et les produits locaux (36%), contre 2/3 des mesures environnementales prises par leurs cantines : gaspillage (63%), tri (65%), sur-emballage (44%).

94% considèrent revenu et conditions de vie des agriculteurs comme un sujet central aujourd’hui, et ils sont prêts à se mobiliser :

Deux tiers des enfants interrogés (66%) auraient envie d’écrire au directeur de leur établissement s’ils apprenaient avec certitude que les producteurs des aliments qui leur sont servis à la cantine ne gagnaient pas correctement leur vie.

55% seraient susceptibles d’en parler sur les réseaux sociaux et 51% s’imaginent même écrire au Président de la République.

–   Les plus jeunes, âgés de 7 à 10, sont les plus nombreux à se dire prêts à écrire au président de la République : 56% contre 43% des adolescents âgés de 15 à 17 ans.

–   A l’inverse, 68% des adolescents âgés de 15 à 17 ans préfèreraient se fendrent d’un post sur TikTok ou autre Snapchat, mais ils sont tout de même 43% à en dire autant parmi les 7-10 ans et 57% parmi les 11-14 ans

A l’inverse, leur conscience que l’essentiel du chocolat qu’ils mangent contient du travail d’autres enfants est faible : seul ¼ en a l’idée (26%), ¾ l’ignorent (73%)

 

Méthodologie
Étude réalisée auprès de deux échantillons :

Un échantillon de 2320 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ;

Un échantillon de 520 enfants, représentatif de la population des enfants âgés de 7 à 17 ans.

Les échantillons ont été constitués selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence pour l’ensemble des Français, du sexe, de l’âge et de la région de résidence pour les enfants.

L’échantillon a été interrogé par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 30 septembre au 17 octobre 2022

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