Face à une augmentation des cas de coqueluche, la HAS renforce les recommandations vaccinales pour protéger les nourrissons et réduire les risques de forme grave. Découvrez les nouvelles mesures et stratégies de prévention

 

La France est confrontée à une recrudescence des cas de coqueluche, marquée par une augmentation significative des infections à Bordetella pertussis. Cette situation critique a conduit à une hausse alarmante des décès chez les nourrissons de moins de 2 mois, dépassant les chiffres observés lors du dernier pic épidémique en 2017. Face à cette urgence, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis de nouvelles recommandations vaccinales pour protéger les nouveau-nés et les nourrissons.

 

Coqueluche en augmentation contexte épidémique et facteurs pris en compte

 

La HAS a examiné plusieurs éléments pour répondre à la saisine de la Direction générale de la Santé (DGS) :

Taux de couverture vaccinale : Analyse de la couverture vaccinale dans la population générale et chez les professionnels de santé en contact avec les personnes à risque de forme grave.

Tolérance des doses de rappel : Évaluation de la bonne tolérance des doses répétées ou rapprochées de vaccins.

Efficacité de la vaccination : Confirmation de l’efficacité de la vaccination contre les formes symptomatiques de la coqueluche.

Durabilité de l’immunité : Constat d’une baisse d’efficacité entre 5 et 10 ans après la dernière dose de vaccin.

Transmission de la coqueluche : Manque de données robustes sur l’efficacité contre le portage ou la transmission de la coqueluche.

 

Recommandations vaccinales contre la coqueluche pour la protection des nourrissons

 

augmentation-des-cas-de-coqueluche-la-has-renforce-les-recommandations-vaccinales-pour-proteger-les-nourrissons

 

Les recommandations vaccinales de la HAS visent principalement à réduire le risque de forme grave chez les nouveau-nés et nourrissons trop jeunes pour être protégés par leur propre vaccination. Dans le contexte actuel, marqué par l’approche de l’été et des grands événements comme les Jeux Olympiques et Paralympiques, la vaccination anticoquelucheuse est essentielle.

Recommandations pour les femmes enceintes et les nourrissons

Femmes enceintes : La HAS recommande la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée. Cette mesure vise à protéger le nouveau-né et le nourrisson jusqu’à ses 6 mois grâce au transfert d’anticorps maternels via le placenta.

Nourrissons : La première dose de vaccin doit être administrée dès 8 semaines, que la mère ait été vaccinée ou non durant la grossesse. Une deuxième dose est prévue à 4 mois, suivie d’un rappel à 11 mois. Les infections mineures (rhinopharyngite, otite, bronchite, ou diarrhée modérée) et une fièvre légère ne doivent pas retarder cette vaccination.

Stratégie de cocooning

En l’absence de vaccination de la femme enceinte pendant la grossesse, une stratégie de cocooning est recommandée :

Post-partum immédiat : La mère doit être vaccinée avant la sortie de la maternité, même si elle allaite.

Entourage proche : Les parents, fratrie, grands-parents et toutes les personnes en contact étroit avec le nourrisson doivent être vaccinés si la mère ne l’a pas été pendant la grossesse.

Rappel vaccinal pour l’entourage proche

Pour renforcer la protection des nourrissons, la HAS recommande que l’entourage proche (quel que soit son âge) reçoive une dose de rappel de vaccin dTcaP si la dernière vaccination anticoquelucheuse remonte à plus de 5 ans. Actuellement, ce délai est de 10 ans pour les personnes de plus de 25 ans.

Professionnels de santé et de la petite enfance

Les professionnels travaillant au contact des nouveau-nés et des nourrissons de moins de 6 mois doivent également recevoir une dose de rappel de vaccin dTcaP si leur dernière injection date de plus de 5 ans. Cela inclut :

  • Les soignants dans les services de maternité, néonatalogie, pédiatrie, etc.
  • Les professionnels de santé en ville : médecins libéraux, kinésithérapeutes, personnels des centres de protection maternelle et infantile (PMI), etc.
  • Les étudiants des filières médicales et paramédicales.
  • Les professionnels de la petite enfance : assistants maternels et baby-sitters.

Démarche volontaire pour les autres professionnels

La HAS préconise que les professionnels n’étant pas en contact direct avec les enfants de moins de 6 mois et souhaitant adopter une démarche volontaire de rappel puissent bénéficier d’une dose additionnelle si leur dernière injection date de plus de 5 ans.

 

Mise à jour des recommandations pour la vaccination contre la coqueluche

 

En dehors de cette situation sanitaire exceptionnelle, les recommandations générales du calendrier vaccinal restent applicables. Cependant, ces recommandations pourront être ajustées en fonction de l’évolution des indicateurs épidémiologiques pour d’autres catégories de la population.

Ces mesures visent à répondre efficacement à la situation sanitaire actuelle et à protéger les populations les plus vulnérables. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les recommandations détaillées sur le site de la HAS.