Nous ne sommes pas tous égaux face aux traumatismes de l’enfance. Comment se fait-il, par exemple, que certaines personnes ressentent plus intensément que d’autres la peur de l’abandon ou de la mort, le sentiment de rejet ou d’exclusion, l’injustice et l’humiliation ?
La qualité des relations psycho-affectives (le système d’attachement) qui se produisent dans les premières années de la vie favorise ou non la proximité de l’enfant avec une ou des figures adultes afin d’obtenir un réconfort lui permettant de retrouver un sentiment de sécurité interne face aux éventuels dangers de l’environnement. On en déduit que lorsque ce processus est perturbé ou inexistant dans un contexte familial dysfonctionnel, dénué d’affects, rejetant, dévalorisant, insécure , tout comme un environnement scolaire hostile ou humiliant il se produit des traumatismes qui laisseront des blessures indélébile qui influenceront, en tant qu’adulte, notre façon de supporter ou non les blessures d’un contexte violent d’où des traumatismes de l’enfance.
LES DIFFÉRENTS TRAUMATISMES DE L’ENFANCE
TRAUMATISME DU REJET
Une personne qui souffre d’une blessure du rejet a le sentiment d’être exclue. Elle craint le jugement des autres et a des difficultés à prendre sa place dans le groupe.
La blessure de rejet est relative au sentiment (fondé ou imaginaire) de n’avoir pas été désiré ou de n’avoir pas pu satisfaire les attentes des parents.
Nombreuses peuvent-être les raisons pour un enfant de se sentir rejeté ou humilié :
– Grossesse non désirée «tu étais un accident»
– Problèmes de genre «mon père voulait un garçon»
– Élève insuffisamment performant dans les études ou choix d’un métier peu valorisant «artiste, ce n’est pas un métier»
– Comparaison avec un membre de la fratrie ou un camarade de classe plus performant
– Si l’enfant a ressenti qu’un parent était exclu, il peut, par empathie, s’approprier le même sentiment0
– Un contexte d’exclusion ou de rejet sur le plan transgénérationnel peut induire des ressentis dans l’esprit de l’enfant.
Symptômes les plus courants :
- Peur du jugement, paranoïa, autocritique permanente
- Difficultés à se confier aux autres
- Attitude faussement détachée vis-à-vis des autres
- Problèmes d’intégration, procrastination
- Peur de l’échec, recherche de la performance
- Attitude psychorigide, exigences élevées
- Difficultés à recevoir des compliments
- Peur du regard des autres, sentiment d’humiliation
- Volonté insatiable de faire plaisir aux autres.
TRAUMATISME D’ABANDON
La peur de l’abandon, c’est la crainte par anticipation d’une possible séparation avec telle ou telle personne. La personne qui craint d’être abandonnée est incapable de dire « NON » et teste sans cesse ses proches pour vérifier la force de leur attachement.
L’abandon à la naissance (accouchement sous X), accouchement difficile, séjour même court en service néonatalité (prématuré), sont à l’origine de la blessure d’abandon. La peur d’être abandonné peut se produire si le bébé est confié à des personnes différentes sans qu’il y ait une figure d’attachement. Les changements de lieux d’habitations peuvent également induire un sentiment d’abandon. La blessure d’abandon peut être causée par la mort d’un proche, le divorce des parents et le départ de l’un d’entre eux du domicile. L’arrivée d’une petite sœur ou d’un petit frère peut créer, s’il n’est pas bien préparé, le sentiment que la mère abandonne l’enfant au profit du nouveau-né.
Enfin, certains patients se souviennent du sentiment de déchirement ressenti lorsqu’ils ont été placés en école maternelle.
Symptômes les plus courants :
- Difficultés à nouer des relations saines avec les autres
- Manque de confiance en soi
- Difficultés à s’affirmer (savoir dire non)
- Fort sentiment d’insécurité
- Anxiété et dépression
- Le sentiment de vide intérieur
- Ruminations
- Boulimie
TRAUMATISME DE TRAHISON
La blessure de la trahison est une souffrance émotionnelle liée à la peur permanente d’être trahi, trompé, abusé. La peur de la trahison va souvent de pair avec la peur de l’abandon. En effet, la trahison, l’abus est la conséquence d’un manque d’attention, et donc de l’abandon, de la personne sur laquelle on comptait pour nous protéger.
La plus grande trahison est l’abus (attouchements, viols, inceste, exposition à des scènes violentes) perpétré par une personne en qui l’enfant avait toute confiance et qui était supposée le protéger. L’enfant peut également découvrir ce qu’est la trahison en recueillant les confidences d’un parent victime de tromperie. Sur le plan personnel,
le sentiment de trahison est violent lorsque la personne à qui il s’était confié divulgue un secret, aux yeux de tous par. Les blessures de trahison sont généralement infligées par les personnes en qui on avait le plus confiance.
Symptômes les plus courants :
- Hyper contrôlant
- Exigences élevées
- Punition
- Sens critique très développé
- Volonté de toujours avoir raison
- Peur de l’engagement
- Aspect froid et distant
- Cauchemars et pensées suicidaires
- Symptômes dissociatifs
- Difficulté à faire confiance, difficulté à déléguer
- Phobies
TRAUMATISME D’INJUSTICE
C’est entre l’âge de 4 ans et 8 ans que l’enfant peut être confronté au sentiment d’injustice. En effet, c’est pendant cette période que nous prenons conscience de notre individualité et de nos différences aux autres. Une personne qui souffre de la blessure d’injustice ou du sentiment d’injustice ne se sent pas appréciée à sa juste valeur, ne se sent pas respectée ou croit ne pas recevoir ce qu’elle mérite. Elle cherche en permanence à faire connaître ou de faire reconnaître ses blessures dues à des injustices passées qui n’ont pas été entendues.
Faute d’avoir été valorisée et encouragée pendant l’enfance, la personne choisit d’attirer l’attention des proches en exhibant l’échec social ou affectif ou l’expression d’une souffrance réelle ou feinte.
Faute de pouvoir ou d’oser s’affirmer, elle choisit de se mettre en scène dans le rôle de victime dans le but de se créer un monde imaginaire douloureux afin de susciter l’intérêt de l’entourage.
Les symptômes les plus courants :
- Anxiété généralisée
- Hypochondrie
- Agoraphobies
- Codépendance
- Assistanat
- Marginalisation
- Sentiment de rejet et d’exclusion
- Pauvre image de soi
- Soumission
- État dépressif chronique
« Chaque blessure de trahison peut avoir une origine différente mais généralement, les premières tromperies, abus, apparaissent entre 3 et 6 ans et se poursuivent parfois jusqu’à l’âge adulte ».
Comment les événements traumatiques de l’enfance peuvent entraîner des répercussions terribles sur la vie adulte ?
Existe-t-il un lien réel entre nos traumatismes d’enfant et les maladies que va déclencher notre corps ? Sans aucun doute. Douleurs chroniques, migraines, crampes au ventre, maux de dos, troubles cardio-vasculaires, cancers… Ces maladies ne sont pas seulement le signe physique d’un dérèglement de notre organisme, elles sont aussi un signal fort que quelque chose ne va pas dans notre mental.
Grâce à la psychologie, la médecine ou encore les neurosciences, Cyril Tarquinio nous invite à mettre en perspective l’impact de notre histoire de vie sur notre (dé)construction, mais aussi sur celle de nos enfants. Cette balade à la fois humaniste, introspective et ludique devrait permettre à chacun d’entre nous de s’interroger sur son parcours personnel et son héritage éducatif, et de comprendre pourquoi il est l’individu qu’il est devenu.
« Cyril Tarquinio traite ces situations flagrantes ou invisibles qui, en usant le corps et l’âme finissent par provoquer des troubles organiques ou psychiques dont les racines se trouvent dans les interactions passées. Par bonheur, ses raisonnements évolutionnistes proposent aussi des accompagnements réparateurs. »
Extrait de la préface par Boris Cyrulnik
Les maladies ne tombent peut-être pas du ciel – Comment les événements négatifs ont un impact sur notre santé? Cyril Tarquinio (Préface de Boris Cyrulnik) – 17,90 euros – Dunod
Comment les 4 Accords toltèques peuvent aider les enfants à cultiver l’harmonie intérieure
Faire recours à la bible peut nous aidez à guérir des traumatismes vécus durant l’enfance jusqu’à l’âge adulte?
En effet Pascale, les neuroscientifiques se sont aperçus que lorsque l’on priait, une zone spécifique du cerveau s’activait. Mais on ne sait pas à quoi elle sert. Peut-être à guérir des traumatismes de l’enfance ou autres…