Les fetichistes forment une minorité sexuelle particulières car leurs gouts sont tellement variés, qu’il leur est difficile de constitue un groupe cohérent. Pour comprendre le fétichisme, lisez ce qui suit.

Difficile de définir le fétichisme, tout autant que les variations subjectives d’intensité psychique, depuis l’obsédé qui ne peut que jouir en solitaire d’un objet déterminé jusqu’au supplément d’érotisme apporté par telle particularité physique ou vestimentaire du partenaire, dans le cadre d’un acte sexuel partagé.

Le terme de fétichisme vient du latin « facticuis », artificiel, se rapporte en premier lieu au culte d’objets divers, pierre, amulettes auxquels les peuplades dites primitives attachent des pouvoirs surnaturels ou magiques.

Ce culte, qui correspond à un besoin primordial de l’homme, se retrouve  dans l’adoration de certaines images et statues des religions chrétiennes.

Sur le plan sexuel, le mot fétichisme a été créé par le professeur Binet en 1887 qui est le premier à avoir publié un ouvrage considérable sur le sujet. Il résulte non pas d’une excitation unique mais d’une myriade d’excitations. Il a écrit » l’amour normal nous apparait comme le résultat d’un fétichisme compliqué »

Ou commence la pathologie ?

Au moment où l’amour d’un détail  devient prépondérant, au point d’effacer tous les autres.

Les psychanalystes ont cherché à découvrir l’origine du fétichisme, mais n’y sont pas parvenus. Choc subi dans l’enfance ou à la puberté ? Disposition inné ?

Dans le fétichisme, l’imagination joue un rôle primordial par l’intermédiaire de tous les sens. Et rien n’est plus complexe et parfois ignoré de la personne elle-même, que la trame associative qui relie le fétiche et le plaisir sexuel.

La diversité des cas de fétichisme est innombrable, et toutes les combinaisons diverses en sont possibles.

Le fétichisme concerne aussi bien les femmes que les hommes.

Nous sommes tous un peu fétichistes qu’on se rassure. Il y a les petits et les grands fétichistes.

Descartes aimait les femmes qui louchent, Rousseau les femmes sévères, l’un a la passion du soulier l’autre de la lingerie fine. Et vous quel est votre préférence ?

Si l’on en croit le dictionnaire, le fétichisme sexuel est une excitation provoquée par un objet, par une partie du corps, ou par une situation

Il existe des fétichistes de tout on les apparente souvent à des collectionneurs …

La sexualité du fétichiste ne s’attache pas à la personne globale en tant que source de désir, le manque de phallus de la mère en serait la cause.

Dans 3 essais sur la théorie sexuelle, Freud précise que l’élément porté aux nues par le fétichiste peut être une partie du corps, comme le pied ou les cheveux mais aussi un objet inerte qui remplace la personne physique.

Disons que le fétichisme est un trouble de la préférence sexuelle, il a une prédilection pour une partie du corps de l’autre. Cela peut être physique ou psychique.

Le fétichisme réquisitionne les cinq sens.

Freud encore lui, a montré que le fétiche était un substitut du phallus de la mère. L’enfant avait cru un temps en l’existence réelle de celui-ci, et n’a pas pu y renoncer.

Parallèlement, le fétichiste reconnait l’absence de pénis chez la femme. La conséquence en est une sexualité particulière et une jouissance entravée par la présence du fétiche.

La liste des préférences n’est pas exhaustive cela va du nez, des mains des pieds en passant par l’uniforme, les matières le cuir, la lingerie, la fourrure.

Le fétiche désigne la castration et le triomphe sur la castration. Il est une protection contre la menace de la castration et a pour fonction d’éloigner le fétichiste de l’homosexualité, ce qui lui permet de supporter la femme comme objet sexuel.

Pour le fétichiste les objets inanimés ont une âme.

Il est des petits riens insoupçonnables qui séduisent à coup sûr …

Le fétichiste pur et dur est rare, néanmoins certaines personnes peuvent avoir besoin de l’accessoire pour se sentir vibrer…

Certaines nuances éveillent une sensation de plaisir et de désir, sans cet artifice certaines personnes sont bien malheureuses et ne peuvent éveiller leur libido.

Le normal et le pathologique se posent à partir du moment où la seule possibilité de rencontrer l’autre est à relier avec l’accessoire.

On peut être joueur et avoir ses petits objets, et accessoires fétiches sans être un fétichiste

Alors à vous de jouer !

Tous les gouts sont dans la nature, dit le proverbe, et c’est bien vrai dans le cas du fétichisme. Tous nous devons faire preuve de tolérance à l’égard des gouts qui ne sont pas les nôtres, à la condition, naturellement, que ceux-ci ne portent pas préjudice à autrui.

A lire :

Deux essais sans concession de Stéphane Rose contre le couple et pour les poils!

A travers deux essais enlevés et  personnels, Stéphane Rose dynamite le concept de couple et la dictature de l’épilation intime.

En finir avec le couple

Affirmez à voix haute que vous ne voulez pas être en couple, et aussitôt, une pluie de jugements désapprobateurs s’abattra sur vous : « tu es égoïste », « tu as peur de t’engager », « tu vis comme un ado attardé », « tu dis ça parce que tu n’as pas trouvé la bonne personne »… Une procession de formules toutes faites, que l’on rabâche machinalement depuis des siècles. Mais que se passe-t-il quand on confronte le vocabulaire amoureux à la réalité du sentiment amoureux, quand on se libère de ces expressions toutes faites? D’autres possibilités d’aimer apparaissent. Moins contraignantes, plus respectueuses des spécificités individuelles, et plus créatives

Stéphane Rose s’est intéressé au lexique du couple, aux mots et expressions qu’on utilise traditionnellement pour en parler, le défendre… et n’y a trouvé que des lois, des interdits, des obligations. Ainsi est née la thèse de ce livre : quand on s’exprime loin de ces dogmes naissent des relations qui ne relèvent ni du couple, ni du « plan cul », et qui n’ont pas besoin d’être étiquetées pour exister. Et la fête commence enfin.

Défense du poil

Les sexes féminins foisonnants des années 1970, c’est fini ! Après avoir plébiscité le maillot brésilien puis le « ticket de métro », aujourd’hui, les femmes succombent en masse à l’épilation intégrale. Si la presse féminine en fait chaque semaine son beurre dans ses pages « beauté » ou « bien être », le phénomène mérite d’être sorti du cadre de l’intime pour être observé à l’échelle sociétale. Pornographie omniprésente, culte de la jeunesse, hygiénisme rampant, industrie cosmétique agressive se cachent en effet derrière le masque du consentement des femmes à se séparer des derniers poils qui leur restaient sur le corps.

Amateur de sexes touffus et chantre de la diversité des corps, Stéphane Rose a mené l’enquête pour comprendre les raisons de ce tsunami dépilatoire. À la croisée de l’enquête journalistique, de l’éloge érotique du poil et du pamphlet sans concession, son livre se veut un plaidoyer pour la réimplantation des poils pubiens dans les petites culottes.

Ces ouvrages sont publiés chez La Musardine

Pascal Anger, psychanalyste – sexothérapeute