Le 8e congrès sur l’hépatite (Paris Hepatitis Conference) s’est ouvert ce lundi 12 janvier au Palais des congrès de Paris. Son objectif : aider chaque pays à développer un programme de soin apte à guérir un maximum de malades, dépister, donner accès au traitement, et travailler aux côtés des politiques pour les aider à prendre les décisions qui s’imposent. Alors, et si l’on guérissait toutes les hépatites?
Grâce à l’implication collective des chercheurs et des cliniciens, on peut parler aujourd’hui de guérison de la maladie chronique qu’est l’hépatite C, avec des traitements oraux courts et bien tolérés. Les médecins ont la responsabilité de traiter les états les plus sévères, surveiller les moins avancés, dépister les personnes encore trop nombreuses à ignorer leur maladie. Ils ont aussi à éduquer les patients pour prévenir la contamination, ou la recontamination, organiser la prise en charge et l‘observance, ainsi que la surveillance des traitements. Et si l’on guérissait toutes les hépatites? Oui mais cependant, ces avancées se heurtent, au niveau mondial, à une forte disparité de moyens et de traitements à disposition. Les traitements extrêmement innovants, pour l‘instant très coûteux, ne peuvent à ce jour être proposés à tous les porteurs du virus.
Hépatite C, la victoire par l’innovation et l’accompagnement
Les conditions d’amélioration de l’accès au traitement pour les 170 millions de malades dans le monde sont au cœur des débats
L’accès au traitement est crucial, certes en France, mais plus encore dans l’ensemble des pays du monde : 80% des malades à risque de complications se trouvent dans les pays où il y a moins de moyens. Si la France bénéficie de la mise à disposition de l’ensemble des nouvelles molécules, qui a pu permettre de traiter les patients les plus graves, et pourra continuer à le faire, ce n‘est pas le cas de nombreux pays endémiques. Il s’agit donc d’évaluer maintenant comment dépasser cet obstacle pour envisager, à un terme raisonnable, l’éradication de la maladie dans le monde. Plus que jamais, il faut une véritable volonté politique, médicale, industrielle. Il faut que tous les partenaires s’attellent ensemble à cet objectif de guérir le plus possible de malades souffrant d’hépatite.
Hépatite C, le bout du tunnel
http://youtu.be/WJx8AlxHSQs
Venir à bout de l’hépatite B est le prochain chantier de la communauté de chercheurs et praticiens
Organisé par le Professeur Patrick Marcellin, le congrès accompagne depuis 11 ans les progrès fulgurants de l’hépatite C et va s’atteler avec la même énergie au service de l’hépatite B. Forte de son succès à l’égard de l’hépatite C, la recherche médicale se mobilise encore plus fortement pour l’hépatite B, qui touche 200 millions de personnes dans le monde et cause 1 million de décès par an (le premier cancer dans le monde est le cancer du foie, principalement lié à l’hépatite B). Les traitements existants permettent de stabiliser quasiment 100% des malades, les mettant à l’abri des complications de cirrhose, cancer du foie et transplantation. Déjà des stratégies thérapeutiques alliant antiviraux et interferon amènent la « guérison » de 15 à 20% des malades. D’autres pistes sont en voie de développement visant à obtenir une guérison virologique. La victoire obtenue dans la lutte contre le virus C montre que les efforts de la recherche peuvent être fructueux pour l’hépatite B et ce, plus vite qu’on l’espère !