Au numéro 21 de l’avenue Marceau, la maison libanaise dessinée par l’architecte Pierre-Yves Rochon vient d’ouvrir les portes d’un restaurant dédié au renouveau de la gastronomie libanaise. Un voyage au cœur d’une cuisine cosmopolite et parfumée.

 

Maison familiale fondée en 1989 par Jean Paul Bou Antoun, Noura ouvre avenue Marceau à Paris son premier restaurant. Fort du succès, Noura Pavillon naît deux ans plus tard. Institutions de la cuisine libanaise à Paris, les établissements traversent les décennies, fréquentées par des générations de parisiens et clients internationaux fidèles. En 1993, l’Etat français renomme la place devant le restaurant Noura, la place de Beyrouth.

La nouvelle dynamique impulsée par le fils du fondateur, Paul Bou Antoun, refait parler de Noura aujourd’hui. Après une première expérience au Carlton de Cannes en 2015, le restaurant éphémère Maison Noura et sa cuisine inspirée des influences culinaires du Moyen-Orient, convainc d’aller plus loin.

Laquée noire, store vanille, la nouvelle façade du 21 avenue Marceau invite le cèdre en version dorée dans un nouveau logo et ouvre désormais les portes d’un palais oriental à l’élégance et au parfum de voyage.

  • La Maison Libanaise de Pierre-Yves Rochon

Entièrement restauré, l’ancien Pavillon de l’avenue Marceau renaît sous les traits d’une maison libanaise mariant l’esprit traditionnel et artisanal avec quelques touches contemporaines. Un décor signé par l’architecte et décorateur d’intérieur Pierre-Yves Rochon, fin connaisseur du Liban et du Moyen-Orient.

« Le Moyen-Orient me fascine depuis très longtemps, j’aime les gens, l’art, la culture et la cuisine et j’ai toujours collaboré de près comme de loin avec le Liban, une région que j’ai vu renaître ». Après la réalisation du Four Seasons, de l’Hôtel Vendôme et de maisons privées à Beyrouth, Pierre-Yves Rochon imagine aujourd’hui pour Noura un concept de restaurant unique à Paris, et déclinable à l’international. « La Maison Noura est l’histoire d’une maison libanaise chaleureuse, explique-t-il, influencée par les traditions architecturales et décoratives du Liban, et par quelques touches d’esprit contemporain », un parallèle à la cuisine de renouveau proposée par les Chefs Noura.

Réinterprétant les traditions décoratives du pays, le restaurant de 70 places invite autour de salons confidentiels aux larges banquettes dans des tonalités écru, ocre, blanc et vanille, d’un plafond peint rappelant l’esprit de Beyrouth et de sols rappelant les tapis d’Orient.

Un esprit chaleureux que l’on retrouve à travers le mobilier en bois signé de la Maison Tarazi, référence à Beyrouth depuis bientôt 150 ans et complice de l’architecte Pierre-Yves Rochon, notamment pour les hôtels Four Seasons de Damas, d’Alexandrie, du Caire et de Beyrouth. Des pièces d’art, moucharabiehs, plafonniers en cuivre réalisés pour les palaces d’Europe, des résidences privées jusqu’aux salons de l’Institut du Monde Arabe, les Tarazi, maîtres de père en fils dans l’ornementation et l’ébénisterie d’art, sculptent l’Orient dans ses plus belles déclinaisons. Des appliques en écaille nacrée aux tables aux plateaux revêtues de cuir chocolat toutes bordées de bronze, les décors pensés pour La Maison Noura jouent sur le ra_nement et le précieux. Inspirés par les collections de cartes postales de la famille Tarazi, des tableaux à la gloire de Beyrouth se mélangent à quelques dessins plus contemporains et orientalistes.

Lieu ouvert, La Maison Noura s’inspire des Palaces et laisse apercevoir sa cuisine ouverte par d’élégants panneaux-persiennes aux rayures bronze et dorées, une réinterprétation des traditionnels moucharabiehs. « L’idée de montrer les choses sans forcer », selon Pierre-Yves Rochon.

Menant aux extérieurs et à la cave à vins, le couloir de circulation ouvrant sur la cuisine aux teintes ocre fait s’exposer bocaux, épices et herbes fraîches. L’image d’un Liban aux saveurs riches.

Une cuisine libanaise

Le restaurant, taillé à l’image des Chefs Noura, convoque toutes les influences du Bassin Méditerranéen pour imaginer des assiettes sentant bon le soleil.

Mélangeant les traditions culinaires du Liban aux influences du Moyen-Orient et de la Méditerranée, la cuisine de La Maison Noura prêche le goût d’abord en déclinant des plats colorés, inventifs et suivant les produits de saison, sur une base de techniques privilégiant la cuisson basse température, vapeur et sous-vide.

Des souks arméniens de Beyrouth, les Chefs Noura amènent les meilleures épices du monde. Le baharat, mélange utilisé dans les pays du Proche et du Moyen-Orient ajoute un supplément d’âme aux viandes, à l’agneau, au bœuf, aux sauces, aux soupes. La coriandre, les clous de girofle, la cardamone, la cannelle, le cumin, le sumak, le Zaatar (un mélange traditionnel d’épices et de plantes aromatiques), le curcumin, le piment d’Alep… et encore d’autres parfums enchantant leur cuisine. Inspirée par leurs voyages, les Chefs Noura saupoudrent les élémentaires de la cuisine libanaise d’influences méditerranéennes – de la poutargue aux thés, du miel de thym au raisin de Corinthe – invite les parfums de Sicile autour d’une déclinaison de focaccia et de pâtes fraîches…