A l’occasion de la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF), Vision du Monde, association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables, souhaite plus que jamais réaffirmer son engagement pour la défense des droits fondamentaux des jeunes filles et des femmes. Dans le monde, plus de 200 millions de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations génitales !

Excision, clitoridectomie ou infibulation, les mutilations génitales féminines englobent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme, ou toute autre lésion des organes génitaux féminins, qui sont pratiquées pour des raisons non médicales.

Les victimes subissent des conséquences immédiates et à long terme sur le plan physique et psychologique. Pourtant considérées internationalement comme une réelle violation du droit des jeunes filles et des femmes, les MGF demeurent un rite ancestral de passage obligatoire pour des millions de petites filles à travers le monde.

La Somalie, des records effrayants !

Si les mutilations génitales féminines se perpétuent encore dans plus de 90 pays à travers le monde, la majorité des femmes victimes de ces dangereuses pratiques vivent pour la plupart dans une trentaine de pays.

  • Sur le seul continent africain, on estime à près de 92 millions le nombre de femmes et de jeunes filles victimes de
  • De son côté, la Somalie a le plus haut taux d’excision dans le monde, avec pas moins de 98% des filles excisées entre 5 et 11 ans ! Il n’est pas rare dans ce pays de constater des rassemblements, où une vingtaine de jeunes filles se font exciser au même

La problématique des mutilations sexuelles ne concerne pas que les pays étrangers. Effectivement, en France, plus de 125 000 femmes sont concernées par l’excision. Ce chiffre a plus que doublé en 10 ans.

Une médicalisation inquiétante de ces pratiques

Face à la lutte croissante contre les MGF et une prise de conscience des véritables risques de santé liés à l’excision, une tendance alarmante se développe dans certains pays : la médicalisation de ces pratiques. Environ 1 jeune fille sur 4, soit 52 millions dans le monde, a subi une mutilation sexuelle réalisée par un personnel de santé.

Une tendance très inquiétante puisqu’elle continue de violer les droits des filles, tout en apportant une fausse légitimité et du crédit à ces actes dangereux. Non seulement les risques pour la santé ne sont pas écartés, mais de surcroît la protection et le respect du droit des femmes se retrouvent davantage relégués au second plan. Les MGF auront toujours des conséquences dévastatrices sur les victimes, peu importe le lieu ou la personne qui les pratique !

Les effets néfastes de la pandémie

Les efforts déployés pour mettre fin à ces pratiques ancestrales sont mis à mal par l’apparition de la COVID-19. Si déjà plus de 4 millions de filles et de femmes à travers le monde sont menacées de mutilations sexuelles chaque année, la pandémie pourrait générer 2 millions de cas supplémentaires d’ici 2030 ! Sont en cause, l’isolement des jeunes filles et la hausse d’une extrême précarité. Cette dernière a conduit de nombreux parents à envisager des mariages précoces et forcés, afin de subvenir aux besoins de leur famille. Les MGF sont alors un rite encore trop souvent pratiqué pour préparer les petites filles à devenir de « bonnes épouses ». Les pertes de revenus provoquées par la pandémie ont également poussé d’anciennes exciseuses à reprendre du service pour subvenir à leurs besoins.

Vision du Monde continue sans relâche sa lutte contre les mutilations génitales féminines

Le travail de sensibilisation est le levier principal pour faire évoluer les mentalités sur ces sujets, encore tabous dans bon nombre de pays. Les équipes de Vision du Monde sont persuadées que chacun et chacune a un rôle à jouer pour mettre fin à ces pratiques dévastatrices pour l’équilibre et l’avenir des jeunes filles. Nos équipes locales interviennent directement auprès des enfants, des jeunes adultes, des chefs religieux et des chefs de village, ainsi que des enseignants d’école primaire. Les hommes sont de plus en plus impliqués dans ce travail de fond. L’association implique également les femmes plus âgées et les grands-mères dans le travail de sensibilisation et de dialogue. Il apparait clairement que ces dernières exercent une réelle influence auprès de leurs communautés et directement auprès de leurs filles et petites filles.

En parallèle, Vision du Monde travaille pour redonner une indépendance économique aux exciseuses en les formant à de nouvelles activités génératrices de revenus. Aujourd’hui, de nombreuses anciennes exciseuses militent désormais pour mettre un terme aux MGF dans leurs pays et souhaitent sauver les jeunes générations contre ces pratiques, qui ont brisé la vie de tant de femmes.

C’est en travaillant ensemble, main dans la main avec tous les membres des communautés, hommes et femmes réunis, que nous pourrons permettre aux générations à venir de grandir à l’abri des mutilations génitales féminines