Le comité interministériel de la sécurité routière a annoncé de nouvelles mesures pour abaisser le nombre d’accidents et de victimes de la route. Le Réseau Action Climat accueille positivement ces décisions qui devraient également se montrer bénéfiques pour le climat et la qualité de l‘air.

En effet, la limitation de la vitesse de 90 km à 80 km sur le réseau secondaire, sera bénéfique pour la sécurité mais également :

  • Pour le climat, la baisse de consommation de carburant liée à la limitation des vitesses entraînant une baisse des émissions de gaz à effet de serre (baisse de 10% des émissions de CO2 par kilomètre parcouru à 80 au lieu de 90km/h selon l’étude Ademe[1])
  • Pour la qualité de l’air : selon la même étude de l’Ademe, la baisse de 90 à 80 km/h sur le réseau secondaire permet une réduction des émissions pouvant atteindre 20 % pour les oxydes d’azote et les particules fines (PM10). Résultat, la concentration de polluants dans l’air ambiant (à laquelle est exposée la population) peut baisser de manière significative (jusqu’à 8% selon les polluants).
  • Pour le portefeuille des ménages : selon le gouvernement, les économies de carburant engendrées atteindraient jusqu’à 120 euros par an et par automobiliste[2].

Un pas vers la généralisation de la baisse des vitesses ?

Pour Lorelei Limousin du Réseau Action Climat,  « Il serait également souhaitable de réduire la limitation des vitesses sur les autoroutes pour réaliser une baisse supplémentaire et immédiate des émissions de gaz à effet de serre. Passer à 120 km/h sur les autoroutes permettrait d’éviter l’émission de plus de 2 millions de tonnes de CO2 [3] ».

Mise en place en 2011 par le gouvernement espagnol pour faire face à la hausse du cours du pétrole, la baisse de 10 km/h sur les autoroutes avaient permis de réduire de 8 % la consommation annuelle de carburant et de 450 millions d’euros leurs importations de pétrole.

Plus de sécurité pour les piétons et les cyclistes

La décision du gouvernement de généraliser l’apprentissage du vélo va également dans la bonne direction, à condition d’y consacrer les moyens nécessaires. Le Réseau Action Climat veillera à ce que la stratégie de mobilité annoncée par la Ministre des Transports en février prévoit un fonds d’investissements national pour permettre aux collectivités locales de financer des aménagements cyclables et des stationnement sécurisés afin d’encourager le vélo à grande échelle .Dans son guide pour construire des « villes respire [4] », le Réseau Action Climat préconise également de généraliser la vitesse de 30 km/h dans les agglomérations, afin d’encourager le vélo ou la marche à pied en remplacement de la voiture (utilisée dans la moitié des déplacements de moins de 3 km en ville).

Le gouvernement fait un pas en avant aujourd’hui mais la politique globale des transports sur le plan budgétaire et fiscal a encore beaucoup de chemin à parcourir pour être cohérente avec les objectifs climatiques de la France. La loi de mobilités, annoncée pour avril, devra marquer le tournant de la politique nationale de transports vers le développement et le financement de solutions de déplacements gagnantes-gagnantes pour la qualité de l’air, le climat, la sécurité routière et l’accès à la mobilité.

 

Sources :

[1]http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/adm00013623_synthese_etude-limitation-de-vitesse_fev2014.pdf

[2] http://www.moto-net.com/sites/default/files/documents/DSR_KIT_PREFETS_REDUCTION_VMA_.pdf

[3] https://www.actu-environnement.com/ae/news/340.php4

[4] https://reseauactionclimat.org/publications/repenser-mobilite-urgence-climatique-sanitaire/