Contrairement aux craintes de risques de cancers chez les enfants nés par santé des enfants conçus par assistance médicale, une étude révèle un faible risque de leucémie.

Dans une vaste analyse publiée dans JAMA Network Open, des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec le groupement EPI-PHARE, ont évalué les risques de cancer chez les enfants nés après une assistance médicale à la procréation (AMP). L’étude, l’une des plus importantes jamais réalisées avec plus de 8,5 millions d’enfants suivis en France de 2010 à 2021, apporte des nouvelles rassurantes pour la plupart des parents concernés.

Les données, extraites du Système National des Données de Santé (SNDS), ont permis de comparer les enfants conçus naturellement et ceux conçus par différentes techniques d’AMP, incluant l’insémination artificielle et la fécondation in vitro (FIV), avec ou sans micro-injection (ICSI). Les résultats indiquent qu’il n’y a pas d’augmentation significative du risque de cancer en général chez les enfants conçus par AMP.

Cependant, l’étude soulève une préoccupation légère : une minime hausse du risque de leucémie chez les enfants issus de FIV ou ICSI, bien que ce risque reste très faible, de l’ordre d’un cas supplémentaire pour 5 000 naissances. Ce constat nécessite une confirmation par des études supplémentaires pour vérifier et comprendre les mécanismes sous-jacents.

En France, environ 1 naissance sur 30 provient de l’AMP, ce qui souligne l’importance de ces résultats pour de nombreux parents. La recherche continue, soutenue par l’ANSM, reste essentielle pour surveiller les impacts à long terme de l’AMP et pour raffiner nos connaissances sur les liens possibles entre les techniques de procréation assistée et les risques pour la santé des enfants.

Cette recherche illustre non seulement l’engagement continu envers la sécurité et la santé des enfants conçus par des moyens technologiques avancés mais aussi la nécessité d’une vigilance continue dans le suivi de leur santé.

 

 

Cette étude a bénéficié d’un financement par l’ANSM.

 

[1] L’équipe est intégrée au Centre de Recherche en Epidémiologie et Statistiques – CRESS (Inserm/université Paris Cité).

[2] Jouannet P, Claris O, Le Bouc Y. Rapport 23-07. Santé à moyen et à long terme des enfants conçus par fécondation in vitro (FIV). Bull Acad Ntle Med 2023; 207: 695-705.

[3] Le SNDS regroupe les principales bases de données de santé publiques existantes. Le SNDS vise l’amélioration les connaissances sur la prise en charge médicale et l’élargissement du champ des recherches, des études et évaluations dans le domaine de la santé.

 

 

Sources :

Medically assisted reproduction and risk of cancer among offspring

 

Rios Paula1,2, Herlemont Philippe1, Fauque Patricia3, Lacour Brigitte2,4, Jouannet Pierre5, Weill Alain1, Zureik Mahmoud1*, Clavel Jacqueline2,4*, Dray-Spira Rosemary1

 

1 EPI-PHARE, French National Agency for Medicines and Health Products Safety, French National Health Insurance, Saint-Denis, France

2 Epidemiology of childhood and adolescent cancers, CRESS, INSERM, UMR1153, Université Paris-Cité, Paris, France

3 Université Bourgogne Franche-Comté – Inserm UMR1231, Dijon, France

4 French national registry of childhood cancer, RNHE, APHP, CHU Paul Brousse, Villejuif and RNTSE, CHU de Nancy, France

5 Université Paris-Cité

* contributed equally

 

 

JAMA Network Open, mai 2024