Entre les produits toxiques que l’on retrouve dans notre garde-robe, l’impact des dits produits chimiques retrouvés dans l’environnement, Greenpeace s’est mobilisé pour sensibiliser les marques à bannir toute toxicité. Voici les marques vertueuses et les autres.
Greenpeace Asie de l’Est publie aujourd’hui son classement « Detox » http://greenpeace.fr/detox-catwalk/ (en anglais), qui montre comment les grandes marques de mode font en sorte de supprimer les produits chimiques toxiques de leurs chaînes d’approvisionnement et de réduire leur impact sur la pollution des eaux dans les zones de production. Depuis quatre ans, avec sa campagne « Detox », Greenpeace a poussé de nombreux groupes textiles à prendre des engagements concrets pour assainir leurs pratiques, avec des plans d’action et des échéanciers précis.
Des produits chimiques toxiques, dont des perturbateurs endocriniens tels que les nonylphénols, phtalates ou PFC, peuvent être relâchés dans l’environnement et polluer les eaux depuis les usines textiles jusqu’au consommateur final, au moment du lavage.
Greenpeace publie une vidéo où des responsables des entreprises engagées expliquent en quoi la « Detox » a commencé, et surtout comment elle doit se poursuivre :
« Detox Leaders », « Greenwashers » ou Detox Losers »?
On trouve dans le groupe des « DETOX LEADERS » du classement 2015 seize grands groupes :
– Benetton,
– C&A,
– Esprit,
– G-Star Raw,
– Mango,
– Mark & Spencer,
– Burberry,
– Adidas,
– Fast Retailing,
– Levi’s,
– H&M, P
– Primark,
– Limited Brands,
– Valentino,
– Inditex (Zara)
– et Puma.
Des marques comme Nike ou LiNing sont classées « GREENWASHERS » pour leur absence d’action crédible pour la « Detox », malgré leurs déclarations.
Les détox loosers sont…
Enfin, on trouve parmi les « DETOX LOSERS » des groupes qui n’ont pris aucun engagement malgré la découverte de produits toxiques dans leurs chaînes de fabrication :
– Dolce Gabbana,
– Versace,
– Gap,
– Hermès,
– Vancl,
– Metersbonwe,
– PVH,
– Bestseller,
– Giorgio Armani,
– LVMH/Christian Dior,
– Only the Brave.
« Cette année, le classement “Detox” montre que 16 groupes textiles ont commencé à éliminer les produits chimiques toxiques les plus utilisés. Ces groupes ont aussi commencé à publier des données sur la pollution émise par leurs fournisseurs sur une plateforme indépendante en ligne, explique Pierre Terras, chargé de campagne international « Detox ». Cela doit permettre de créer une nouvelle norme environnementale pour le secteur de la mode, d’améliorer la transparence des chaînes d’approvisionnement et de montrer finalement que les beaux vêtements peuvent être fabriqués sans pollution toxique ».
Deux groupes français du luxe parmi les « DETOX LOSERS »
Hermès et LVMH/Christian Dior Couture font partie du groupe des « Detox Losers » : ils n’ont pris aucun engagement pour se débarrasser de leur addiction toxique, alors que des produits chimiques dangereux avaient été retrouvés dans des vêtements et chaussures pour enfants, lors d’analyses effectuées par Greenpeace International en février 2014.
« Il est regrettable que des marques de luxe françaises ne relèvent pas le défi, alors qu’elles sont censées incarner qualité et excellence », poursuit Pierre Terras.
En Chine et ailleurs, une prise de conscience vers la « Detox »
L’urgence à prendre en charge les problèmes de l’utilisation des produits chimiques toxiques dans l’industrie textile et la pollution de l’eau est en train de s’imposer dans des pays comme la Chine, où plus de la moitié de l’eau de surface n’est pas potable et 64% des réserves d’eaux souterraines des grandes villes sont très polluées. L’industrie du textile chinoise (57 % de la production mondiale) est responsable de 10% de la production d’eaux usées industrielles.
« Cette campagne envers les entreprises de la mode a entraîné des changements importants dans des pays de production comme la Chine avec des avancées législatives, explique Pierre Terras. Des produits nocifs comme les PFC, les nonylphénols et les phtalates ont par exemple été pris en compte en Chine dans le 12ème Plan quinquennal pour la prévention et le contrôle des risques environnementaux liés aux produits chimiques. Maintenant les grandes marques qui se sont engagées parmi les “Detox Leaders” doivent poursuivre leurs efforts, et les autres doivent renoncer à leur addiction aux produits chimiques toxiques. »