La nouvelle vient d’être annoncée par Élisabeth Borne, la Première ministre : à partir de 2024, les protections périodiques réutilisables telles que les serviettes hygiéniques lavables, les culottes menstruelles et les coupes menstruelles, seront remboursées par la Sécurité sociale pour les personnes âgées de moins de 25 ans, dans le but de lutter contre la précarité menstruelle.

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé sur France 5, lundi 6 mars 2023, que le gouvernement allait mettre en œuvre un « remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisables » pour les moins de 25 ans, afin de lutter contre la précarité menstruelle.

Pour bénéficier de ce remboursement, ces produits devront être achetés en pharmacie. La Première ministre, Élisabeth Borne, a exprimé son souci de lutter contre la précarité menstruelle, qui peut amener certaines femmes à ne pas se procurer des protections lors de leurs règles en raison de leur coût élevé. Cette action vise à répondre partiellement au problème de la précarité menstruelle qui affecte de plus en plus de femmes en France, en particulier les jeunes, selon une étude d’OpinionWay pour l’association Règles élémentaires, dont les résultats ont été rendus publics lundi.

Le saviez-vous ?

D’après le site lapause.jho.fr, une femme peut utiliser jusqu’à 15 000 protections hygiéniques au cours de sa vie. Les règles coûteraient 675 € par an soit 23 500 € au cours d’une vie.

En février 2021, le gouvernement avait déjà pris des mesures pour lutter contre la précarité menstruelle, telles que la mise en place de « protections périodiques gratuites » dans les universités.

En septembre 2021, à la rentrée étudiante, environ 500 distributeurs de protections périodiques avaient été installés, selon les informations fournies par la nouvelle équipe du ministère de l’Enseignement supérieur à franceinfo. Cette installation de distributeurs se poursuit, mais l’objectif initial de 1 500 machines implantées n’a pas été atteint fin mai 2022. Matignon indique que jusqu’à présent, 1 000 distributeurs ont été installés dans les résidences universitaires. Le gouvernement prévoit de réaliser une cartographie de ces distributeurs afin de faciliter l’accès des étudiantes à ces produits.

Selon les informations fournies par Matignon, le coût annuel pour le remboursement des protections périodiques pour les moins de 25 ans est estimé entre 30 et 50 millions d’euros. Les détails de l’initiative seront précisés ultérieurement, mais le gouvernement prévoit d’engager des discussions avec les fabricants de ces produits. La politique aura également une dimension écologique, car elle favorise les produits réutilisables.

Mardi 7 mars au matin, le gouvernement a également annoncé sur son site qu’il soutiendra les associations caritatives et les structures d’aide sociale pour garantir l’accès aux protections périodiques pour toutes les femmes qui en ont besoin.

« les collectivités et les établissements à installer des distributeurs de protections périodiques », notamment dans les collèges et lycées. L’exécutif assure aussi qu’il « doublera les crédits aux associations d’ici [à] 2027, pour qu’elles puissent acheter et distribuer 30 à 40% de protections périodiques réutilisables pour les femmes en précarité ».

Les protections jetables ne sont pas concernées par cette mesure

Le gouvernement met en avant l’aspect écologique de sa politique. Seules les protections périodiques réutilisables, comme les serviettes lavables ou les coupes menstruelles, sont concernées par le remboursement. Cependant, l’association Règles élémentaires, bien qu’elle salue cette mesure, regrette que cette décision limite le choix des femmes à ces produits.

Selon Maud Leblon, « chaque femme devrait être en mesure de choisir les protections qui lui conviennent le mieux, et cela ne se limite pas aux réutilisables. Parfois, les produits réutilisables ne sont pas adaptés aux conditions de travail, d’hygiène ou de vie, car il faut avoir accès à une machine à laver ou à des toilettes… » a-t-elle expliqué au Progrès.

Selon les services de la Première ministre, des discussions seront bientôt engagées avec les fabricants de protections menstruelles réutilisables. Les associations surveilleront attentivement le choix des marques pour s’assurer qu’elles respectent l’environnement et la santé des femmes. Contrairement aux protections périodiques jetables, il n’y a actuellement aucun cahier des charges pour les protections réutilisables. Depuis le 1er janvier 2023, les emballages de ces produits doivent inclure des informations sur leur composition, leur utilisation et les effets secondaires graves potentiels des composants.

4 millions de femmes touchées par la précarité menstruelle

Selon une enquête de l’association Règles élémentaires réalisée en février 2023, près de 4 millions de femmes en France sont touchées par la précarité menstruelle, soit un chiffre qui a doublé depuis 2021. En effet, en 2021, la Maison des femmes estimait que ce chiffre était de 1,7 million.

31% des femmes menstruées âgées de 18 à 50 ans en France vivent une situation de précarité menstruelle, soit un peu plus de 3,8 millions de femmes, selon une étude de l’association Règles élémentaires. Environ 2,5 millions de personnes ont récemment manqué de protections périodiques en raison de difficultés financières, et 1,2 million de femmes ont dû sacrifier d’autres dépenses essentielles pour pouvoir en acheter. Les jeunes femmes et les mères célibataires sont particulièrement touchées, avec 30% des femmes de 18 à 24 ans ayant déjà dû se priver de protections périodiques par manque d’argent, et 14% ayant régulièrement des difficultés financières pour en acheter. L’enquête révèle également que près de la moitié des Françaises âgées de 18 à 24 ans sont affectées par la précarité menstruelle.

Remboursement des protections périodiques, qu’en est-il dans les autres pays ?

Depuis août 2022, toutes les femmes en Écosse ont accès gratuitement aux protections périodiques. En vertu de la loi contre la précarité menstruelle, votée en 2020 et entrée en vigueur l’été dernier, toutes les collectivités locales, les établissements scolaires et universitaires écossais sont tenus de fournir gratuitement des protections périodiques à « toute personne qui en a besoin ». Une application appelée PickMyPeriod permet de trouver les points de distribution les plus proches de chez soi. L’Écosse est ainsi devenue la première nation au monde à proposer des protections gratuites pour lutter contre la précarité menstruelle, selon la BBC. Depuis 2018, ces produits étaient déjà proposés dans les écoles et universités.

Les premiers résultats de l’application de la loi contre la précarité menstruelle, publiés par les autorités écossaises à la fin de l’année, montrent qu’un peu moins de la moitié des personnes interrogées ont déjà eu accès à ces protections gratuites. Pour 21% d’entre elles, il s’agissait d’une question financière, dans un contexte de forte inflation au Royaume-Uni. Enfin, neuf personnes interrogées sur dix ont déclaré avoir eu accès à suffisamment de protections hygiéniques pour répondre à leurs besoins.

D’autres pays ont également pris des mesures pour lutter contre la précarité menstruelle, notamment la Nouvelle-Zélande, qui propose depuis 2021 (et pour trois ans) des protections gratuites à toutes les élèves.

La fondatrice d’Elia, Marion Goilav, approuve la décision d’Élisabeth Borne et va plus loin

borne-annonce-le-remboursement-des-protections-periodiques-pour-les-moins-de-25-ansMarion, issue du secteur de la technologie, a créé une plateforme de santé de qualité sur le site internet d’Elia. Cette plateforme est la première du genre en Europe et attire près de 300 000 visiteurs par mois. La marque française s’est associée à des gynécologues, des kinésithérapeutes et des experts en santé des femmes et de l’allaitement pour fournir des conseils fiables sur la plateforme d’information.

Depuis deux ans maintenant, Elia Lingerie s’est associée à Harmonie Mutuelle, La Mutuelle Familiale, afin de proposer la culotte menstruelle « Armande », entièrement écologique et fabriquée en France, gratuitement aux personnes intéressées.

Cet engagement commun entre Mutuale et Elia vise à protéger la santé de tous et à promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement.