Savez-vous que l’iode est indispensable à votre santé ? Oui mais attention, il ne faut pas non plus  en abuser ! Voici pourquoi vous devez consommer de l’iode et où en trouver.

Qu’est-ce que l’iode ?

L’iode est un oligoélément. C’ est un élément chimique avec le symbole I et le numéro atomique 53. Il appartient au groupe des halogènes dans le tableau périodique, qui comprend également le fluor, le chlore, le brome et l’astate. Les halogènes sont connus pour être réactifs et pour former facilement des composés avec presque tous les éléments, en particulier avec les métaux.

L’iode se trouve naturellement dans l’environnement, principalement dans l’eau de mer et, dans une moindre mesure, dans la croûte terrestre. Sa couleur est un violet foncé sous forme solide et il devient un gaz violet lorsqu’il est chauffé.

Pourquoi l’iode est-il si important ?

 

L’iode est crucial pour notre santé et ce principalement en raison de son rôle essentiel dans le fonctionnement de la glande thyroïde et dans la production des hormones thyroïdiennes.

Voici les bienfaits de l’iode pour la santé :

Régulation du métabolisme

Les hormones thyroïdiennes, dont la production dépend de l’iode, jouent un rôle central dans la régulation du métabolisme. Elles affectent pratiquement tous les organes du corps et influencent la vitesse à laquelle votre corps l’énergie, impactant ainsi le métabolisme de base (fatigue, prise ou perte de poids), la température du corps et la consommation d’oxygène.

Développement neurologique

L’iode est particulièrement important pendant la grossesse et la petite enfance, des périodes clés pour le développement du cerveau et du système nerveux. Un déficit en iode pendant ces stades peut entraîner des retards de croissance, des déficiences intellectuelles, et des troubles de l’apprentissage chez les enfants.

Fonction cognitive

Au-delà de son impact sur le développement neurologique précoce, l’iode continue d’être important pour la fonction cognitive tout au long de la vie. Des niveaux adéquats de cet oligo-élément sont associés à une meilleure capacité de réflexion, de raisonnement, et de concentration.

Santé de la thyroïde

L’iode est vital pour la santé thyroïdienne et de la TSH (thyréostimuline ou thyréotrophine qui est la glande de la thyroide) synthétisé dans l’hypothalamus et l’hypophyse. Il est primordial pour la production des hormones thyroïdiennes, thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3). En effet, une carence en iode peut mener au goitre (une augmentation visible de la taille de la thyroïde), à l’hypothyroïdie (production insuffisante d’hormones thyroïdiennes), et à l’hyperthyroïdie (production excessive d’hormones thyroïdiennes) dans certains cas. Ces pathologies dues à des déficiences en iode peuvent entrainer un large éventail d’effets négatifs sur la santé.

Grossesse et allaitement

L’iode joue également un rôle dans la santé reproductive. Les femmes enceintes et celles qui allaitent ont des besoins accrus en iode pour soutenir le développement fœtal et infantile. Une carence en iode, chez la femme enceinte pendant la grossesse peut augmenter le risque de fausse couche, de mortinatalité, et de malformations congénitales.

L’iode prévient le cancer du sein et le cancer de la thyroïde

Des recherches* suggèrent que l’iode peut jouer un rôle dans la prévention de certaines maladies comme certains cancers. Par exemple, il peut aider à réduire le risque de certains types de cancer, tels que le cancer du sein et de la thyroïde.

  • Cancer du sein : l’iode est impliqué dans le bon fonctionnement du tissu mammaire, et des études suggèrent qu’un apport adéquat en iode peut contribuer à réduire le risque de cancer du sein*.
  • Cancer de la thyroïde : l’iode joue aussi un rôle dans la prévention du cancer de la thyroïde **, en particulier en maintenant la santé thyroïdienne et en prévenant le goitre.

Fibrose kystique du sein

Des chercheurs ont montré que l’iode pourrait réduire les symptômes de la fibrose kystique du sein, une pathologie non cancéreuse qui rend les seins douloureux, sensibles et nodulaires.

De combien d’iode a t-on besoin ?

Les besoins nutritionneles quotidiens en iode varient en fonction de l’âge, du sexe et de certaines conditions de vie, notamment la grossesse et l’allaitement. Voici les apports journaliers recommandés (AJR) en iode pour différents groupes d’âge, selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Agence sanitaire des aliments (ANSES) :

  • Bébés 0-6 mois : 110 microgrammes (mcg) par jour
  • Bébés 7-12 mois : 130 mcg par jour
  • Enfants 1-8 ans : 90 mcg par jour
  • Enfants 9-13 ans : 120 mcg par jour
  • Adolescents 14-18 ans : 150 mcg par jour
  • Adultes : 150 mcg par jour
  • Femmes enceintes : 220 mcg par jour
  • Femmes allaitantes : 290 mcg par jour

 

Où trouve-t-on de l’iode dans l’alimentation ?

Voici les aliments riches en iode  :

  • Sel iodé : le sel de table contient depuis 1972 de l’iode pour prévenir tous risques de carence.
  • Fruits de mer : Poissons, crustacés et algues sont naturellement riches en iode.
  • Produits laitiers : Comme les vaches lèchent des pierres contenant du sel iodé, le lait et les produits laitiers contiennent 20% de nos besoins journaliers iode. Pour une meilleure absorption ne les prenez pas bio car les produits laitiers bio n’en contiennent quasiment pas.
  • Œufs : Selon l’alimentation des poules, les œufs peuvent être une bonne source d’iode.
  • Certains légumes : La teneur en iode des légumes dépend du sol où ils sont cultivés.

 

Attention aux excès d’iode

Un excès d’iode, bien que moins courant que la carence, peut également poser des problèmes de santé significatifs. L’apport excessif en iode peut entraîner diverses pathologies :

Hyperthyroïdie

Un apport excessif en iode peut provoquer une production excessive d’hormones thyroïdiennes, connue sous le nom d’hyperthyroïdie. Elle se manifeste par une accélération du métabolisme, entraînant une perte de poids rapide, de l’anxiété, des palpitations cardiaques, une intolérance à la chaleur, et d’autres symptômes.

Goitre et thyroïdite

Curieusement, tout comme la carence en iode peut causer un goitre (augmentation de la taille de la thyroïde), l’excès d’iode peut également entraîner cette même maladie. Cela est dû à une réaction inflammatoire dans la thyroïde, connue sous le nom de thyroïdite, qui résulte d’un apport trop élevé en iode.

Dysfonctionnement thyroïdien chez les nouveau-nés

Les femmes enceintes qui consomment des quantités excessives d’iode peuvent exposer leurs bébés à un risque de dysfonctionnement thyroïdien. Chez les nouveau-nés, cela peut conduire à des cas d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie, selon la manière dont leur thyroïde réagit à l’excès d’iode.

Maladie de Basedow-Graves

Chez certaines personnes prédisposées, un apport élevé en iode peut déclencher la maladie de Basedow-Graves, une forme d’hyperthyroïdie auto-immune. Cela se produit lorsque le système immunitaire commence à attaquer la glande thyroïde, provoquant une production excessive d’hormones thyroïdiennes.

Effets cutanés et autres symptômes

Un excès d’iode peut également entraîner des réactions cutanées, telles que des éruptions de boutons, ou de l’acné. D’autres symptômes moins communs peuvent inclure une sensation de brûlure dans la bouche, la gorge ou l’estomac.

Prévention de l’excès d’iode

Dans la plupart des cas, une alimentation équilibrée fournit suffisamment d’iode sans risque d’excès.

Si vous suspectez un excès d’iode ou si vous présentez des symptômes de dysfonctionnement thyroïdien, il est important de consulter un médecin. Un professionnel de la santé peut évaluer votre statut en iode et votre fonction thyroïdienne à l’aide de tests spécifiques et vous conseiller sur la meilleure façon de gérer votre apport en iode.

 

 

A lire :

Les pouvoirs de l’iode

 

Depuis les années 1950, tant le grand public que la communauté médicale internationale ont été influencés par une erreur scientifique largement diffusée, affirmant à tort que l’iode est toxique.

En réalité, cet ologoélément est essentiel à notre santé à des doses appropriées, jouant un rôle crucial non seulement pour la thyroïde mais aussi pour le cerveau, le système cardiovasculaire, l’estomac, la peau, le pancréas, les organes génitaux, et le système immunitaire.

Malgré son importance, les carences en iode affectent aujourd’hui près de la moitié de la population mondiale, avec la France comme l’un des pays les plus concernés en Europe.

Que peut-on faire ? S’appuyant sur près de 350 articles scientifiques publiés à travers le monde, l’ouvrage Les pouvoirs de l’iode, du Dr Vincent Reliquet et d’Alix Lefief-Delcourt, montre qu’il existe des moyens simples et accessibles pour améliorer significativement notre santé en optimisant notre apport en iode, et ce, à tout âge, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes enceintes, pour nous guider vers une meilleure santé.

L’ouvrage, riche et complet, offre aussi des éclairages précieux sur le choix des complements alimentaires à base d’iode : erreurs à éviter, produits phares et dosages recommandés pour une supplémentation efficace.

 

Les pouvoirs de l’iode, Vincent Reliquet et Alix Lefief-Delcourt, Guy Trédaniel 18 euros

 

 

Sources :

* Zhao, W., et al. (2020) – « Nutrients » sous le titre « Dietary Iodine Intake and Risk of Cancer: A Systematic Review and Meta-Analysis »

** Venturi, S., et al. (2017) – « Is there a role for iodine in breast diseases? » publié dans le Breast.

*** Riesco-Eizaguirre, G., et Santisteban, P. (2006) – « A perspective view of sodium iodide symporter research and its clinical implications »

 

 

 

Sophie Madoun