Le psychanalyste Gérard Miller et le réalisateur Benoit Jacquot tous deux adeptes de l’hypnose sont accusés d’agressions sexuelles et de viols. C’est le moment de se demander si l’hypnose est dangereuse et si l’on risque d’être victime d’abus sexuels par un hypnothérapeute durant une séance.

Quarante-et-une femmes accusent le psychanalyste Gérard Miller d’agressions sexuelles ou de viol tout comme un de ses amis, le réalisateur Benoit Jacquot. Leurs points communs en plus du fait qu’ils sont proches : leur pratique de l’hypnose. Et lorsque l’on voit la prolifération d’hypnothérapeutes nous sommes en doit de nous demander si l’on peut être victime d’abus sexuels (voire pire, de viols) durant une séance d’hypnose.

De farfelus formations pour devenir hypnothérapeuthe

Sachez qu’en France, la pratique de l’hypnose est encadrée mais pas strictement réglementée, ce qui signifie que de nombreux praticiens ont des niveaux de formation et de certification variés. Amusez-vous à taper dans Google : « formation hypnose » et vous allez voir défiler des pages et des de soi-disant écoles ou instituts proposant « croix de bois croix de fer » des formations certifiantes, à savoir l’obtention de diplômes à l’appui. Diplôme ??? Mais voyons ! Ce ne sont que des petits bouts de papiers sans aucune valeur, donné pas des charlatans prodiguant des formations à tout venant pour des milliers d’euros (il n’y a pas de petits profits !!!). Et n’importe qui peut s’y inscrire. D’ailleurs combien de personnes sans le sous ou souhaitant s’enrichir sur la détresse d’autrui s’y inscrivent !!! A ces formidables thérapeutes que j’adore tant !!!! Des escrocs. Point barre. De part et d’autres !!!

Car sachez que cette discipline thérapeutique qu’est l’hypnose ne peut être dispensée qu’à une personne ayant un Master en psychologie et avoir le précieux DU (Diplôme Universitaire). Mais hélas rien n’est encadré. Pourtant des organismes tels que la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB) et l’Association Française pour l’Étude de l’Hypnose Médicale (AFEHM) s’efforcent (en vain !) d’établir des normes de qualité et d’éthique parmi les formateurs. Mais l’absence d’un cadre réglementaire strict au niveau national rendre difficile (voire impossible) la vérification des qualifications des praticiens par les patients. Sauf si vous exiger de voir leur DU d’hypnose.

Stop aux dérives sectaires dans le domaine de la santé

La vulnérabilité dans les états modifiés de conscience

Rappelons que l’hypnothérapie engendre un état modifié de conscience, volontairement induit par l’hypnothérapeute, dans lequel une personne deviens réceptive aux suggestions. Cette réceptivité accrue sous hypnose est une psychothérapie utilisée pour traiter bon nombre de problèmes psys comme les phobies, les angoisses, addictions en tout genre surtout l’arrêt du tabac, etc.

Néanmoins, la nature même de l’hypnose qui suscite notre inconscient avec la transe hypnotique, les inductions hypnotiques, les suggestions, métaphores,… impliquent une vulnérabilité temporaire et une confiance accrue envers le thérapeute et soulève des inquiétudes sur les abus que cela peut entrainer (attention on ne parle pas d’hypnotiseurs qui ne font que du spectacles mais bien d’hypnothérapeutes d’hypnose ericksonienne qui sont censés vous aider à aller mieux). Le risque de manipulation psychologique peut donc conduire à des abus sexuels. Bien que rares ou peu rapportés (et oui, comment dire que l’on a été abusé sexuellement pendant une séance d’hypnose lorsque l’on est dans un état de conscience modifié ? Quelle preuve donnée ?) d’où l’importance d’être ultra vigilant.

Protégez-vous !

Afin de vous protéger au mieux d’hypnothérapeutes prédateurs sexuels :

  • Vérifier les qualifications de l’hypnothérapeute : exigez qu’il est un DU d’hypnose même si il est psychiatre.
  • Chercher des avis et des recommandations : n’allez pas voir n’importe qui et demandez à vos proches ou votre médecin s’il n’aurait pas une personne bien et sérieuse à vous recommander.
  • Établissez une communication claire : lors de votre première séance établissez bien un cadre avec vos attentes en posant toutes les questions qui vous passent par la tête (aucune n’est sotte rassurez-vous !)
  • Écouter votre intuition : si malgré le fait vous allez voir un praticien que l’on vous a chaleureusement recommandé et que vous ne le « sentez pas  »  : partez !!!!

 

Sophie Madoun