Pascal Anger, psychanalyste, nous guide à travers les joies, les défis et les stress de Noël pour comprendre et apprécier cette période festive que sont les fêtes de fin d’année.
Noël, une période de l’année enveloppée de magie et de féérie, mais aussi source de stress et de dilemmes pour beaucoup. Dans cet article, Pascal Anger, psychanalyste et psychothérapeute familial, nous plonge au cœur des sentiments contradictoires que suscite les fêtes de fin d’année. Alors que Noël évoque joie, partage et traditions familiales, il peut aussi réveiller des souvenirs d’enfance, des tensions familiales et des questions sur la pertinence de certaines pratiques. Voici comment trouver un équilibre entre tradition et bien-être personnel durant cette période festive.
La féérie de Noël : un regard psychologique
C’est une année difficile aussi difficile que les autres, est-ce une raison pour ne pas être à la fête ?
Le compte à rebours est lancé, on s’active pour faire plaisir. Si pour certain noël et les fêtes de fin d’années riment avec joie et partage pour d’autres c’est une véritable corvée et une course effrénée après le plus beau cadeau. D’où l’importance de prendre du recul face à cette période que l’on redoute autant qu’elle nous excite.
On nous dit que Noël est un moment de magie et de féérie mais pour qui ?
C’est rengaine, c’est dépassé, c’est poussiéreux c’est comme vous voulez ….
Noël laisse peu de personnes indifférentes, et il est difficile de dire qu’on ne fête pas noël étant donné que c’est une fête quasi obligatoire.
Faut-il départager les pour et les contre noël ?
A la pensée de noël les souvenirs d’enfance reviennent à la mémoire, on revoit nos yeux d’enfants, on revit les ambiances familiales plus ou moins heureuses.
Noël semble être un rêve d’enfant qui va devenir réalité, une légende… N’oublions pas que ça peut être un jour problématique surtout, si ce n’est pas la bonne entente en famille, (ou si les cadeaux nous déçoivent) une phrase ou un regard déplaisant est noël et gâché.
Bonne raison pour ne pas faire de cadeaux, à l’exception des enfants, mais enfants nous le restons toute notre vie.
Cette année certains adultes vont être surpris d’avoir des jouets au pied du sapin, un coté kidultes sommeille en chacun de nous.
Kidultes c’est quoi ?
Bonne raison pour ne pas faire de cadeaux, à l’exception des enfants, mais enfants nous avons le droit d’être des grands enfants.
On a le droit d’être des kidultes, on retrouve notre enfant intérieur, jolie régression dans cette période trop stressante.
« Les kidultes » c’est quoi c’est simplement une expression anglo-saxonne, contraction entre kid, enfant et adulte.
On va se faire offrir des lego, des kikis et des peluches et des jeux de société, ça fait du bien au moral.
Noël peut faire mal à notre porte-monnaie, on peut toujours se rabattre sur les jouets d’occasion.
Traditions de Noël : entre histoire et modernité
Tout, bien sûr, nous rappelle que nous sommes en période de fêtes, les lumières de noël brillent de mille feux dans les villes et les villages. Les vitrines des magasins, les pubs télé et radio nous rappellent qu’il faut peut-être se laisser aller. Tout est fait pour nous émerveiller même les Bad Friday. Zen soyons zen.
Il est vrai que cette période anxiogène, les lumières de noël nous sortent de notre quotidien et font du bien à notre santé mentale.
Ça commence souvent trop tôt la magie de noël, dès le mois de novembre, près des grands magasins, on rencontre l’homme barbu en costume rouge, sans le vouloir il fait peur aux enfants, ça commence mal, au secours il arrive quand celui-là, le 24 Décembre à minuit. Horreur, « je n’ai pas de cheminée dit un enfant comment va-t-il faire ? Qu’il se débrouille mais qu’il vienne.
Dès qu’on nous parle de noël on pense à chanter un slow sur nos playlist de noël.
Allez, on va s’endimancher pour le repas, c’est un moment de partage, belle occasion pour sortir la robe en velours rouge qui reste 364 jours dans le placard ou on décidera de sortir des malles, nos déguisements des années 80. Dans certaines familles on pourra oser la tenue décontract à chacun sa famille et ses fantaisies. On se fait une beauté, on sent bon et on attend les douze coups de minuit. N’oublions pas les paillettes.
Tout est possible, on s’autorise les excès, on dépassera les 4500 calories mais bon c’est noël on a le souci de la cuisinière et si cette année c’était un cuisinier non genré .
Notre côté kidultes nous donne envie de faire des pâtes au beurre nostalgie oblige, on nous le pardonnera c’est noël.
Le sens de Noël : au-delà des cadeaux
Pour digérer le 25 décembre, on ira tous ensemble courir dans les bois on rencontrera peut être les rennes du père noël.
RESTONS POSITIFS
On parle cadeaux, un vrai casse-tête pour les uns, un vrai plaisir pour les autres… Noël les repas qui n’en finissent pas, les éternelles mauvaises blagues du vielle oncle bref, la bête noir pour certain.
Il n’y a pas de recettes miracles pour passer un beau noël, faire confiance à l’imprévu être spontané et vrai accepter que tout ne sera pas parfait.
LE SAPIN
Alors on va abattre un sapin, on le décorera et on le mettra à la rue et oups, en compost, le biodégradable à notre époque c’est plutôt bien vu.
Il faut penser à l’empreinte carbone….
Le dilemme la taille du sapin, le choix de la variété, le sapin naturel peut être recyclé restons écolos.
LE DON
Noël comme temps de partage et de solidarité
En cette période de noël, on aimerait donner le plus possible, mais on ne peut pas même, les Restos du cœur vont devoir refuser des personnes, la faute à qui à l’inflation.
Si noël est synonyme de solitude, on peut en profiter pour offrir un peu de chaleur à d’autres personnes dans le besoin.
Les bénévoles feront leur maximum, dans de bonne condition, ça fait du bien de donner du temps en cette période.
Noël est à vivre comme un condensé de bonheur.
Il y a d’autres façons de distribuer de la joie, on peut prendre soin des autres ou que nous soyons.
Noël et la famille : joies et conflits
Naviguer dans les relations familiales pendant Noël
On va se retrouver en famille, un rituel auquel on peut difficilement échapper, on essaie parfois de donner des idées pour faire bouger ce rituel mais ce n’est pas toujours possible.
On attend de nous la bonne humeur, les rires mais doit on culpabiliser de ne pas en avoir envie ?
Ras le bol de cette injonction à la joie et eu bonheur retrouvé, peut-être trop artificiel.
Noël ne suffit malheureusement pas à calmer les effervescences de la famille. Oui, un vrai casse-tête ce noël alors que faire ?
Noël est un moment qu’on espère et qu’on appréhende on est pris dans un paradoxe.
Beaucoup de chose se joue autour de ce paradoxe.
Faut-il faire noël chacun de son coté, inviter les ex, ses voisins solitaires et les esseulés pour sortir de sa déprime ?
Aucune solution n’est à écarter laisser vous aller à l’imprévu.
L’importance de la magie de Noël pour la santé mentale
On peut se réunir à noël parce qu’on s’aime mais aussi pour donner du sens à la famille.
Les rituels familiaux sont utiles car ils donnent un sentiment d’appartenance et joue un rôle important dans la structuration de l’identité.
Noël est un moment important pour les enfants, c’est le moment des retrouvailles de la joie et des cadeaux. Avec le temps, les enfants préfèrent passer davantage de temps dans la famille qu’ils ont fondée. Ce n’est pas toujours sans faire grincer des dents. Ils arrivent aussi qu’ils préfèrent passer noël dans leur belle famille plus joyeuse.
Il y a parfois des moments de nostalgie. Le décès des grands parents qui organisaient noël marque aussi la fin d’un cycle.
Le sens de Noël : au-delà des cadeaux
Noël rime avec famille, mais ce jour est souvent source de jalousie et de ressentiment.
La famille on le sait bien est par nature le lieu des pulsions et des passions. Difficile de pacifiée dans ses conditions de réunir toute la famille à moins que chacun soit prêt à trouver un compromis.
Noël est une tradition certes mais rares sont les familles qui permettent d’effacer les dissensions.
Difficile de faire de noël une parenthèse dans les conflits familiaux, on le voit bien chez les personnes qui ne vivent plus ensemble. Les enfants passent noël chez l’un puis noël chez l’autre mais cela nécessite un arrangement entre les parents pour le choix des dates et des cadeaux cela nécessite un maximum de communication… Sans compter le noël chez les grands parents.
Noël n’est pas sans difficultés pour les parents séparés, qui ne doivent rien laisser paraitre de leur solitude et de leur tristesse s’ils ne peuvent pas voir leur enfant ce jour-là. Il faut jongler avec la famille maternelle et la famille paternelle.
C’est l’envie d’être ensemble autour du repas et des cadeaux qui l’emporte sur le reste, réunir toute la famille semble être une bonne idée sous certaines conditions, il faut qu’il y est du plaisir à être ensemble.
Respectons le rythme et la place de chacun cela aide à passer un bon moment.
Essayons de vivre le moment présent sans penser au lendemain.
Noël doit rester un moment de paix et de joie dans les cœurs.
Il est vrai que l’approche des fêtes de fin d’année est un moment de bilan sur l’année passée, c’est parfois difficile et douloureux de regarder en arrière.
Noël nous invite au partage, cela peut-être l’occasion de mieux connaitre les autres d’aller à la rencontre de ceux qui sont seuls et de les inviter à la fête.
Que vous aimiez ou que vous détestiez les fêtes, on vous les souhaite joyeuses et pleines d’entrain !
Pascal Anger