Les fêtes arrivent et les rayons des supermarchés débordent déjà de produits aux emballages alléchants mais pas toujours très honnêtes. A Noël, parce qu’on veut se faire du bien, on est souvent moins regardant. Les fabricants le savent et en profitent allègrement. Exposer ces abus – souvent communiqués à l’association par les consommateurs eux-mêmes – est une méthode éprouvée. Un véritable Noël au gout d’arnaques ! Cette année, foodwatch propose d’élire la pire « Casserole d’or », l’arnaque la plus choquante parmi Labeyrie, E.Leclerc, Nordland, Oasis ou Lidl.

« Traîner des casseroles » est l’expression bien connue qui exprime combien des affaires révélées au grand jour peuvent être embarrassantes, gênantes. Et c’est exactement ce qu’a voulu souligner foodwatch en organisant le vote des « Casseroles d’or » pour permettre aux consommateurs d’élire la pire arnaque sur l’étiquette en cette période de fêtes sur des produits alimentaires et de ne pas laisser les industriels s’en tirer trop facilement. Alors stop Noël au goût d’arnaques !

Tout au long de l’année, les foodwatchers alertent l’association sur des abus et l’équipe de foodwatch en repère aussi beaucoup d’autres lorsqu’elle sillonne les rayons des supermarchés.

« En l’absence d’action de la part des autorités, nous exposons publiquement les marques qui trichent afin que ces abus cessent », explique Camille Dorioz, responsable de campagnes chez foodwatch France. C’est la méthode éprouvée par foodwatch du name and shame.

Noël au goût d’arnaques, cinq produits sont proposés au vote de la pire « Casserole d’or »

Produit n°1 : Nordland – Succédané de caviar aux six additifs

L’étiquette aguiche avec sa mention plutôt gonflée : « succédané de caviar ». Le produit, vendu plus de 54 euros le kilo, contient du faux caviar avec des additifs dont les controversés E150d (caramel au sulfite d’ammonium) et E211 (benzoate de sodium). Le premier contient une substance suspectée d’être cancérogène et le deuxième suscite des réactions allergiques et favorise l’hyperactivité.

Produit n°2 : le foie gras de carnard entier du sud-ouest Pierre de Chaumeyrac

Vendu sous Marque Repère en bocal chez E.Leclerc (69 euros/kilo) il joue la carte de la qualité avec le logo IGP (indication géographique protégée) alors qu’il est fabriqué avec du nitrite de sodium, E250, un additif très controversé qui favorise certains cancers.

Idem pour le chic et cher foie gras Fauchon de canard entier du sud-ouest cuit au torchon emballé dans une grosse papillote cartonnée (159 euros/kilo tout de même).

Produit n°3 : Oasis pêche, abricot… à l’huile de palme

A la table des enfants, si vous servez de l’Oasis, sachez que la déforestation induite par la production d’huile de palme sera de la partie. foodwatch pointe également du doigt Cémoi avec ses papillotes « Nuit de Noël » lait qui se veulent responsables et éthiques mais laissent un goût amer aux consommateurs puisqu’elles contiennent aussi de l’huile de palme.

Produit n°4 : Labeyrie Confit d’oignons pour foie gras, un petit pot au prix gonflé

Au bon moment au bon endroit : placé habilement juste à côté des foies gras, le prix de ce petit pot de 47g s’envole et est jusqu’à quatre fois plus cher qu’un simple confit d’oignons vendu en rayon, soit 40 euros le kilo (vu chez Monoprix) pour… de l’oignon (52%) et du sucre (deuxième ingrédient). foodwatch épingle également le Citron Bio Polenghi vendu en pot jaune reconnaissable : ce produit contient à peine 20% de citron. Le reste, c’est surtout de l’eau avec de l’acide citrique… vendue à coté du saumon (chez Carrefour) à 10 euros le litre, alors qu’un jus 100% de citron bio se vend 7€ le litre quelques rayons plus loin.

Au rayon soupes, foodwatch a repéré le Délice de courgettes au chèvre Liebig qui présente un généreux visuel de fromage de chèvre à l’avant de l’emballage alors que le produit en contient à peine 0,2% sous forme de fromage en poudre.

Produit n°5 : Deluxe (Lidl) Dés de saumon fumé, arôme naturel de citron et aneth… plein de vide

Une bien grosse boîte pour très peu de saumon. Cet emballage avec la toute petite fenêtre présentant un peu de saumon est en réalité composé de 63 % de vide. Un paquet surdimensionné et une arnaque qui a le don d’agacer les consommateurs. L’emballage des émincés de saumon fumé au pavot de Carrefour Bio contient lui aussi près de deux tiers de vide. Alors stop à un Noël au goût d’arnaques !

Le vote pour la Casserole d’Or s’effectue en ligne sur le site de foodwatch.fr jusqu’au 21 décembre 2021.

Tout au long de l’année, foodwatch pointe du doigt les pratiques abusives auxquelles recourent l’industrie agroalimentaire et la grande distribution pour vendre toujours plus de produits… avec un étiquetage peu honnête. C’est la campagne « Arnaque sur l’étiquette », à laquelle de plus en plus de consommateurs participent en signant les pétitions ou en dénonçant les arnaques repérées dans leurs supermarchés.