Dimanche 24 mars, le rectorat d’Amiens a déclaré que 130 établissements, ciblés par des menaces d’attentats terroristes transmises via les Espaces numériques de travail (ENT), rouvriront. L’accès à ces ENT est suspendu pour le moment.

Des menaces terroristes ont récemment ciblé plusieurs collèges et lycées dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, propagées via les espaces numériques de travail (ENT) soulignant une vulnérabilité critique dans les systèmes de communication éducatifs.

Le rectorat a souligné la nature étendue de ces menace d’attentat dans les collèges et lycées, indiquant qu’elle touchait plusieurs départements et académies. Des démarches sont en cours pour le dépôt de plaintes officielles en réponse à ces actes. Par ailleurs, la plateforme Pharos, dédiée à la signalisation des contenus illicites en ligne, a enregistré plusieurs signalements liés à ces incidents, illustrant l’ampleur de la situation.

Dans le détail, cinq établissements dans le département de la Somme ont été explicitement identifiés, incluant trois lycées et deux collèges. Ces établissements scolaires bénéficieront d’une surveillance accrue par les forces de police et de gendarmerie, assurant une sécurité optimale pour les élèves et le personnel enseignant.

« Demain, lundi 25 mars 2024, les établissements seront ouverts et accueilleront les élèves dans des conditions de sécurité renforcées », a expliqué la préfecture de la Somme, indiquant aussi que « les services de police et la gendarmerie nationale seront mobilisés aux abords des établissements ».

Réponse aux menaces d’attentats : sécurité renforcée dans les collèges et lycées

Face à ces menaces terroristes, une décision rapide a été prise de suspendre l’accès aux ENT dans les régions concernées, une mesure de précaution visant à empêcher la propagation de ces messages malveillants. De plus, les autorités ont significativement renforcé les mesures de sécurité autour des établissements concernés, garantissant ainsi la continuité pédagogique dans un environnement sécurisé pour le retour en classe des élèves prévu pour le lundi 25 mars. Ces dispositifs de sécurisation seront également appliquées dans toute la région Ile-de-France (Paris, Versailles, Créteil) mais aussi dans l’Académie de Reims et à Lille. C’est ainsi que près de 130 établissements scolaires ont été ciblés par des actes malveillants depuis la semaine dernière », a indiqué le Ministère de l’Éducation nationale, ce lundi 25 mars.

 

Des enquêtes ouvertes contre la cybercriminalité

 

La brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire a été saisie. Le parquet de Paris a lancé des investigations concernant le piratage des espaces numériques de travail (ENT) des lycées de la région Île-de-France. Selon eux, il semblerait que le système informatique ait été hacké par des pirates informatiques. Le ministère de l’Éducation nationale considère qu’il est fort probable que des identifiants d’accès aux ENT aient été dérobés par des pirates, possiblement via des techniques de phishing. Jusqu’à présent, aucune intrusion résultant de vulnérabilités dans les systèmes d’information des établissements n’a été détectée. Des alertes ont été envoyées à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et l’accès aux ENT de certaines académies a été temporairement interrompu pour permettre des analyses approfondies.

Cette série de menaces d’attentat fait écho à des incidents similaires survenus précédemment en Île-de-France (mercredi et jeudi derniers), où une cinquantaine d’établissements, principalement des lycées mais aussi des collèges, avaient été visés par des menaces d’attentats accompagnées d’une vidéo extrêmement perturbante de décapitation. Le gouvernement et le Ministère de l’Éducation Nationale avait alors recensé 800 fausses alertes à la bombe, témoignant d’une tendance alarmante à l’exploitation de la peur dans le contexte éducatif.

«Ils pensent rester anonymes mais nous les traquons. Ils pensent être à l’abri mais nous les sanctionnons. Plusieurs dizaines d’auteurs de ces menaces, intervenues ces derniers mois, ont d’ores et déjà été judiciarisés», a déclaré Gabriel Attal, le Premier ministre, jeudi soir suite à une réunion interministérielle à Matignon sur la sécurité des établissements scolaires.

En Alsace, plusieurs établissements scolaires sont fermés ce lundi matin suite à la réception de menaces similaires. Des vérifications sont en cours par la police. Les cours devraient reprendre cet après-midi, après ces contrôles.

Ces événements mettent en lumière la nécessité d’une vigilance constante et d’une collaboration étroite entre les institutions éducatives, les autorités locales et les services de sécurité pour assurer la protection des élèves et du personnel face à des menaces de plus en plus sophistiquées. Et mentionnons que suite à l’attentat de Moscou le plan vigipirate a été rehaussé, dimanche 24 mars suite à un conseil de défense passant à « Urgence attentat ».