Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, vient de demander à la Commission européenne de rendre de toute urgence le NutriScore obligatoire partout. Pour le CIRC, il ne fait pas de doute que le logo nutritionnel, né en France, aiderait les consommateurs à réduire leur risque de maladies non transmissibles telles que le cancer. Cela ne pouvait mieux tomber car ce jeudi 9 septembre, les eurodéputés exprimeront leurs votes au Parlement européen concernant le rapport « De la ferme à la table ». Parmi les amendements déposés, le n°25 prévoit de rendre obligatoire la présence d’un logo nutritionnel à l’avant des emballages. foodwatch, qui se bat depuis des années pour permettre aux consommateurs d’opter pour une alimentation saine à l’aide du Nutri-Score, a écrit aux eurodéputés des commissions ENVI et AGRI pour qu’ils prennent en compte l’avis des experts de l’OMS, ne cèdent pas aux sirènes des lobbies et votent pour ces amendements qui ouvrent enfin la voie vers l’obligation d’affichage du  NutriScore à l’avant des emballages.

« Il existe des preuves scientifiques claires de la pertinence de ce système d’étiquetage et de son impact potentiel sur la santé publique au niveau international » : ce sont les mots on ne peut plus clairs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, qui exhorte la Commission européenne de rendre le NutriScore obligatoire de toute urgence partout en Europe « afin d’aider les consommateurs à réduire leur risque de maladies non transmissibles telles que le cancer ».

« Le NutriScore doit être rendu obligatoire dans toute l’Europe dès que possible. Le vote des députés européens demain est une étape importante. Nous savons que les lobbyistes de l’industrie agroalimentaire se battent contre le Nutri-Score et jouent avec la santé de millions de consommateurs. Le Parlement européen doit donner un signal clair en faveur d’un étiquetage nutritionnel obligatoire et harmonisé sur la face avant des emballages partout en Europe. La Commission doit opter pour le meilleur logo. Et selon le CIRC, c’est de toute évidence le NutriScore », a déclaré Suzy Sumner de foodwatch.

Dans son nouveau rapport, le CIRC a qualifié le NutriScore d’outil efficace pour encourager les gens à prendre des décisions d’achat plus saines en soulignant qu’une consommation accrue d’aliments avec un bon score NutriScore réduit le risque de décès et de cancer. Les entreprises seraient également incitées à améliorer la qualité de leurs produits. Selon les scientifiques, le NutriScore est clairement supérieur aux autres logos nutritionnels.

L’Allemagne, la France, la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg et les Pays-Bas ont d’ores et déjà adopté le NutriScore mais il reste facultatif et soumis au bon vouloir des fabricants. Pour le rendre obligatoire, il faut passer par une décision européenne. Or de grands groupes tels que Ferrero, Coca-Cola ou Mondelez, véritables mastodontes de l’industrie agroalimentaire, se refusent encore à appliquer le Nutriscore et donc à communiquer cette information transparente sur la qualité nutritionnelle de leurs produits aux consommateurs.

foodwatch a écrit à tous les membres des commissions AGRI et ENVI pour les exhorter à prendre en compte l’avis des experts de l’OMS, pour qu’ils ne cèdent pas aux sirènes des lobbies et votent en faveur du NutriScore obligatoire à l’avant des emballages.

En mars 2021, plus de 260 scientifiques européens et 20 associations médicales de 32 pays différents avaient déjà appelé dans une tribune commune la Commission européenne à rendre le NutriScore obligatoire en Europe. La Commission européenne a l’intention de proposer un modèle d’étiquetage nutritionnel obligatoire avant la fin de l’année 2022.

Sources :