L’intelligence artificielle au service de l’épilepsie pharmaco-résistante : EPINOV lance le premier essai clinique d’une chirurgie cérébrale assistée par la technologie de cerveau virtuel. Le premier patient sera opéré en décembre à l’hôpital de la Timone à Marseille. Une première mondiale!
On estime entre 400.000 et 500.000 le nombre de personnes épileptiques en France. Il s’agit du trouble neurologique le plus fréquent après la migraine*. Près d’un tiers d’entre elles souffrent d’épilepsie focale résistante aux médicaments. La moitié ont moins de 25 ans. Pour ces patients, la seule solution pour venir à bout de leurs crises est de se faire opérer. Une chirurgie cérébrale lourde et complexe dont les résultats sont incertains et les taux de réussite plafonnent à 60%. Pourquoi ? Car la maladie affecte les individus différemment et les foyers épileptogènes à retirer au sein du cerveau sont difficiles à localiser de façon précise.
L’intelligence artificielle au service de l’épilepsie pharmaco-résistante
Le premier patient sera opéré en décembre à l’hôpital de la Timone à Marseille
« Nous sommes heureux d’annoncer l’inclusion du premier patient souffrant d’épilepsie résistante aux médicaments dans cet essai clinique. Ce type d’épilepsie touche des millions de patients dans le monde. En dépit des progrès techniques, le taux de réussite de la chirurgie de l’épilepsie plafonne. La modélisation personnalisée des réseaux épileptiques chez les patients pharmaco-résistants est une approche innovante proposant d’enrichir l’interprétation des examens neurophysiologiques et de neuroimagerie et d’améliorer le pronostic chirurgical de l’épilepsie de façon individualisée.» explique le Pr Fabrice Bartolomei, Chef du service Épileptologie et Rythmologie Cérébrale à l’AP-HM, Directeur de recherche et Directeur du projet RHU EPINOV. « Les études pilotes que nous avons menées ont confirmé la faisabilité de cette approche et révélé des données prometteuses en termes de prévisibilité́ des résultats chirurgicaux. Notre cerveau virtuel modélise le réseau dynamique de chaque cerveau adulte humain épileptique. Chaque patient ainsi analysé devient un « patient épileptique virtuel » (PEV) dont le rapport indique les régions cérébrales les plus épileptogènes. Ce rapport fourni au chirurgien lui permet de repérer les zones à opérer et de préparer son opération en amont de manière virtuelle, en testant différents gestes et ses conséquences de manière non invasive. Avec EPINOV Trial, nous allons pouvoir évaluer l’efficacité́ de la modélisation avec pour objectif l’obtention d’un diagnostic pré-chirurgical plus précis » ajoute le Dr. Viktor Jirsa, Directeur de l’Institut de Neuroscience des Systèmes de l’Université d’Aix-Marseille et Inserm, directeur de recherche au CNRS et coordinateur scientifique du projet RHU EPINOV.
Il s’agit de la plus grande collaboration au monde sur la modélisation de l’épilepsie. Une première mondiale qui pourrait donc considérablement améliorer la prise en charge des patients souffrants d’épilepsie réfractaire.
Ce type de modélisation à grande échelle du cerveau et ce premier essai clinique constituent non seulement une grande avancée pour les patients épileptiques mais également pour toutes les pathologies affectant le cerveau et les maladies neurodégénératives auxquelles il pourrait s’appliquer (la technologie est actuellement également à l’essai sur les accidents vasculaires cérébraux et la maladie d’Alzheimer).
Si l’essai clinique est concluant, Dassault Systèmes pourrait décider de fournir aux cliniques un logiciel de simulation basé sur le cerveau virtuel. Ce type de modélisation laisse envisager la possibilité d’une médecine personnalisée du cerveau et de solutions thérapeutiques individualisées grâce à la modélisation et la simulation.
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